NAVIGATION RAPIDE : » Index » MANAGEMENT » ORGANISMES DE GESTION » La thÉorie des relations humaines Les origines de la théorie des relations humainesLes expériences de l'usine de Hawthorne Les expériences réalisées A partir de 1924 A l'usine de Hawthorne de la Comnie Western Electric, dont le siège était A Chicago, et qui se poursuivront sous la direction d'Elton Mayo, sont généralement considérées comme le point de départ de la théorie des Relations Humaines4. Cependant, ce point est controrsé et il existe des vues dirgentes que nous reprendrons quand nous relèrons les critiques faites A cette théorie. En particulier, il a été observé5 - qu'il existe deux obstacles majeurs A la compréhension des relations humaines. Ce sont les études de la Western Electric (c'est-A -dire les expériences de Hawthorne) et Elton Mayo (c'est-A -dire l'auteur le plus célèbre de ces expériences) -. L'origine des décourtes de cette théorie serait alors A rechercher dans les travaux de CS. Myers et ses successeurs, les - Myersiens -. Ceux-ci menèrent des travaux sur la fatigue et son influence sur le comportement, d'abord des militaires pendant la Première Guerre mondiale, puis des salariés au travail ensuite. Quoi qu'il en soit, nous suivrons cependant le chemin des théories dominantes et partirons de ces expériences sans néanmoins oublier qu'il y a eu des antécédents aux idées que ce courant déloppera puisque Brown6 fait remonter certaines analyse de précurseurs des décourtes de ce courant A Edmond Burke au XVIIIe siècle. Les expériences elles-mASmes Elles commencent en 1924' dans cette usine qui occupe plusieurs milliers de salariés, sous les auspices de la - National Academy of Science - mais conduites par la hiérarchie de l'usine, ac l'objectif initial d'étudier le lien entre l'illumination de l'atelier et la productivité des salariés. Les hypothèses derrière les premières expériences sont d'influence taylorienne. Il s'agit de créer les - meilleures - conditions matérielles de travail. Donc un meilleur éclairage est présumé causer une productivité accrue. Initialement des changements dans l'éclairage artificiel sont és ac la productivité dans trois ateliers sans que des résultats concluants soient atteints. Ensuite, des salariées dont la productivité était équivalente sont séparées en deux groupes physiquement localisés dans des emplacements différents. Pour le groupe expérimental on fait varier les conditions d'éclairage alors qu'elles restent sles pour le groupe témoin. C'est l'expérience de la salle d'essais (Test Room). Or, malgré cette différence d'expérimentation, la productivité augmente dans les deux groupes. Puis, la productivité augmente toujours mASme quand on fait baisser la lumière dans le groupe expérimental et ceci jusqu'A l'équivalent d'un éclairage de pleine lune, du niau d'un - clair de lune habituel -s. Le mASme phénomène se reproduit quand les deux groupes sont placés ensuite en lumière naturelle. Par ailleurs les interviews des ouvrières donnaient des résultats paradoxaux. La première conclusion tirée fut donc qu'un facteur autre que les conditions physiques d'éclairage internait dans les variations de productivité. Pour aller plus loin, un dispositif expérimental différent est mis en place. C'est la très célèbre expérience de la première salle d'assemblage des relais (First Relay Assembly Test Room). Les chercheurs sélectionnent deux ouvrières qui elles-mASmes en choisissent quatre autres, constituant un groupe de six, ac cinq opératrices et une ouvrière chargée de l'approvisionnement qui montent des relais téléphoniques A partir de 40 pièces détachées. Elles sont soumises A des examens médicaux réguliers. Leur productivité précédente était connue et elle est ensuite mesurée par période de temps. Un observateur est présent dans la salle, notant ce qui se passe et examinant les attitudes des ouvrières. Commencée en 1927, l'expérience durera jusqu'en août 1932, mais seuls les 13 premiers cycles, jusqu'en juin 1929 font l'objet des résultats publiés des études. Les conditions de travail sont alors progressiment changées, les ouvrières sont d'abord soumises A un régime de travail aux pièces ac bonus, puis des périodes de repos de durée