Est-il besoin de rappeler que ce retour d'expérience est limité par la jeunesse des projets que nous nons de présenter ? Le recul que l'on peut en avoir est en effet trop restreint pour ne pas relativiser la portée de ces conclusions. Il faut donc considérer ce bilan comme provisoire, largement marqué qui plus est par les secteurs dans lesquels le management des connaissances s'est déloppé en premier.
Certaines tendances cependant nous semblent assez marquées, voire mASme suffisamment récurrentes pour les considérer comme caractéristiques de ce type de projets. Et l'on doit insister sur au moins deux points : l'organisation du travail et le pilotage économique.
Organisation du travail et représentation du travail -
Sur l'organisation du travail, tout d'abord, ou pour AStre plus précis, sur la nécessité d'optimiser ce que nous avons appelé le système de production et d'assimilation de connaissances par le biais de l'organisation du travail.
Nous l'avions déjA  indiqué, mais il est clair désormais que ce thème a formé le vérile fil conducteur des projets dont nous avons été les témoins. Et ce aussi bien dans la phase - éminemment critique - de définition des objectifs où l'enjeu est de donner A  voir l'organisation A  nir, que dans la phase préparatoire A  la mise en œuvre où la difficulté est de les faire apparaitre aux yeux du terrain. On notera d'ailleurs que les points clés de ces projets portent moins sur l'organisation en tant que telle, que sur la représentation que les acteurs s'en font, c'est-A -dire l'image qu'ils se forment de l'importance du jeu de la connaissance dans le travail. On l'a vu dans les phases préliminaires où la compréhension du système de production et d'assimilation de connaissance est le vrai point critique de la définition des objectifs du projet.
Mais l'exemple le plus révélateur A  ce propos est sans doute
la corrélation que l'on peut faire entre l'importance de cet enjeu d'organisation et le niau d'approfondissement du contenu de connaissances dans les projets. Ainsi si l'on revient sur les deux premiers types de projets que nous avons présentés - les projets généraux et les projets centrés sur les contenus de connaissances -il apparait que les enjeux d'organisation sont bien plus importants, vont plus au fond des choses dans le second cas que dans le premier. Dans les projets généraux on -n'a- touché -qu'aux- fonctionnements intra et inter-équipes. Mais on est allé beaucoup plus loin dans le deuxième cas, jusqu'A  toucher les processus métiers et au-delA  leur image. On peut mASme parler, A  ce niau, de vérile refonte de ces processus ce qui signale la profondeur ac laquelle l'organisation du travail est impactée par les enjeux de connaissance.
Or nous savons que le déloppement de ces projets ira s'accélérant dans les années A  nir. Il faut donc en déduire que l'organisation du travail va renir au centre des préoccupations du management dans les années A  nir A  partir de la question de la connaissance.
Un tel résultat n'est bien sûr pas pour nous étonner tant il a trarsé cet ouvrage. Mais il est probable qu'il surprendra nombre de praticiens : spontanément, en effet, ceux-ci se sentent sount plus concernés par la thématique du comportement des acteurs - qui domine encore dans les projets de changement - ou encore par les approches technologiques dans les projets de Knowledge Management. Ce retour d'expérience a alors la rtu d'une force de rappel : mASme si ce thème est perA§u comme très classique, il montre que l'organisation du travail va redenir un sujet majeur dans les entreprises, voire mASme un vérile problème managérial.

Management de projets, pilotage et outils de pilotage
Mais cette conclusion possède une contrepartie importante qui nous va nous conduire sur un autre terrain classique : celui du pilotage économique.
LA  encore, l'idée ne nous surprendra pas. A partir du moment, en effet, où le travail (re)devient le centre de gravité du changement, il est clair que la question du suivi de son efficacité, l'efficacité de son organisation s'entend, devient un enjeu majeur pour l'entreprise. Et il en va de mASme pour le retour d'expérience que nous tentons.
Toutefois, si l'idée est facile A  affirmer, il ne faut pas se cacher la difficulté de l'instruire. Le terme d'efficacité du travail, en effet, est synonyme de mesure ou a minima d'évaluation dans les entreprises. On a vu l'importance de ces questions A  propos de la thématique de la qualité. Or, on le sait, mesure et connaissance sont deux idées très sount contradictoires, y compris en entreprise. Il est donc probable que nous trouvons lA  sur un point dur du management A  nir, qu'il faudra bien essayer de dépasser.
Aussi, compte tenu de la difficulté du sujet, allons-nous structurer ce retour d'expérience en fonction des principales évolutions des démarches de pilotage constatées ces dernières années. En effet, ces techniques ont été élaborées pour répondre aux évolutions récentes de l'organisation du travail, et - on l'a vu dans notre première partie - ces évolutions doint AStre considérées comme autant de prémisses aux questions que nous nous posons. Il y a donc une certaine proximité de problématiques, dans une première analyse au moins, qui laisse penser que les entreprises vont d'abord s'appuyer sur ces techniques noulles pour aborder le pilotage économique de leurs enjeux de connaissance.
Aussi est-ce dans cet esprit - modeste au demeurant - que nous allons aborder le retour d'expérience sur la fonction du pilotage économique au sein du management des connaissances.