Dans les années 1980, forts de leur victoire politique et de la dépendance financière des PED (en pleine
crise de surendettement), les libéraux qui gournent A la Maison-Blanche comme A la tASte des grandes institutions financières internationales (IFS) vont imposer aux PED un modèle de
croissance sans déloppement. Ce qu'on appellera le -consensus de Washington26 -, et qui se traduit par les fameux -s d'ajustement structurel-, n'est au fond qu'un retour A la vision simpliste que les économistes libéraux avaient du déloppement dans les années 1960. A€ savoir : tous les pays du monde ont potentiellement vocation A suivre le mASme chemin de croissance que les vieux pays industriels A condition de se débarrasser de leur surplus d'interntion étatique et de combler leur déficit de marché et de libre-échange. Exit donc - l'économie du déloppement - dont on a pu constater les maigres performances, et retour A la bonne vieille croissance par l'ourture aux échanges internationaux et la libération interne de l'initiati privée. Il suffit de rendre les PED attractifs pour les capitaux privés en leur imposant les règles ordinaires du jeu
économique mondial pour déclencher la croissance, et la croissance fera le reste ! Chemin faisant, cette noulle
stratégie a le grand mérite d'AStre conforme aux aspirations des économies dominantes : élargir le marché mondial et les opportunités d'instissement du capital, substituer des financements privés A l'aide publique au déloppement.
On connait le piètre résultat des s d'ajustement structurel. De l'au mASme de la Banque mondiale (dans ses études d'évaluation des années 1990), ils n'ont pas tenu leurs promesses en termes de déloppement et de recul de la pauvreté. Mais comment auraient-ils pu tenir des promesses qu'ils ne comportaient pas dès l'origine, puisque essentiellement tournés rs la croissance de productions échangeables sur le marché mondial ? Promettant la croissance, ils l'ont parfois obtenue (parfois seulement) mais trop sount sans le déloppement. La libéralisation financière et l'ourture aux capitaux étrangers ont montré leurs limites dans les crises financières A répétition des années 1990 dans les pays dits - émergents -. La destruction brutale de l'état et du droit au profit de la loi du marché a plongé la Russie dans le chaos.
Il faudra malheureusement attendre que cette idéologie de la croissance marchande soit décrédibilisée par des catastrophes financières et sociales, pour que les politiques et les EFS prAStent A nouau une oreille attenti aux progrès de l'économie du déloppement et de l'économie tout court qui prenaient dans les années 1980 un chemin opposé aux politiques dominantes27. Ainsi les recherches d'Amartya Sen sur les famines, la pauvreté et la justice, vont inspirer les travaux du PNUD28 sur le déloppement humain, A partir de 1990. Le déloppement humain, c'est l'essor des capacités et des droits réels des personnes qui leur permet non seulement d'accéder aux biens essentiels mais aussi d'exercer une liberté effecti de choisir leur vie. Le rapport Bruntland (1987), entre autres travaux, va initier la réflexion sur le déloppement durable, entendu comme celui qui laisse aux générations futures un patrimoine naturel préservé et les capacités d'atteindre au moins un niau de déloppement équivalent. L'idée fait son chemin dans la communauté politique internationale qui commence A prendre des engagements en ce sens (Sommet de la Terre de Rio, en 1992, protocole de Kyoto, en 1997, Sommet mondial sur le déloppement durable de Johannesburg, en 2002). Parallèlement A ces travaux spécifiques A l'économie du déloppement, la théorie économique générale a achevé de laminer le paradigme néoclassique du marché efficient qui constitue la colonne rtébrale intellectuelle des artisans du consensus de Washington [Lois nA°3 et nA°4]29. Les théories de la croissance endogène et celles des néokeynésiens sur les asymétries d'information (G. Akerlov, J. Stiglitz, M. Spence) ont réhabilité le rôle de l'état. L'école de la régulation (R. Boyer, M. Aglietta) et l'économie des institutions (D. North, M. Aoki) ont démontré le rôle incontournable des conntions sociales, du droit, des institutions politiques.