NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » POLITIQUE éCONOMIQUE » Les matériaux biodégradables Les réglementations frana§aise et allemande et les structures industrielles émergentes dans le domaine des matériaux biodégradablesDans le domaine des matériaux biodégradables, les structures industrielles émergentes sont nettement différenciées selon les pays (A), de mASme que la réglementation (B). A. Des structures industrielles différenciées Avant d'identifier les différences dans les structures industrielles émergentes dans le domaine des matériaux biodégradables (2), il est nécessaire de présenter leurs trajectoires de développement (1). 1. Deux trajectoires de développement des matériaux biodégradables L'intégration de considérations d'ordre d'environnement a conduit A une contestation des polymères classiques A base de ressources fossiles. Dans cette perspective, les domaines d'application des matériaux biodégradables correspondent aux segments demandeurs de matériaux synthétiques A durée de vie courte et tout particulièrement ceux pour lesquels l'élimination et la valorisation des déchets sont coûteux ire impossibles. Par conséquent, on peut considérer que le développement des matériaux biodégradables obéit A une logique de substitution des polymères synthétiques utilisés pour la fabrication de produits A durée d'utilisation courte et présentant des difficultés quant A leur valorisation en tant que déchets. Dès lors que les matériaux biodégradables sont destinés A entrer sur les marchés des matériaux synthétiques et A concurrencer ces matériaux, les producteurs de granulés thermoplastiques (c'est-A -dire les géants de la chimie) et les fabricants d'emballages se trouvent AStre a priori dans la situation de firmes dont les parts de marché sont susceptibles d'AStre contestées. Mais, cette contestation peut se faire de deux faA§ons. Les fabricants de matériaux biodégradables (granulés el autres) peuvent essayer de développer des produits utilisables sur les équipements existants de transformation des matériaux synthétiques traditionnels (polyéthylène). En outre, l'utilisation de ces matériaux biodégradables peut nécessiter l'utilisation d'équipements conA§us pour ce type de matériaux. Il est alors nécessaire de distinguer deux scénarios de contestation qui définissent deux trajectoires de développement des matériaux biodégradables. Ces deux trajectoires diffèrent notamment en raison de la nature des firmes cibles de cette contestation des parts de marché. 1) Dans le premier scénario, dès lors que les équipements en place chez les fabricants d'emballages sont susceptibles de fonctionner (moyennant de légères adaptations) avec des matériaux biodégradables, seuls les producteurs de matériaux synthétiques traditionnels se trouvent dans la situation de firmes A parts de marché contestées. 2) Dans le second scénario, dès lors que la transformation de matériaux biodégradables implique la mise en ouvre d'équipements spécifiques, les firmes A parts de marché contestées sont, non seulement celles qui produisent les matériaux synthétiques traditionnels, mais aussi les firmes qui transforment ces matériaux, ire les firmes productrices de biens d'équipements si elles ne produisent pas les nouveaux équipements requis. Il est aujourd'hui impossible de sair lequel de ces deux scénarios a le plus de chance de se réaliser ou mASme s'ils peuvent coexister. Toutefois, il est clair qu'A l'heure actuelle, les firmes privilégient l'utilisation des matériaux biodégradables sur les équipements actuels de transformation des matériaux synthétiques traditionnels . 2. Les acteurs impliqués dans le développement des matériaux biodégradables Si les biomatériaux connaissent une activité et des mouvements économiques importants en Allemagne (aussi bien par la taille que par le nombre de firmes engagées), cette activité est beaucoup plus faible en France. Mais, dans les deux pays, on peut considérer que l'industrialisation reste embryonnaire. Plusieurs points doivent AStre soulignés : 1) Si on e cette dynamique industrielle A celles des biotechnologies, force est de constater que la dilïérence fondamentale entre les deux modes d'industrialisation tient A la quasi - absence dans ce domaine de petites firmes innovantes qui font le dynamisme économique des biotcchnologies. 2) Les firmes identifiées se caractérisent par des " entrées " sur des technologies nécessitant peu d'efforts de Recherche-Développement pour les produits effectivement mis sur le marché (A des niveaux qui restent faibles) et par la faiblesse des signes d'industrialisation sur les technologies exigeant des efforts de recherche plus conséquents . La mise en parallèle de ce résultat avec le résultat précédent (le faible nombre de firmes nouvelles) peut AStre reliée A la sultat précédent (le faible nombre de firmes nouvelles) peut AStre reliée A la nature de l'innovation A mettre en ouvre : si, dans les technologies les plus intensives en Recherche-Développement, l'innovation ne se développe pas A partir de petites entreprises, c'est peut-AStre parce qu'elles ne disposent pas des capacités financières nécessaires au financement de la Recherche-Développement. Plus généralement, quelle que soit la technologie, l'absence de développement d'innovation s'explique par les difficultés (spécifiques A ce secteur) A s'intégrer de faA§on isolée dans la filière susceptible de la valoriser. Ainsi les firmes de la chimie ont-elles tendance A utiliser leurs bases de compétences : d'une part, pour améliorer les produits qu'elles proposent (par exemple en allégeant le poids des matériaux synthétiques nécessaires A la fabrication d'emballage), d'autre part, pour développer des matériaux synthétiques biodégradables. On retrouve, dans ce cas, le schéma de contestation globale de la filière caractéristique du second scénario présenté plus haut, avec tous les changements systémiques qui doivent intervenir pour aboutir A l'industrialisation des matériaux (test de polymères appartenant A d'autres firmes, apprentissage en commun). 4) En corollaire A la forte implication des firmes de la chimie, on peut remarquer que les firmes situées en amont (coopératives agricoles et fabricants de machines, par exemple) et en aval de la production de matériaux biodégradables (fabricants d'emballages) et les firmes disposant de certaines compétences techniques nécessaires au développement de certaines technologies (firmes de la pharmacie par exemple) sont peu enclines A s'engager dans leur développement.
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