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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Les implications politiques de cette philosophie de l'histoire : la lecture hégélienne de la révolution frana§aise

Les implications politiques de cette philosophie de l'histoire : la lecture hégélienne de la révolution frana§aise
Tels sont, me semble-t-il, les sept points caractéristiques de la pensée hégélienne de l'histoire comme ruse de la raison. Quels en sont les implications politiques et les présupposés philosophiques ? Cette théorie parvient-elle effectivement A  éliminer le point de vue pratique et la dimension éthique ? Telles sont évidemment les deux questions qu'on ne saurait plus longtemps éluder.
Pour aborder la première, je partirai, conformément A  ce qui a été dit plus haut, de cet exemple privilégié, pour mesurer l'attitude politique des philosophes de l'idéalisme allemand, que constitue la Rélution franA§aise. Privilégié pour analyser, en général, les implications politiques d'une philosophie, l'événement rélutionnaire l'est tout particulièrement quand il s'agit de la conception hégélienne de l'histoire : la Rélution pose en effet de faA§on évidente le problème de la valorisation de la pratique comme instrument de la transformation du monde ' et, de ce point de vue, Hegel, en vertu de sa critique de l'idée de praxis, ne peut que s'élever contre l'esprit mASme de la Rélution; mais d'autre part, dans le cadre d'une représentation de l'histoire qui pense tout événement comme rationnel et nécessaire, il est justement impossible de - s'élever contre - un épisode de l'histoire : ce serait retomber dans l'illusion (selon laquelle tout n'est pas nécessaire) qui fonde le point de vue pratique et donc l'esprit de rélution. Hegel doit donc AStre A  la fois pour et contre la Rélution franA§aise, tout le problème (et donc tout l'intérASt de son interprétation de l'épisode rélutionnaire) consistant A  tenter d'articuler les deux composantes d'une telle attitude. Ainsi, dès l'abord, on perA§oit en quel sens l'examen des prises de position politique de Hegel peut AStre important si on les rapporte A  la philosophie de l'histoire qui leur sert de soubassement théorique, et dont on peut mesurer, par ce biais, au prix de quelles conséquences politiques elle tente d'opérer la liquidation du point de vue fichtéen. C'est sur cette base que nous pourrons ensuite, après air ainsi évalué les conséquences d'une telle liquidation, poser le problème de sa radicalité.
Pour une très large part, l'attitude de Hegel A  l'égard de la Rélution franA§aise s'est modifiée en fonction de sa philosophie de l'histoire (conformément A  l'hypothèse, ici soutenue, selon laquelle c'est par le biais de la philosophie de l'histoire que communiquent les dimensions spéculatives et politiques d'une pensée) : il a en effet cessé d'adhérer pleinement aux idées de 1789 en mASme temps qu'il abandonnait les principes fondamentaux de la vision morale du monde qui était initialement la sienne, A  l'époque où sa pensée subissait intensément l'influence de celle, alors rayonnante, de Fichte. Sans doute ne faut-il pas nier l'influence qu'eut sur Hegel, comme sur tous les penseurs allemands, la constatation que la Rélution franA§aise tournait A  la Terreur. Mais cela ne fut, comme le souligne A  juste titre B. Bourgeois1, qu'une illustration de l'échec rencontré par Hegel au niveau philosophique dans sa tentative pour transformer le christianisme en religion d'un peuple libre par l'application des principes de l'éthique kantienne : - La Rélution franA§aise dans laquelle la particularité jalouse de l'universel n'a toléré aucune particularité, n'a-t-elle pas montré que la réalisation des principes kantiens aboutissait A  la laideur de la Terreur, antithèse de la liberté et de la polis ?- A Berne, en effet, Hegel associait encore dans son esprit l'idée de la Rélution franA§aise A  celle d'une restauration de l'idéal grec et, adoptant un point de vue explicitement fichtéen, il cherchait A  - renforcer - la rélution politique par une rélution au niveau des idées; quand on sait en outre que cette rélution devait s'opérer grace A  un retour A  Kant, on ne peut s'empAScher d'AStre frappé par le caractère - fichtéen - de cette liaison qu'élit alors Hegel entre Rélution franA§aise et Rélution copernicienne, comme en témoigne la lettre A  Schelling du 16 avril 1795 : - Du système kantien et de son plus haut achèvement, j'attends une rélution en Allemagne -2. En parlant du - plus haut achèvement - du système kantien, Hegel ne peut faire allusion qu'A  Fichte qu'il connait par l'intermédiaire de Schelling1, Fichte qui a d'ailleurs déjA  partiellement accompli le projet qui est alors celui de Hegel (débarrasser la religion chrétienne de sa positivité) en suivant la ie ouverte par Kant dans la Religion A  l'intérieur des limites de la simple raison. Aussi n'est-il nullement étonnant de ir Hegel célébrer dans cette lettre la Rélution franA§aise grace A  laquelle - l'humanité est représentée comme si digne d'estime en elle-mASme -, et recourir au point de vue éthique du deir-AStre pour critiquer politique et religion : - Religion et politique se sont entendues comme larrons en foire. La première a enseigné ce que ulait le despotisme : le mépris de l'espèce humaine, son incapacité A  réaliser un bien quelconque, A  AStre par elle-mASme quelque chose. Grace A  la proation des idées qui montrent comment quelque