On peut analyser l'entreprises en considérant successivement trois éléments : la forme juridique, le type d'actité, la taille.
A/ Une approche juridique
La forme
juridique de l'entreprise dépend en grande partie de sa dimension et de son actité. Traditionnellement, on distingue, du point de vue juridique, trois grands types d'organisation de l'entreprise selon qu'elle appartient au secteur privé, au secteur coopératif ou au secteur public. Le plus important étant le premier, le second n'ayant jamais atteint une dimension nole, le troisième étant plutôt en régression aujourd'hui dans les économies de marché, avec le mouvement de privatisations qui touche principalement les entreprises publiques produisant des biens et des serces marchands.
» Formes juridiques de l'entreprise dans le secteur privé
Dans le secteur privé, on distingue deux formes juridiques : l'entreprise indiduelle, associée A la personne qui la possède, et l'entreprise sociétaire, qui peut AStre soit une société de personnes, soit une société de capitaux.
» L'entreprise indiduelle
L'entreprise indiduelle de type familial se trouve dans les secteurs de l'artisanat, du petit commerce et de l'agriculture; les fonctions de propriétaire, de dirigeant et de travailleur sont confondues et assurées par la mASme personne ; le propriétaire est responsable sur ses biens propres. La forme juridique de l'entreprise unipersonnelle A responsabilité limitée se A limiter la responsabilité du chef d'entreprise indiduelle sur les seuls actifs de l'entreprise et non sur ses biens personnels.
» L'entreprise sociétaire
Les entreprises sociétaires rassemblent plusieurs personnes. On distingue deux types de sociétés : les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux.
' Les sociétés de personnes. Dans ce cas, on trouve deux types de sociétés : la société en nom collectif d'une part, et la société en commandite simple d'autre part. Ces sociétés sont créées par quelques personnes ; mais, comme dans la société indiduelle, les membres sont responsables sur leurs biens propres. Dans la société en commandite simple, on distingue deux groupes d'associés : les commandités, assimilables A des associés en nom collectif, responsables personnellement et solidairement de tout le passif social, et les commanditaires, qui ne sont responsables que dans la limite de leur apport personnel et dont les parts sont rarement transmissibles.
' Les sociétés de capitaux. Ce type de société concerne des entreprises de plus grande dimension dont les sociétaires ne sont responsables qu'A
concurrence des capitaux qu'ils apportent. On distingue trois types de sociétés de capitaux :
» La société A responsabilité limitée (SARL), qui tient A la fois de la société de personnes et de la société de capitaux. C'est une société commerciale dans laquelle la responsabilité pécuniaire des associés est limitée au montant de leurs apports. Ceux-ci sont représentés par des parts sociales non négociables et qui ne sont cessibles qu'A certaines conditions.
» La société en commandite par actions, qui regroupe deux types d'associés : les commandités, qui sont les associés responsables sur leurs biens et qui gèrent l'entreprise, et les commanditaires, qui reA§oivent des actions librement négociables et ne sont responsables que dans la limite de leurs apports. Cette forme juridique, peu répandue, s'applique A des entreprises de taille moyenne dont les dirigeants veulent s'assurer la permanence du contrôle.
» La société anonyme (SA), qui est la forme juridique la plus répandue. C'est une société commerciale dont le
capital est constitué par voie de souscription d'actions et dont les associés ne sont responsables du paiement des dettes sociales qu'A concurrence de leurs apports. C'est une société par actions et de capitaux.
Le droit des sociétés permet d'opérer des regroupements d'entreprises, des prises de participation, la filialisation d'actités par la création de nouvelles entreprises, la cession d'actifs, la mise en commun d'actifs. Dans ce dernier cas, on peut citer la création de groupements d'intérASts économiques (G1E), qui constituent un cadre juridique intermédiaire entre la société et l'association et permettent la création d'une structure commune tout en conservant l'autonomie des participants. Cette structure n'a pas forcément pour objectif de dégager des profits. La société européenne Airbus Industrie, par exemple, est construite sur ce modèle.
On trouve aussi une autre forme d'entreprise, l'entreprise conjointe, ou co-entreprise, fondée par deux ou plusieurs partenaires. Cette forme d'entreprise constitue une solution intermédiaire entre la coordination par le marché et l'intemalisation des actités (cf. chap. 3)
aT¦ Le secteur coopératif
Le secteur coopératif regroupe des entreprises dont l'objectif premier n'est pas la maximisation du profit. Il cherche A en limiter le rôle et A assurer l'égalité des droits des adhérents dans le domaine de la gestion, abstraction faite du nombre de parts. Ces entreprises recherchent pour leurs membres les meilleurs serces aux prix les plus bas.
