Alors que jusqu'au milieu des années soixante-dix l'accroissement du nombre de consommateurs, l'augmentation de leur pouvoir d'achat, l'ouverture des frontières et d'autres facteurs encore favorisaient le développement des grands groupes de l'industrie et de la distribution, une relative saturation en produits de première nécessité, la crise pétrolière, la dénatalité, l'écologie, etc., ont mis en vedette les entreprises petites et moyennes plus aptes à trouver des créneaux puis, ce qui a moins de panache, des niches, sur des marchés capricieux.
Certains vont jusqu'à prophétiser que le développement des moyens de communication en général, et l'arrivée d'Internet en particulier, vont produire un bouleversement able à celui de la diffusion du trail à la chaine, il y a un siècle. En tout cas, l'on constate déjà qu'Internet présente de bonnes opportunités pour des produits traditionnels, en permettant, par exemple, aux amateurs d'Europe centrale de se procurer du caldos du Pays d'Auge.
La réalité est cependant moins favorable qu'il n'y parait aux entrepreneurs indépendants : si la part des P.M.I. augmente depuis plusieurs années dans le produit national c'est grace à celles qui sont filiales et non aux autres ; de même l'accroissement du nombre de trailleurs indépendants n'employant aucun salarié résulte pour une part de l'adoption de ce statut par des salariés, à la demande de leurs employeurs, dans le batiment et dans certains secteurs des services ou dans celui de la vente directe.
D'ailleurs il ne suffit pas d'être petit pour être à l'abri de la morosité économique. C'est ainsi que le nombre d'entreprises, hors secteur agricole, après avoir augmenté jusqu'à la fin des années 80, a diminué depuis. Il convient donc ant de se lancer dans la création d'une entreprise d'effectuer une recherche soigneuse des « créneaux » ou des « niches » que l'on entend lui faire occuper.
Cette recherche doit être faite à partir d'une obsertion de la vie quotidienne et des besoins des consommateurs. Le succès de Moulinex reposant sur l'utilisation de l'électricité, disponible dans tous les foyers, pour alléger les taches ménagères, illustre bien l'intérêt de cette méthode.
L'idée ainsi définie peut donner le jour à une entreprise industrielle ou commerciale ou à une entreprise de services. Dans chacun de ces secteurs il existe des facteurs favorables aux entreprises nouvelles :
. la grande industrie n'est pas adaptée à la fabrication en petite série ;
. la concentration du commerce de détail n'empêche pas la création de nouvelles entreprises dans les créneaux correspondant à de nouveaux produits (produits exotiques ou diététiques par exemple) ;
. le secteur tertiaire, qui se développe rapidement avec l'élétion du niveau de vie, est d'autant plus une source d'opportunité qu'une grande dimension n'apporte pas en général aux entreprises un accroissement de productivité able à celui constaté dans l'industrie.
La chute de la natalité et le rapide accroissement du nombre des personnes vint seules ont et auront sur la demande des biens et services des effets souvent mal perçus parce que progressifs, mais très importants. Ainsi en est-il, sans doute, de la sécurité des personnes et des biens, de l'alimentation biologique, voire du bronzage en institut de beauté.
En ce qui concerne les services rendus aux consommateurs, D y a de nombreux exemples d'activités nouvelles destinées à faire gagner du temps (plats cuisinés) ou à décharger les intéressés des contraintes que représentent pour le propriétaire l'immobilisation de son argent et l'entretien du bien acquis (location d'appareils ménagers).
Les mutations relativement rapides des habitudes de consommation auxquelles nous assistons sont évidemment favorables au développement d'activités nouvelles ; cela ne signifie pas pour autant qu'à chaque activité nouvelle correspondent des entreprises nouvelles prospères.
Il reste en effet à souhaiter que l'environnement dans lequel se trouve le créateur d'entreprise, et plus particulièrement le système fiscal auquel il est soumis, soient modifiés de façon à ce que les efforts fournis et les risques supportés soient rémunérés convenablement, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. C'est bien sûr l'intérêt du créateur, mais c'est aussi l'intérêt de tous, tant il est vrai que, comme l'écriit déjà M.Raymond Barre, en 1955, dans son manuel d'économie politique : « L'entrepreneur a autant d'importance que jamais. »
Nous sommes conincus qu'une fois cette importance traduite dans la fiscalité, les idées pount donner naissance à la création d'entreprises ne manqueront pas.