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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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La coordination internationale des politiques économiques

L'ourture d'un pays sur l'extérieur, par les interdépendances qu'elle crée, fait généralement apparaitre à la fois des effets bénéfiques et des consequences facheuses. Les premiers sont suffisamment reconnus par tous les pays déloppés pour que l'ourture ne soit pas remise en cause, mais le souci de minimiser les effets facheux amène alors, dans la recherche de l'organisation la plus satisfaisante de la vie économique internationale, à mettre en balance plusieurs scénarios :
— le scénario du seul marché qui laisse au jeu des marchés — et tout particulièrement du marché des changes — le soin d'assurer un équilibre entre les dirses évolutions (et les dirses politiques nationales). Il a fonctionné au xix siècle ac un pays dominant jouant un rôle décisif dans le fonctionnement de l'économie mondiale. Il a été enrichi après la seconde guerre mondiale par un accord sur des règles du jeu assez strictes (s'imposant aux entreprises et aux gournements), dont le respect est assuré grace à la surillance d'un organisme multinational (le gatt pour les relations commerciales, le FMI pour les relations monétaires) ;
— le scénario d'une coordination des politiques économiques, ac deux variantes :
• l'une correspond à une coordination au cas par cas (discretionary coordination) où les politiques à mener dans chaque pays sont étudiées et définies en commun de temps en temps, notamment lorsque des problèmes communs se posent ac une certaine acuité, qu'il s'agisse d'une inflation ou d'une dépression générale, de manifestations d'insilité des changes, de chocs amples et exceptionnels (du type chocs pétroliers) ; les conclusions dégagées en commun n'ont généralement qu'un caractère obligatoire limité,

• l'autre correspond à la mise en place d'un mécanisme régulier de définition en commun des politiques nationales, aboutissant à des conclusions contraignantes, voire à l'extrême à un transfert partiel de compétences à une institution plurinationale (politique commune).
Pour choisir entre la formule du marché seul ac, comme il se doit, quelques règles générales ou une certaine coordination, il est nécessaire de préciser tant la portée et les limites du marché, que les inconvénients et les difficultés de mise en oeuvre de la coordination.

