L'innovation est au cour de la stratégie de l'entreprise. C'est le moyen par lequel cette dernière peut conserr ou accroitre ses parts de marché, maintenir son
avantage concurrentiel, ou se délopper dans de nouaux secteurs lorsque ses innovations entrainent la fabrication de nouaux biens. L'innovation porte aussi sur les procédés de production et permet donc de produire à moindre coût grace aux gains de productivité, ou bien de produire différemment lorsque l'
entreprise découvre des noulles formes d'organisation de ses activités.
Le rythme des innovations, notamment dans le domaine technologique, leur impact sur le
marché des biens et des équipements et aussi sur l'organisation de l'entreprise, influencent profondément le comportement de l'entreprise, ses relations ac ses partenaires habituels (fournisseurs, clients), et modifient ses contours, faisant naitre de noulles firmes, de noulles alliances entre firmes.
A/ L'interface environnement-comportement de la firme
L'innovation peut se définir comme une inntion qui trou un débouché sur le marché, soit sous la forme d'un produit amélioré ou encore d'un produit nouau, soit sous la forme d'un noul équipement ou encore d'une noulle technologie de production. Il existe donc un lien étroit entre l'innovation, l'entreprise et le marché. Dans certains cas, c'est sous la pression du marché que l'entreprise inno, sount de façon minimale ; dans d'autres cas, c'est l'entreprise qui, ayant accumulé de la recherche, est en mesure d'imposer au marché ses innovations en lançant de nouaux produits. Dans la première hypothèse, l'innovation est tirée par le marche. Ce sont les exigences des consommateurs et la pression concurrentielle qui poussent l'entreprise à adapter ses produits, à les améliorer, sount à la marge. Dans le modèle de l'innovation entrcpreneuriale de Schumpeter, l'entreprise en situation de
concurrence inno pour survivre et maintenir ses parts de marché; mais ce type d'innovation présente des limites car les ressources dont l'entreprise dispose pour le financer sont limitées. Schumpeter montre que la grande firme, grace à son pouvoir de monopole, a la possibilité d'imposer au marché des innovations en s'appuyant sur l'exploitation de certaines décourtes scientifiques, soit réalisées en son sein, soit pronant de l'extérieur.
Le processus d'innovation est soumis à la fois aux influences du marché et à la dynamique interne de l'entreprise (leau 11). R. Nelson et S. Winter avancent le concept de trajectoire technologique, en se basant sur une approche evolutionniste. L'innovation se déloppe dans un environnement
économique plus ou moins prévisible qui sélectionne certaines innovations plutôt que d'autres. Il existe de nombreux cas où des innovations recherchées pour une fin particulière ont été utilisées pour d'autres finalités. Il n'y a donc pas d'approche mécaniste de l'innovation, et les facteurs tant internes (communication, ressources financières et humaines) qu'externes (attentes et disponibilité des consommateurs, élasticité-prix, système
de distribution, degré de concurrence sur les marchés) influencent la sélection des innovations.
En détaillant encore l'analyse du processus d'innovation, et en s'appuyant sur la typologie élie par K. Pavitt, on peut classer les entreprises selon le rôle qu'elles jouent dans l'impulsion des changements technologiques : on distingue les firmes dominées par les fournisseurs, les firmes à production intensi et les fournisseurs spécialisés (travaillant sount en symbiose ac les précédentes), enfin les firmes à fort contenu scientifique qui sont potentiellement des producteurs et des offreurs d'innovations, et qui se trount ainsi à l'origine de la diffusion des innovations de produits et de procédés sur les marchés.
- Les premières (dans le textile, la construction, l'agriculture) ne contribuent guère elles-mêmes à l'innovation, mais achètent de la technologie auprès de leurs fournisseurs.
- Les secondes, généralement des grandes firmes, fabriquent des produits ou des biens d'équipement utilisant un certain flux de techniques. A trars leurs importants instissements, ces firmes réalisent des économies d'échelle induisant un savoir-faire technique lui-même à l'origine d'importants changements dans le processus technologique. Le savoir-faire technique accumulé a également une influence sur les innovations en amont dans la production des machines. On peut donner l'exemple d'une entreprise (Renault) qui produisait les robots (innovation en amont) pour réaliser l'automatisation de certaines de ses chaines de montage pour la production de noulles voitures.
- Le dernier type d'entreprise concerne les entreprises hautement spécialisées appliquant les décourtes scientifiques pronant de la recherche publique, et qu'on appelle les entreprises à base scientifique (des entreprises dans lesquelles la plus grande partie du personnel est composée d'ingénieurs et de techniciens).
B/ Une typologie du changement technique
Il existe plusieurs manières d'appréhender le changement technique. L'une conçoit le changement technique comme une activité rationnelle dirigée rs un objectif, par exemple le choix de la meilleure technologie parmi un ensemble de changements possibles; une autre approche met l'accent sur l'addition cumulati de modifications, petites et moyennes, non prévues, dans le processus de production ; une troisième approche analyse le changement technique pronant d'innovations radicales associant des avantages majeurs d'un système technique ac des innovations sociales et organisa-tionnclles ; enfin, un dernier modèle concerne le changement de paradigme techno-économique.
Selon la typologie de Ch. Frecman, on distingue ainsi quatre formes d'innovations :
- Les innovations incrémentales, qui se déloppent de manière plus ou moins continue dans toutes les industries, dépendent de la combinaison de pressions de la demande et d'opportunités technologiques. Ce sont les unités de production, ou bien leurs fournisseurs, ou encore leurs clients, qui engendrent l'innovation à trars des activités routinières et qui améliorent à la marge les produits et/ou les procédés. Ce type d'innovation s'est fortement déployé dans l'industrie japonaise à trars le processus de reconceptualisa-tion et d'amélioration de la technologie.
- Les innovations radicales infirment la thèse de l'innovation tirée par le marché. A l'origine, ces innovations sont imposées au marché, qui les accepte plus ou moins rapidement ou qui peut les refuser ; ces innovations proviennent des laboratoires de recherche publique ou des grandes entreprises ; elles constituent des tremplins pour le déloppement de
marchés futurs. On peut citer les transports (TGV), le baladeur, etc.
- Le changement de système technologique affecte un ou plusieurs secteurs de l'économie et donne naissance à des secteurs entièrement nouaux. Reposant sur la combinaison d'innovations radicales et incrémentales ainsi que sur des innovations organisationnelles, il affecte un nombre croissant de firmes et donne sount naissance à des constellations d'innovations. On peut citer les systèmes de lecture de disques et le déloppement du marché des lecteurs et des disques compacts.
- Le changement de paradigme techno-économique est fondé sur des innovations radicales de produits, de procédés et d'organisation. Il apparait relatiment peu sount (peut-être un ou deux par siècle). Il implique des changements du cadre institutionnel et social, et l'exploitation de son potentiel par les entreprises performantes. Ce nouau paradigme entraine des changements majeurs, tant des structures organisationnelles que du stock de
capital et des qualifications de la main d'ouvre. L'adaptation des structures institutionnelles et les changements structurels élargissent le champ des possibilités pour engendrer des innovations génératrices d'emplois nouaux et de gains de productivité. Le changement de paradigme ouvre des opportunités pour le déloppement de nouaux produits et de biens de production dans tous les secteurs de l'économie. La technologie de l'information illustre de nos jours le changement de paradigme techno-économique.