L'actité de ces entreprises se déploie dans de nombreux secteurs : production, artisanat, commerce de détail, habitation, crédit, assurance. Les tentatives menées pour développer un secteur de l'économie sociale sont difficilement conciliables avec la contrainte de la concurrence.
aT¦ Le secteur public
Le secteur public rassemble l'ensemble des actités productives marchandes de l'état, dont le nombre tend aujourd'hui A se réduire avec la mise en ouvre de vastes programmes de privatisation. Une distinction doit AStre faite selon que les entreprises appartiennent au secteur concurrentiel (Renault, par exemple) ou non (EDF).
Il existe quatre
structures juridiques parmi lesquelles se répartissent les entreprises publiques :
' les régies sont des élissements gérés par des fonctionnaires et qui ne disposent ni de personnalité morale, ni d'un budget autonome ;
' les élissements publics possèdent une personnalité morale et l'autonomie financière; ce sont des sujets de droit distincts de l'état. Ces entreprises sont dirigées par un conseil d'administration et un directeur général. C'est le cas d'entreprises comme EDF, la SNCF;
' les sociétés nationales sont apparues A la suite de la nationalisation d'entreprises privées. Ces entreprises s'apparentent A des sociétés anonymes avec un seul actionnaire, l'étal ; elles sont dirigées par un conseil d'administration regroupant les représentants de l'état, des usagers et des consommateurs et un président-directeur général nommé par l'état parmi les membres du conseil d'administration ;
' les sociétés d'économie mixte sont des sociétés anonymes regroupant des capitaux publics (état, collectités locales) et privés.
Le leau nA° 1, e ci-conlre, fait ressortir le lien entre la forme juridique de l'entreprise et sa taille. On note une forte corrélation entre ces deux variables dans chaque classe de taille, avec la prédominance de l'entreprise personnelle pour les entreprises de moins de 9 personnes et, A l'opposé, la prédominance de la société anonyme pour les entreprises de grande taille.
B/ Classification par types d'actité
Traditionnellement, on distingue les entreprises par leur type d'actité qu'on peut, selon la définition de C. Clark, classer en trois secteurs (on se reportera au leau nA° 2 pour connaitre la répartition ée des effectifs) :
' le secteur primaire, qui inclut les produits agricoles, la pASche, les matières premières et énergétiques, la sylculture ;
' le secteur secondaire, qui intègre toutes les actités industrielles ;
' le secteur tertiaire, qui recouvre les actités de serces.
Cette distinction n'est plus très significative dans la mesure où le secteur primaire occupe une place de plus en plus réduite dans les économies de marché développées, en raison de la diminution progressive de la part de l'agriculture.
La part des serces, elle, ne cesse d'augmenter. Ce secteur emploie près de 70 % de la population active aux états-Unis et plus de 60 % en France.
Les transformations techniques, l'adoption des innovations technologiques, de mASme que la délocalisation des actités demain d'eeuvre ou polluantes contribuent A modifier rapidement la part relative des différents secteurs, l'industrie connaissant un déclin. La distinction entre serces et industrie soulève toutefois une difficulté dans la mesure où une grande partie des serces dépend directement de l'actité productive du secteur industriel. Ainsi en va-t-il pour les assurances, les transports, les télécommunications, une partie des serces bancaires.
C/ La taille des entreprises
Une caractéristique des entreprises contemporaines tient A la grande diversité des tailles : du kiosque du marchand de journaux au coin de la rue A l'entreprise multinationale imtée dans une dizaine de pays, on trouve une grande variété d'entreprises de différentes tailles. Plusieurs facteurs concourent A expliquer cette diversité : la nature de l'actité, le degré de concurrence sur le marché et, enfin, la dimension du marche. Selon les secteurs, les techniques de production, la nature du produit ou du serce, un très grand nombre d'entreprises très petites peuvent coexister sur le marché, pendant que, sur un autre marché, on observera une tendance A la concentration du nombre des entreprises.
Traditionnellement, on classe les entreprises selon la taille, en distinguant entre les petites entreprises (jusqu'A 20 personnes), les moyennes entreprises (entre 20 et 499 personnes) et les grandes entreprises (plus de 500 personnes), comme le montre le leau nA° 3, e ci-contre.
Pour apprécier la dimension et les performances des entreprises, on procède A plusieurs types de classification en prilégiant différents critères :
' Le nombre de salariés. C'est le critère le plus utilisé, mais il ne rend pas compte des différences de qualification de la main d'ouvre qui peuvent exister entre deux entreprises ayant les mASmes effectifs ; de mASme, il ne rend pas compte de l'intensité capitalistiquc de l'entreprise.
' Le chiffre d'affaires, qui retrace le volume des ventes de l'entreprise, se prASte mieux A des aisons.
' Les capitaux propres.
' Le résultat net. Cet indicateur ne se prASte pas toujours A des aisons pertinentes dans la mesure où les entreprises peuvent AStre amenées A modifier leurs résultats pour des raisons conjoncturelles (prosionnement de pertes, par exemple).
' La capacité d'autofinancement permet d'apprécier la
santé financière de l'entreprise et sa capacité A assurer le financement de sa croissance sur ses fonds propres.