Nous voilA renu A notre dilemme du prisonnier : aucun joueur ne peut seul faire triompher des valeurs qui sont bafouées par les autres joueurs. Certes, on peut se réjouir de voir de plus en plus de cadres dirigeants et de patrons se préoccuper A nouau d'éthique des affaires et d'humanisation des relations de travail. Sans AStre tout A fait cynique, soulignons tout de mASme qu'il a fallu pour cela qu'apparaissent clairement les effets perrs d'une trop longue inhumanité : absentéisme, stress, conflits internes, rétention d'informations, perte de savoir-faire et de mémoire (ac l'éviction massi des travailleurs agés), etc. Ajoutons que la prise de conscience, par les consommateurs, de l'incidence psychologique, sociale et environnementale des méthodes de gestion et de production engendre une pression noulle du marché en faur d'entreprises socialement responsables.
Ainsi, vingt ans après, on mesure de mieux en mieux le coût gigantesque d'une
économie inhumaine, et l'on en vient A se dire notamment que l'instissement dans un meilleur traitement des travailleurs serait sans doute renle. C'est dans ce contexte d'intérASt bien compris qu'il faut donc resituer l'affichage de noulles aspirations, éthique et citoyenne, de l'entreprise. Mais il serait illusoire de compter sur la seule bonne volonté des patrons et la pression des
marchés pour remettre l'économie A l'endroit, c'est-A -dire au service des hommes et des femmes. L'intérASt bien compris des firmes ne les conduit A se préoccuper de la qualité de vie de leurs salariés que dans la mesure et au moment où cela est susceptible d'améliorer leur renilité. Seules des normes communes A toutes les entreprises, contrôlées et sanctionnées par des institutions, garantiront qu'il en soit ainsi toujours et partout. Ainsi, dans une cité bien ordonnée, on n'a nul besoin d'entreprises - citoyennes - : des entreprises efficaces qui se contentent de respecter les lois voulues par les citoyens font largement l'affaire.
C'est aussi A la communauté des citoyens et A leurs élus de chercher A promouvoir les autres dimensions de la richesse (familiale, culturelle, politique) que Dominique Méda22 a si brillamment défendues. Car s'il n'est de richesse que d'hommes, cela implique un regard critique sur la croyance encore bien ancrée qu'une forte
croissance économique suffit A nous ouvrir la voie du déloppement humain.