L'autre caractéristique importante des biens et serces qui nous intéresse ici a trait A  la consommation. Certains biens peuvent AStre utilisés ou consommés conjointement et simultanément par de nombreux consommateurs sans que leur quantité ni leur qualité diminue, alors que d'autres biens ne sont disponibles que pour une consommation indiduelle (plutôt que conjointe) ; c'est-A -dire que s'ils sont utilisés par un consommateur, ils ne sont pas disponibles pour un autre. Un poisson et une coupe de cheveux sont des exemples de bien et de serce sujets A  consommation indiduelle ; le poisson cesse d'AStre disponible pour un autre repas, et il en va de mASme des serces du coiffeur pendant qu'il coupe les cheveux de quelqu'un. (D'autres coiffeurs de mASme talent pourront AStre disponibles pour d'autres amateurs de soins capillaires -de mASme que d'autres poissons seront disponibles pour d'autres repas - et le fauteuil comme le coiffeur redeendront disponibles au bout de quelques minutes, mais le fait est que les serces de ce coiffeur-lA  A  ce moment particulier sont consacrés A  un seul utilisateur qui les consomme entièrement.)
ez ces cas avec celui d'une émission de télésion. La - consommation - d'un programme par une famille, qui le regarde sur son récepteur, dans son salon, ne limite en aucun cas sa - consommation - par quelqu'un d'autre, voire par des millions d'autres téléspectateurs qui auront allumé leur poste. Le programme demeure identiquement disponible pour une consommation conjointe par de nombreux utilisateurs et n'est absolument pas amoindri ni rendu moins utile par la consommation que nous en faisons.
On ne se laissera pas tromper par le fait que le poisson peut AStre partagé entre plusieurs personnes au cours d'une réception ; cette action ne confère pas au poisson une propriété de consommation conjointe, au sens strict où nous utilisons ce terme ici. De mASme, le fait que je regarde solitairement une émission de télésion ne la transforme pas en un bien indiduellement consommé.
La défense nationale illustre aussi ce qu'est un bien A  consommation conjointe. La protection que je reA§ois des forces armées ne retranche absolument rien A  la protection dont jouit mon voisin ; sa consommation de ce bien particulier n'est pas limitée par la mienne.
Les parcs et les rues sont d'autres exemples de biens sujets A  consommation conjointe. Le fait qu'une personne utilise le parc national du Grand Canyon n'exclut pas son usage par quelqu'un d'autre ; c'est un bien A  consommation conjointe, comme l'est une rue dans une lle. Dans les deux cas cependant, si le nombre total d'utilisateurs conjoints est important par rapport A  la capacité du parc ou de la rue, alors la quantité et la qualité du bien disponible diminuent sérieusement. En d'autres termes, ces biens - les parcs et les rues - ne sont pas, au contraire d'une émission de télésion, de purs biens A  consommation conjointe. Dans une certaine mesure, ce sont, A  l'instar d'une coupe de cheveux, des biens A  consommation indiduelle. En fait peu de biens sont de purs biens A  consommation conjointe ; la plupart se rangent au sein d'un continuum entre consommation purement indiduelle et consommation purement conjointe.