et de périodicité variées sont introduites, un repos gratuit est accordé, la journée de travail est raccourcie ; le samedi devient jour de congé, enfin pendant un cycle toutes les améliorations et incitations sont supprimées, puis restaurées A la période suivante. En juin 1929 la productivité a augmenté de plus de 30 % par rapport A la productivité initiale. Elle a augmenté durant la plupart des 13 cycles. Elle est restée plus élevée qu'initialement dans celle où tous les avantages ont été supprimés. Elle n'a cependant pas monté dans un cycle où les ouvrières se sont plaintes de ce que la périodicité choisie pour les pauses brisait le rythme de travail. L'observateur avait noté une atmosphère amicale entre les ouvrières. Très tôt, deux des sélectionnées initiales qui n'avaient pas coopéré avaient été remplacées (A la fin de la période 7). Par ailleurs, le rôle de l'observateur avait changé. De simple témoin, il avait déloppé des relations de conseil, d'information ac les ouvrières dont il recevait aussi les plaintes, les commentaires et dont il demandait l'opinion sur les changements. Son rôle original avait été de - conserr des notes précises sur tout ce qui s'était passé - et - de créer et maintenir une atmosphère amicale dans la salle -. En fait, lui et les expérimentateurs avaient remplacé la maitrise en prenant en charge une partie de ses fonctions et avaient éli un climat de supervision plus souple, beaucoup moins autoritaire où les ouvrières communiquaient beaucoup plus facilement et librement. D'autre part, elles se voyaient accorder beaucoup plus d'attention individuelle et personnalisée que dans leurs conditions de travail habituelles. D'autres expériences mises en place se succèdent alors" concurremment A celle-ci. Un second groupe d'assemblage des relais (Second Relay Assembly Test Room) est éli en septembre 1928 qui comporte le mASme système de primes que le premier groupe mais où les ouvrières restent physiquement A l'intérieur de leur département. Parallèlement, dans l'expérience de la salle de clivage (Mica Splitting Room) les ouvrières sont A nouau séparées de leur département habituel et voient leurs conditions matérielles de travail changer. Une phase d'interviews cliniques est mise en place en mASme temps. Initialement structurés, ils se transforment rapidement en entretiens non directifs en profondeur. Sur les conclusions tirées de ces interviews, une expérience noulle est préparée ac l'aide de l'anthropologue W.L. Warner : celle du - Bank Wiring Room -. Un groupe de 14 ouvriers qui montent des équipements électriques plus complexes est sélectionné. Ils travaillent normalement mais sous observation. Cette fois-ci cependant l'observateur n'intervient en aucun cas et se rend aussi invisible que possible. Les ouvriers s'habituent assez rapidement A sa présence. Entre 1930 et 1932, les effets de la crise économique de 1929 amènent l'arrASt par Western Electric de toutes les expériences. Cet effet s'était déjA fait sentir dans la plupart des cas sur les comportements, en particulier dans la salle d'assemblage des relais. En 1936, Western Electric, ac la reprise économique, institue un programme généralisé de conseil individuel de ses salariés sur la base du modèle du programme d'interview de 1928. Ces conseillers appartiennent au personnel de l'entreprise et peunt internir A leur propre initiati et non seulement sur demande des salariés intéressés, ce qui bien évidemment transforme totalement son esprit. Les conclusions tirées des expériences Elles sont généralement résumées sous le titre de - l'effet Hawthorne - en hommage au lieu où elles ont été mises en évidence. En fait, comme le fait rematquer notamment Michael Rose12, il y a plus d'un, au moins deux pour lui, effets Hawthorne. Cependant, l'on peut mASme se demander par ailleurs si il y a eu un effet Hawthorne pour de bon. Le point est en effet ternis en question13, et il a été avancé que l'examen des données issues du - first assembly room - au moyen d'une analyse quantitati démontrait qu'il ne s'était alors rien produit de nole en termes d'augmentation moyenne de la productivité. L'effet aurait été reconstruit ex post et replacé rétroactiment dans ce cadre11 pour