A / LES INSUFFISANCES DU MARCHÉ

La théorie classique (Meade, Tinbergen, Mundell) exprime qu'un système décentralisé de décisions sera efficace et mènera à des solutions sles si les instruments sont affectés (assignée) aux objectifs pour lesquels ils ont un avantage atif, pourvu qu'ils existent en nombre suffisant1.
Le processus décisionnel décentralisé serait alors totalement efficace. Il s'agit au fond d'une généralisation de la théorie des marchés concurrentiels, ac un groupe supplémentaire d'agents économiques, les Etats, qui ont, eux aussi, une fonction d'utilité et réagissent aux signaux constitués à la fois par les prix et par des indicateurs macro-économiques. Une telle théorie a été exprimée tout d'abord pour un seul pays, où l'Etat mène « au mieux » sa politique économique, mais parait généralisable pour un ensemble de pays ayant entre eux des relations économiques.
Or, pour le bon fonctionnement de tout marché, plusieurs conditions doint être respectées : l'existence de signaux clairs et complets, une information parfaite de tous les participants qui reçoint très rapidement ces signaux et les interprètent correctement, une réaction immédiate et adaptée (ni trop forte, ni trop faible) des acteurs à toute modification des signaux, enfin l'absence de situations dominantes de certains acteurs. De ce fait, quatre objections principales ont été présentées à la théorie rappelée ci-dessous :
— pour pouvoir être atteints, les objectifs doint être compatibles ; or, si la hiérarchie de ses objectifs est déterminée par chaque pays de façon autonome, rien ne garantit qu'il en ira bien ainsi : des contradictions peunt ainsi apparaitre si deux pays ulent avoir une balance extérieure positi chacun vis-à-vis de l'autre, si l'ensemble des résers en devises désirées par les dirs pays dépasse leur total existant, si un pays vise une profonde silité des prix alors qu'un autre tolère chez lui de l'inflation qui génère chez son partenaire de l'inflation importée, si un pays se contente d'une faible croissance qui déprime les exportations de ses partenaires alors que ceux-ci ont déjà un fort chômage, etc. ;
— l'ajustement décentralisé par tatonnement peut demander du temps et se faire ac des fluctuations excessis (du type or-shooting) ; cela arrira notamment si les ajustements en termes de quantités sont excessifs eu égard au déséquilibre observé en termes de prix, parce que les opérateurs apprécient mal l'élasticité des quantités par rapport aux prix, et aussi parce qu'ils sous-estiment l'ampleur des réactions de leurs concurrents (généralisation de la célèbre théorie du cobweb) ;
— il est a priori concevable que des réalisations dans un pays puissent avoir des retombées favorables dans un autre, ce dont la décision décentralisée risque de ne pas tenir compte (effets externes) ;
— une grande inégalité de poids économique des dirs pays peut les mettre dans des situations complètement disproportionnées, si bien que l'action de l'un d'eux (le petit pays) est pratiquement sans effet nole sur la situation de l'autre (le grand pays) alors qu'il en va totalement différemment dans l'autre sens2.
On peut préciser la portée de ces objections en examinant plus à fond les modalités de fonctionnement du marché pour réaliser les ajustements nécessaires entre pays.
Le marché qui joue le rôle fondamental dans l'interdépendance et les ajustements entre économies nationales est le marché des changes : c'est sur lui que s'exprime la composante en termes monétaires des dirses opérations de la balance des paiements dont l'ajustement est directement lié aux évolutions économiques internes et aux politiques économiques internes des deux pays, c'est également le taux de change qui « révèle » la compétitivité ée des deux économies, laquelle déclenche les ajustements structurels (modifications sectorielles, innovations techniques).
Ce marché satisfait-il aux conditions énumérées ci-dessus ? Sa transparence est quasi parfaite, par contre il lui manque un marché à terme sur des termes de durées variables et assez longues, enfin et surtout il émet un signal synthétique unique face à des origines variées de déséquilibre.
Ceci se reflète dans la dualité des théories explicatis du taux de change : la théorie de la parité des pouvoirs d'achat, qui concentre son attention sur la balance commerciale et sur l'évolution ée du niau général des prix (du moins du prix des produits donnant lieu à échanges internationaux) et la théorie qui privilégie l'influence des mouments de capitaux et du différentiel des taux d'intérêt (ou son évolution) dans les deux économies.
Le cœur de la difficulté réside ainsi dans le fait que le taux de change est une variable unique pour ajuster une balance des paiements qui comprend deux éléments profondément hétérogènes, correspondant à des acteurs et des comportements différents : la balance commerciale et la balance des capitaux.
Un instrument pour deux ajustements, la règle de Tinbergen n'est pas vérifiée.
L'espoir d'obtenir, par le seul marché des changes, l'ajustement de politiques économiques nationales qui peunt contenir — et qui contiennent en fait — un élément de régulation macro-économique et un élément d'orientation des structures, a une très sérieuse probabilité d'être déçue, ac l'effet pernicieux suivant : l'ajustement se fera, à court terme, sur la base des mouments de capitaux, menant ainsi à un taux qui ne sera pas automatiquement le taux d'équilibre à long terme, ce qui peut conduire à des décisions non satisfaisantes pour les structures de production et la stratégie commerciale des entreprises.
D'autre part, il n'est pas évident que l'ajustement se fasse directement rs le niau d'équilibre. Les phénomènes de sur-ajustement (orshooting) sont particulièrement à craindre sur le marché des changes, où la composante monétaire, liée aux mouments de capitaux, est plus volatile que la composante réelle liée aux mouments commerciaux de biens et services3.
On peut craindre enfin que le pouvoir dominant de certains protagonistes ne pousse l'ajustement à se faire selon des modalités qui les favorise au détriment des autres.
Du fait de toutes ces imperfections du marché, on peut penser qu'une interntion publique est utile, qui pourrait prendre la forme d'une certaine concertation des politiques nationales.

B / LES INCONVÉNIENTS ET DIFFICULTÉS DE LA COORDINATION

L'idée de coordination soulè à son tour des objections importantes.

1. Les objections générales à l'idée d'une coordination des politiques économiques nationales
Celles-ci tournent autour de trois idées essentielles : une insuffisance de connaissances, le risque d'un mauvais choix des objectifs, la profonde inégalité des dirs partenaires.
Pour faire mieux que le marché, et en supposant un accord sur les objectifs, la coordination doit être en mesure de définir les meilleures politiques à mener pour les atteindre ; or, on retrou ici l'obstacle, déjà mentionné à plusieurs reprises, de l'insuffisance de nos connaissances économiques : du fait tant de la variété d'interprétations théoriques, que des lacunes de l'information statistique, rien ne garantit que la coordination sera plus efficace que le marché.
D'ailleurs pour qu'il y ait une coordination efficace, il faut qu'on ait pu se mettre d'accord sur les bons objectifs. Renvoyons à plus loin la difficulté politique de parnir à un accord, mais observons qu'on risque de parnir à un accord sur de mauvais objectifs : ainsi, par exemple, des politiques nationales indépendantes se préoccuperont de lutter contre l'inflation pour maintenir la compétitivité extérieure de l'économie nationale face au pays ayant l'inflation la plus faible, alors que, raisonnant en commun, on risque d'accepter une inflation générale plus forte, nuisible à terme à l'efficacité de tous. On a également mentionné le risque que chaque gournement réduise ses propres efforts destinés à améliorer la situation de son économie, attendant le concours du Deus ex machina qu'est censée représenter la coordination.
Enfin, la coordination suppose l'émergence d'un compromis après des négociations ; la profonde inégalité des participants à celle-ci peut entrainer la domination de quelques uns sur les autres, au moins autant et peut-être plus que le jeu — plus anonyme — du marché.