chose doit AStre, disparaitra l'indolence des gens satisfaits, disposés A  accueillir éternellement les choses telles qu'elles sont. Cette force vivifiante des Idées élèvera les esprits et ils apprendront A  se déuer A  ces Idées -2. Quelle que soit ici la pluralité des interprétations3, il ne fait pas de doute que Hegel ait élué sur ce point, qu'il soit passé d'une adhésion aux idées de la Rélution A  leur critique, mASme si l'on souligne, comme l'a fait J. Ritter, que cette critique n'a nullement le sens réactionnaire d'un retour A  une quelconque Restauration. Et que cette dénonciation de la Rélution ait été menée en fonction de la dernière philosophie de l'histoire de Hegel, c'est lA  également ce qui ne laisse aucun doute, dès lors qu'on perA§oit en quel sens bien précis Hegel rapporte la Rélution franA§aise A  l'esprit du catholicisme en l'opposant A  l'esprit de la Réforme qui règne dans l'Allemagne protestante : en effet, si seule l'église protestante réussit A  - réconcilier la religion avec le droit -*, c'est parce que seul le monde protestant est parvenu par la pensée A  - s'avancer jusqu'A  la conscience du point absolu de la conscience de soi -2, c'est-A -dire A  la conscience de l'unité du rationnel et du réel, soit, ainsi que le souligne le A§ 5 3 2 de l'Encyclopédie, A  la compréhension adéquate de l'historicité : si - dans la religion catholique, cet Esprit (dans lequel Dieu est connu) est rigidement opposé dans la réalité A  l'Esprit conscient de soi -, - ce n'est que dans le principe protestant de l'Esprit qu'existent la possibilité et la nécessité absolues que le pouir de l'Etat, la religion et le principe de la philosophie coïncident, que s'achève la réconciliation de la réalité en tant que telle avec l'Esprit, de l'Etat avec la conscience morale, religieuse, et de mASme avec le sair philosophique -*. Soit : c'est uniquement dans la compréhension authentique de l'historicité comme le mouvement par lequel le réel et le rationnel, qui sont en soi identiques, le deviennent aussi pour soi dans l'Etat, que l'esprit de rélution s'évanouit au profit de l'esprit de réforme, de sorte qu'il me semble légitime de souscrire A  ce jugement de Habermas : - C'est pour ne pas sacrifier la philosophie en tant que telle au défi que lui lance la rélution que Hegel a fait de la rélution le principe de sa philosophie. Il ne s'est senti en sécurité qu'après air solidement installé la rélution au cœur mASme de l'Esprit du monde. Hegel ne s'est pas débarrassé de la Rélution franA§aise et de ses enfants en les maudissant, mais en les fAStant -2. Précisons : mASme si, comme Ritter l'a justement souligné contre Haym, Hegel continue de célébrer tout au long de sa vie ce - superbe lever de soleil - que fut la Rélution3, ce n'est qu'au prix d'une distinction radicale entre, d'une part, le résultat ou le contenu de l'événement et, d'autre part, h. forme subjective de son processus*, c'est-A -dire la conscience rélutionnaire. Or il est bien clair qu'une telle élution ne se conA§oit pleinement qu'en rapport avec celle de la philosophie de l'histoire : si Hegel pouvait encore en 1795, nous l'ans vu, justifier le processus rélutionnaire lui-mASme5, la philosophie de l'histoire qui est la sienne A  partir de la Phénoménologie ne peut, comme l'a remarquablement montré J. Habermas, que le conduire A  légitimer le résultat de la Rélution franA§aise au prix d'une critique radicale de toute action rélutionnaire nécessairement animée de l'esprit qui fut celui de la Terreur1 : - Il faut, écrit J. Habermas, justifier la rélution de la réalité sans air recours aux rélutionnaires -, de sorte que Hegel doit entreprendre - cette tache démesurée : conceir la réalisation du droit abstrait comme un processus objectif -2. Et si Hegel doit s'acquitter d'une telle tache, c'est parce qu'elle lui est imposée par l'exigence de - penser ce qui est - indépendamment de tout regard critique (éthique) sur le monde, soit : en fonction de sa philosophie de l'histoire. Aussi Hegel doit-il - légitimer l'ordre rélutionnaire et critiquer néanmoins en mASme temps la conscience rélutionnaire -3, de sorte que toute la philosophie hégélienne de la Rélution consistera A  légitimer au niveau de - l'Esprit objectif -, au niveau des contenus réels, ce qui était inacceple dans le processus subjectif, c'est-A -dire dans la conscience des rélutionnaires4. Tel est donc le prix de la critique hégélienne de la vision morale du monde : si Hegel parvient bien A  légitimer la Rélution, ou plus exactement A  l'intégrer dans le mouvement mASme du réel (= rationnel) comme il parvient A  intégrer le point de vue éthique fichtéen, c'est en dénonA§ant radicalement la forme de l'action individuelle et en tenant pour suprASmement dangereuse la position pratique qui consiste A  radicaliser ce point de vue. LA  où la conscience du sujet parvient A  saisir correctement le réel, lA  aussi doit cesser l'action, comme en témoigne la scission insurmonle de l'homme d'action et du philosophe que consacrent les dernières lignes des Lefons sur la philosophie de l'histoire, justifiant comme A  l'avance le jugement de Nietzsche dans la Naissance de la tragédie : - La connaissance tue l'action, pour agir, il faut que les yeux se ilent d'un bandeau d'illusion. - Telle semble AStre en effet l'implication ultime, A  la fois philosophique et politique, de la pensée hégélienne de l'histoire.



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