NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE GéNéRALE » Croissance et développement Vers l'éco-socio-économieSciences Humaines : Dans les années 70, on pariait d'éco-développement. de terme ? Ignacy Sachs : Ce qu'on appelle développement durable s'inscrit dans la continuation des débats autour de l'éco-dévelop-pement. Ceux qui opposent ces deux concepts s'attachent A des nuances qui n'ont guère d'intérASt. Ce qui importe, c'est de s'accorder sur le contenu, en l'occurrence l'harmonisation des objectifs sociaux, écologiques, économiques, mais aussi éthiques. Qu'on appelle ce projet éco-développement ou développement durable, soutenable ou able, importe peu. H : Que dites-vous A ceux qui n'y voient qu'un vou pieux ? I.S. : Quand on observe les modifications intervenues dans les institutions internationales et les politiques suies par les gouvernements depuis la Conférence des Nations unies A Stockholm en 1972, il est difficile de prétendre que rien n'a été fait. Depuis 1992, il est vrai que les avancées ont été plus lentes. Certains ont mASme considéré que la conférence d'étape de 1997 n'aurait pas dû s'appeler -Rio + 5 - (autrement dit cinq ans après le premier Sommet de la Terre) mais -Rio - 5-. L'éco-développement subit le contrecoup de la détérioration récente des rapports Nord-Sud. SH : Parmi les expériences qui sont actuellement menées dans cette optique, pou vez-vous en citer une qui vous paraisse exemplaire ? I.S. : De nombreuses expériences sont menées A travers le monde depuis plusieurs années dans l'esprit de l'éco-développement. Ces expériences sont variées : elles vont du recyclage et de la gestion des déchets A l'économie d'énergie, de l'eau en passant par la définition d'une nouvelle gestion urbaine, la mise en place de moyens de transport. On peut citer l'exemple du programme de réaménagement des transports en commun de la lle de Curitiba, la capitale de l'Etat de Parana au Brésil. Beaucoup y ont vu une solution aux problèmes de transport d'une lle comme New York. Cela dit, l'éco-développement n'est pas un modèle de développement, c'est une méthode qui consiste A formuler dans des contextes concrets des propositions concrètes. Elle s'applique au développement aussi bien local et régional que national et étaire. Elle se A dégager les questions qu'il conent de se poser en tenant compte du contexte social, culturel, institutionnel. .. Aussi n'est-il pas concevable d'ériger une expérience en cours en modèle universel. SH : Quel a été l'impact des débats autour du développement durable sur les sciences sociales? I.S. : Ils ont permis de réintroduire la problématique du rapport entre les phénomènes étudiés par les sciences sociales, d'une part, et les phénomènes physiques et biologiques, d'autre part. En cela, l'éco-développement marque une rupture par rapport aux courants de pensée économique fondés sur une sion mécanidste de la réalité. Cette articulation entre sodété et enronnement s'est traduite par une plus grande interdisciplinarité, non seulement A l'intérieur des sciences sociales, mais aussi entre celles-d et les sdences de la nature. C'est pourquoi j'encourage, pour ma part, l'émergence d'une éco-socio-économie comme champ de recherches. SH: De quoi s'agit-il? LS. : Comme son nom l'indique, l'éco-sodo-économie entend faire converger l'écologie et la sodo-économie. Ce concept est dû A un économiste suisse d'origine allemande, William Kapp, un pionnier dans la réflexion sur les coûts sociaux et écologiques de la croissance économique. Avec l'éco-sodo-économie, il s'agit d'aller bien au-delA du projet de l'économie écologique, qui tente d'intégrer les préoccupations enronnementales dans l'économie néoclassique. |
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