2. De quel optimum global s'agit-il ?
La question peut être introduite en précisant la recherche de la compatibilité des objectifs et la prise en compte des effets externes.
a) Compatibilité des objectifs
On a évoqué plus haut des situations où les objectifs, définis indépendamment par plusieurs pays, sont incompatibles. Par quel mécanisme s'opérera cette reformulation des objectifs :
— dans le schéma du marché, et de la concurrence pure et simple entre les Etats, le processus est celui d'un ajustement progressif (par un tatonnement à la Walras) : voyant qu'il ne peut atteindre ses objectifs, chaque Etat est amené à les modifier, jusqu'à parnir à une situation où la réalité correspond à la dernière expression des objectifs ;
— dans le schéma de la coordination, c'est au terme d'un dialogue entre les dirs internants que les objectifs sont dûment remaniés pour denir compatibles. (Le point crucial est alors de savoir si le dialogue peut mener rapidement à un accord satisfaisant.
Dans les deux cas, l'inégalité des rapports de force entraine qu'un pays a plus de facilités que les autres pour faire conrger le processus d'ajustement rs sa propre vision des choses, que ce soit par tatonnement ou par compromis politique.


b) L'optimum pour qui ?

Dans l'étude de la politique économique d'un pays, on suppose qu'il y a un agent économique, un macro-acteur — l'Etat — qui se soucie de l'intérêt collectif : c'est lui qui procède aux arbitrages en dernier ressort entre les sous-ensembles de la nation, c'est lui qui fixe les valeurs visées des biens collectifs que sont les réalisations des grands objectifs macroéconomiques.
Rien de tel à l'échelon international. Les Etats sont juridiquement sourains et égaux. Les ajustements entre des visées contradictoires sont donc le résultat d'un ensemble de conflits et de compromis, où les rapports de force tiennent une place prépondérante, ainsi que la façon dont les Etats se voient mutuellement : l'économique et le politique jouent simultanément.
En fait, on peut concevoir que les acteurs décentralisés que sont les Etats soient plutôt concurrents ou plutôt partenaires :
— les deux acteurs sont totalement concurrents si toute amélioration de la situation du premier sans modification de la situation du second est considérée par celui-ci comme facheuse ;
— les deux acteurs sont totalement partenaires si l'évolution ci-dessus est considérée comme heureuse ;
— les deux acteurs sont indifférents si chacun ne se soucie pas de ce qui arri à l'autre.
En d'autres termes, un gain du second partenaire a, aux yeux du premier, une valorisation négati, positi ou nulle.
Dans le cas où les acteurs sont totalement concurrents, aucune coordination n'est possible : si les objectifs sont compatibles, elle est inutile, s'ils ne le sont pas, aucun compromis ne pourra être obtenu. Il s'agit heureusement d'un cas extrême (cas de guerre économique déclarée ou latente) et, dans la vie concrète, les Etats sont à la fois concurrents et partenaires (mais plus l'un ou l'autre suivant les cas) et on peut donc concevoir qu'il y ait une volonté commune pour essayer d'améliorer la situation qui résulterait du seul jeu du marché comme mécanisme d'ajustement et qu'on uille essayer de mieux valoriser les synergies et complémentarités lorsqu'elles existent.
Ainsi, face à l'idée d'une coordination internationale des politiques économiques, les objections et difficultés mentionnées ci-dessus sont importantes et il faut les avoir constamment présentes à l'esprit, même si, pour la plupart des auteurs et des praticiens, elles ne constituent pas un obstacle décisif à la mise en œuvre d'une certaine coordination, mais plutôt une incitation à concevoir celle-ci ac circonspection et modestie.
Mais en même temps, la distinction entre concurrents ou partenaires revêt une importance toute particulière pour les pays de la Communauté. En créant celle-ci, en effet, ses membres ont considéré qu'ils avaient intérêt à se comporter plus comme des partenaires que comme des concurrents : dans une ample vision politico-économique de moyen et long terme, le gain à escompter d'une telle attitude l'emporte sur les inconvénients, sount de court terme, à adopter des compromis en s'inclinant, au moins partiellement, devant les désirs des partenaires ; notamment, le « travail en commun » permettra d'exploiter des effets de synergie et de dimension, procurés tant par la création d'un grand marché unique que par la coordination des politiques économiques (voire par l'adoption de politiques communes). Il n'en va pas de même pour les relations ac les pays tiers, où les aspects de concurrence — économique et politique — demeurent beaucoup plus marqués.
Ceci vaut aussi bien pour les politiques de silisation économique que pour les politiques visant l'efficacité ou la solidarité. On va donc, dans la suite de ce chapitre, analyser d'une part l'union économique et monétaire de la CEE, d'autre part les tentatis de coordination internationale.



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