justifier un mode de gestion basé sur les relations humaines. Quoi qu'il en soit, l'exégèse des expériences de Hawthorne dans la littérature postérieure amène A constater que plusieurs conclusions différentes peunt en effet séparément en AStre tirées, telles qu'elles se sont déroulées en réalité ou telles qu'elles ont été ultérieurement analysées et - reconstruites - A la lumière de réflexions et recherches postérieures. Nous en dénombrons quatre pour notre compte. La première est celle qui est le plus facile A mettre en évidence : la simple connaissance par un individu du fait qu'il est sujet d'observation modifie son comportement. La deuxième est celle qui est traditionnellement le plus sount associée aux expériences de la Western Electric. Elle se manifeste dans le fait que c'est l'intérASt de la direction pour les ouvrières qui fait que leur productivité augmente. C'est une réaction positi de leur part au fait que l'on s'intéresse A leur sort et cela n'a rien A voir ac les conditions matérielles de production et le contenu physique de leur travail puisque la production augmente quoique l'on fasse, que l'on baisse ou que l'on augmente la lumière, que l'on augmente ou diminue la durée des pauses, etc. Cette constatation heurte de plein fouet les postulats de la théorie traditionnelle et en par-ticuliet taylorienne. Toutefois se pose le problème de la durabilité de cet effet. Une fois produit son résultat est-il sle dans le temps, ou bien après une période initiale de changement, les choses vont-elles renir A l'état initial si des changements continuels ne sont pas introduits ? Se pose aussi de problème de sa taille. Certes la productivité avait augmenté assis first relay assembly room au cours des treize périodes continues de l'expérience, mais globalement sur plus de deux ans l'augmentation totale s'était limitée A 30 % environ. La quatrième série de constatation découle de l'expérience du montage des équipements électriques par des ouvriers masculins qualifiés. Dans le petit groupe des 14 salariés (9 monteurs, 3 soudeurs, 2 contrôleurs de qualité) s'étaient aussi créées des relations informelles fortes. Des leaders informels qui ne coïncidaient pas ac les contremaitres ou inspecteurs étaient apparus spontanément. Bien que les salariés soient payés suivant un système de bonus aux pièces, ils paraissaient totalement indifférents aux stimulants financiers, car jamais plus d'un certain nombre de pièces n'étaient produites par jour alors qu'il apparaissait clairement A l'observation que les salariés auraient pu, sans effort et sans la plus petite difficulté, en produire 15 A 20 % en surplus. Tout salarié cependant qui avair des cadences de production supérieures A celles du groupe se voyait rappelé A l'ordre. Si certains produisaient plus que la norme quotidienne, ils déclaraient un chiffre inférieur et ralentissaient le jour suivant pour se remettre au niau adopté par le groupe. Les contremaitres fermaient les yeux. Le code informel de comportement faisait appliquer les règles suivantes sanctionnées par des rappels A l'ordre, des mises en quarantaine ou des sanctions plus immédiates : - il ne fallait pas produire trop : c'était AStre un - casseur de cadence - (rate-buster) ; - il ne fallait pas produire toujours insuffisamment : c'était AStre un - profiteur - (chiseller) ; - il ne fallait jamais dire A un supérieur quoi que ce soit au détriment d'un membre du groupe : c'était AStre un - mouchard - {squealer) ; - il ne fallait pas essayer de maintenir une distance sociale A l'égard de ses pairs ou agir strictement dans le cadre de sa fonction si elle les distinguait d'eux. Par exemple l'inspecteur ne devait pas se comporter - en inspecteur - : c'était - prendre des airs -, se prendre pour un cadre dirions-nous (act-official). Ces résultats, il faut le noter, infirment aussi le postulat taylorien de l'argent comme seule motivation de l'homme : la motivation réelle, d'après toutes ces expériences, c'est l'affectivité, les bonnes relations entre membres du groupe, l'attitude confiante et détendue A l'égard du leader respecté et écouté, mais compréhensif et positif, qui aide et soutient.
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