NAVIGATION RAPIDE : » Index » DROIT » droit européen Quel avenir pour les balkans ?Ne serait-ce pas avec un brin de commisération que l'Europe a, de tout temps, regardé les Balkans ? Les Balkans, ce massif montagneux sauvage, ce chaos de peuples et de rochers, ce creuset de tous les désordres ? L'image qui leur colle A la peau est si péjorative qu'aujourd'hui les peuples des Balkans cherchent A s'en débarrasser, demandant que leur région s'appelle - Europe du Sud-Est -. Connaitrons-nous un jour un retour A la - balkanitude - ? En quoi réconcilier aujourd'hui les Albanais et les Serbes serait-il plus difficile que rapprocher les Allemands et les FranA§ais hier, les Grecs et les Turcs un jour prochain ? La violence des guerres récentes en Yougoslavie nous incline A croire que la difficulté, du fait des nationalismes et des haines ethniques, est plus grande. Mais c'est avoir la mémoire courte ! Rien n'est jamais able. Sinon la volonté politique lorsqu'elle est mise au service de la paix. Rien n'est plus fécond que l'idée européenne dès lors qu'il s'agit de réunir les peuples séparés par l'histoire. Rien n'est plus illusoire que de combattre la diversité au nom de l'unité, alors qu'elle est précisément appelée A la construire ! S'il est une réalité qu'on ne peut refuser, c'est le pluralisme de la société dans les Balkans. Un pluralisme exacerbé, d'où sont nés bien des malheurs, mais sur lequel nous portons sans doute un regard trop contingent. Parce qu'on a l'oil fixé sur les guerres d'aujourd'hui, on efface les siècles qui ont vu coexister les trois religions orthodoxe, catholique, musulmane, pratiquement dans chaque village et sur chaque rocher. Prenons le temps d'écouter ce député de Bosnie qui revendique son expérience de la diversité ethnique et propose de la mettre au service de l'Europe. Ce faisant, il nous provoque, mais ne le sait pas. Avons-nous le droit de porter un jugement sur cette - expérience - ? Oui, mais le jour où nous accepterons également d'AStre jugés sur les nôtres. Entendons cet Albanais présenter dans un franA§ais irréprochable son ambition pour l'Europe et comprenons son attente. Admettons que, si les Slovènes ont pu faire partie de la vague actuelle d'élargissement, les Croates le demanderont A leur tour, et de manière non moins légitime. Et les Macédoniens de l'ex-Yougoslavie, qui ne voient pas finir leurs malheurs, regarderont forcément avec envie leurs cousins de la province macédonienne de Grèce, lesquels sont dans l'Union depuis un quart de siècle. Les peuples des Balkans ont cu douloureusement dans leur chair les conséquences de la rupture entre les églises chrétiennes d'Orient et d'Occident et la présence de l'islam lorsque l'Empire ottoman s'est étendu sur toute la péninsule. Pourtant, il ne fait aucun doute que l'orthodoxie et l'islam viendront un jour enrichir l'Union européenne. Les drames du Kosovo apparaitront peut-AStre alors comme l'un des derniers avatars du nationalisme, et non comme une résurgence des guerres de religion. Notons au passage que la structure autocéphale des Eglises orthodoxes amène ces peuples allergiques A toute centralisation A considérer avec curiosité notre débat sur les pertes de souveraineté Notons aussi le clin d'oeil que l'histoire nous a réser en faisant démocratiquement désigner comme Premier ministre bulgare Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, ci-devant roi, issu des plus illustres familles qui ont fait l'histoire de l'Europe, et que ses concitoyens continuent A appeler - tsar -. Lors d'une réunion organisée avec des parlementaires des Balkans par la Fondation Robert Schuman, nous avons entendu les Roumains et les Bulgares nous dire qu'ils comprenaient fort bien que, dans leur intérASt comme dans celui de l'Europe, un peu de temps était encore nécessaire avant qu'ils puissent rejoindre l'Union, avec tous les droits et devoirs que cela représente. Mais comprenons que ces peuples, qui ont nourri une complicité intellectuelle et spirituelle de longue date avec la France, apprécient peu d'apparaitre - classés - derniers parmi les candidats. Présenté comme cela, l'ajournement A 2007 de leur adhésion effective a été perA§u comme une humiliation et ne prépare pas l'avenir. Il faut se garder d'utiliser des formules telles que - dix pays reA§us, deux recalés -. Quelle maladresse, alors qu'il s'agit de construire une rile Union dans laquelle chacun se sente chez lui et respecte l'autre |
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