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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'emploi ne dépend pas principalement du salaire

Ces conclusions ordinaires de l'approche libérale ne sont, pour l'essentiel, pas confirmées par les dizaines d'études empiriques sur la relation entre coût du travail et emploi dans les grands pays industriels44. Au niveau macroéconomique, il n'existe pas de liaison significative entre l'emploi et le coût relatif du travail. Il n'y a donc pas d'effet de substitution du travail au capital quand le prix relatif du travail diminue (i.e. quand le rapport coût du travail/coût du capital diminue). L'estimation de la relation emploi-coût absolu du travail donne parfois de meilleurs résultats avec une élasticité-prix de la demande de travail allant de -0,15 A  -0,75. Mais, outre le fait que cela indique en moyenne un impact modéré, ces résultats sont très peu robustes : la relation change de signe ou devient non significative selon le contenu de l'équation de demande de travail, sans qu'il y ait de bonnes raisons de préférer une spécification plutôt qu'une autre. Par ailleurs, la plupart de ces résultats portent sur le secteur manufacturier alors que 60% A  70% de l'emploi des grands pays industriels se situe dans les services.
Ceux qui admettent néanmoins l'existence d'un faible effet négatif du coût absolu du travail sur l'emploi doivent invoquer d'autres canaux de transmission que l'effet de substitution, dont on a vu qu'il était insignifiant ; ils invoquent le plus souvent Y effet de compétitivité et l'effet de profiilité. Mais ces pistes ne sont pas le moins du monde convaincantes. H n'y a aucune corrélation sle et univoque entre ces deux variables et l'emploi ou le chômage. Force est de constater que les pays les plus compétitifs et structurellement excédentaires dans les échanges extérieurs sont souvent des pays A  travail cher (Allemagne et Japon, notamment). Et, de toute faA§on, la quASte d'une meilleure compétitivité-prix par la baisse du coût du travail est A  double tranchant : si tout le monde cherche A  AStre plus compétitif en comprimant ses coûts, personne n'est plus compétitif; éventuellement, cela permet seulement d'améliorer la part des profits au détriment de celle des salaires. Et n'était-ce d'ailleurs pas lA  le vérile objectif de la course généralisée A  la baisse des coûts depuis les années 1980?
C'est donc surtout de l'effet profiilité que l'on deait espérer un impact favorable sur l'emploi. Mais, lA  encore, la réalité de ces dernières années ne démontre en rien qu'une meilleure profiilité stimule l'emploi. On dispose plutôt de contre-exemples (en France, notamment) où les phases de développement de la part des profits dans la valeur ajoutée accomnent la montée du chômage, la stagnation des investissements productifs et la floraison des bulles spéculatives. Les entreprises en effet n'investissent pas (et donc ne créent pas d'emplois) parce qu'elles font des profits mais pour faire des profits. Si les actionnaires consentent A  la non-distribution d'une part des profits, c'est naturellement pour qu'ils soient réinvestis dans des opérations aussi renles que possible. S'ils exigent un taux de rendement de 15 %, ils disqualifient une bonne partie des investissements dans des activités productives employant de la main-d'œue : un tel taux de rendement est en effet exceptionnel et non soutena-ble dans une économie où la production croit en moyenne de 2 % A  4 % par an. Les dirigeants peuvent dès lors préférer des investissements plus ou moins spéculatifs sur les marchés financiers et/ou rechercher la baisse des coûts par tous les moyens, A  commencer par la réduction des effectifs employés.
Pour finir, soulignons qu'en Europe, au cours des dix dernières années, l'emploi a souvent été plus dynamique et le chômage plus faible dans les pays A  coût du travail élevé et A  forte hausse annuelle des salaires46. Et rappelons que les taux de sous-emploi les plus élevés sont habituellement constatés dans des pays en développement A  très bas salaires.
Bref, comme le reconnaissent la plupart des spécialistes, on a bien du mal A  trouver un fondement empirique solide A  l'idée que l'emploi serait globalement pénalisé par le niveau du coût du travail. Mais, sans affecter l'emploi global, le coût du travail pourrait avoir des effets sur la répartition du travail entre les diverses catégories. Aussi de nombreuses études recherchent par exemple si la probabilité de chômage relativement plus élevée des jeunes et des travailleurs non qualifiés s'explique par l'évolution relative du salaire minimum. LA  encore, les divers résultats disponibles font apparaitre une relation variable et ambiguA«. Quand l'effet négatif du salaire minimum existe, il est de faible ampleur. Aux états-Unis, selon A. Wellington (1991), une hausse de 10 % du salaire minimum réduirait l'emploi des jeunes de 0,5 % A  0,7 %. Mais bien des études de cas ou des études menées sur des données individuelles donnent des résultats inverses. Ainsi, la forte hausse du salaire minimum californien A  la fin des années 1980 s'est accomnée d'un essor de l'emploi des jeunes. A€ la mASme époque au Texas, Katz et Krueger ont étudié la réaction d'un échantillon de fast-foods A  la hausse du salaire minimum. Ils observent que les fast-foods n'ont le plus souvent pas usé de la possibilité de payer un sous-salaire pour les jeunes (85 % du salaire minimum). Ils ont mASme relevé les salaires d'embauché pour conserver un écart positif avec le salaire minimum, lA  où cet écart existait avant la hausse. Et tout cela n'a pas déprimé l'emploi des jeunes.
Inversement, la forte baisse relative du salaire minimum fédéral dans les années 1970-l980 (de 55 % du salaire moyen, en 1968, A  35 % en 1989) n'a pas évité le sous-emploi relatif des jeunes. Plus généralement, malgré la forte baisse absolue et relative des bas salaires américains, le taux de chômage relatif des travailleurs non qualifiés a augmenté dans les années 1980. Et l'on sait par ailleurs que le sous-emploi relatif est d'un niveau able au niveau européen. La différence statistique entre les taux de chômage des jeunes hommes s'explique quasi intégralement par le fait que leur taux d'emprisonnement est aux états-Unis cinq fois supérieur aux taux européens47.
Des baisses de salaire qui ne diminuent pas le chômage et des hausses du SMIC qui améliorent l'emploi des jeunes? Est-ce le monde qui marche sur la tASte, ou la théorie néoclassique ? N'en déplaise A  George Stigler qui croit la théorie plus aie que la réalité48, c'est forcément la théorie qui est A  côté de la plaque.



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