NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE GéNéRALE » Le salaire n est pas l ennemi de l emploi Vive la baisse des salaires ?
Cette vision a des fondements théoriques solides dans l'approche néoclassique du marché du travail. Des entreprises en situation de concurrence parfaite produisent en employant deux facteurs substituables (travail et capital) dans des proportions qui maximisent leurs profits. À court terme, on considère habituellement que l'un des deux facteurs est fixe (le capital par exemple); l'entreprise n'ajuste son lume de production qu'en modulant l'emploi du facteur variable (le travail par exemple). À long terme, l'entreprise peut ajuster les deux facteurs de production. On montre alors que la maxi-misation du profit suppose un rapport capital/travail qui égalise les productivités marginales des deux facteurs pondérées par leur prix, c'est-à-dire le rapport entre la productivité réelle et le coût réel du facteur. Rassurez-us, ce jargon a un sens très concret. Le rapport entre la productivité du travail et le coût du travail indique ce que l'entreprise gagne en production supplémentaire pour un euro dépensé en salaires et charges sociales. On peut de même calculer le gain de production engendré par chaque euro investi dans du capital. Il est évident que, si un euro dépensé en travail rapporte plus qu'un euro investi en capital, l'entrepreneur a intérêt à substituer du travail au capital, et inversement. Le profit est donc maximal quand un euro rapporte la même chose, qu'il serve à employer plus de main-d'ouvre ou plus de capital (ilà ce que signifie concrètement l'égalisation « des productivités marginales pondérées »). Dans une économie parfaitement concurrentielle, l'entreprise ne décide que des quantités de facteurs à employer ; elle n'a aucun pouir sur le prix des facteurs qui est déterminé par l'équilibre concurrentiel entre l'offre et la demande sur les marchés de facteurs. Dans ce modèle, la libre concurrence devrait garantir le plein emploi des facteurs. Imaginons qu'à la suite d'un choc quelconque sur le marché du travail l'offre de travail (des travailleurs) devienne supérieure à la demande (des employeurs). Le chômage qui apparait alors devrait disparaitre aussitôt, car la concurrence entre les travailleurs pour occuper les emplois entraine une renégociation des salaires à la baisse. Le salaire passe en dessous de la productivité du travail, ce qui incite les employeurs à développer l'embauche. Donc, si on laisse faire, la flexibilité des salaires rélira spontanément l'équilibre. Mais si des rigidités institutionnelles empêchent la libre négociation et la baisse des salaires, le chômage persiste. En sus de ce blocage du processus d'ajustement, la régulation institutionnelle du travail et des salaires conduirait à un coût du travail structurellement supérieur à son niveau d'équilibre. À long terme, la hausse du prix relatif du travail (par rapport au capital) incite les entreprises à substituer du capital au travail ; les techniques de production deviennent de plus en plus économes en main-d'ouvre ; le contenu en emploi de la croissance recule ; les entreprises compensent aussi le surcoût du travail par la surqualification des travailleurs, ce qui pénalise plus spécialement les jeunes sans expérience et les travailleurs non qualifiés. Dans ce cadre, la solution au chômage persistant en Europe et aux difficultés spécifiques des jeunes et des non-qualifiés serait la baisse du coût du travail (notamment par la réduction des charges sociales). La baisse du coût relatif du travail (par rapport au coût du capital) stimulerait directement l'emploi en incitant les entreprises à substituer du travail au capital ; elle devrait aussi le faire indirectement en soutenant l'activité par divers canaux : 1) effet de compétitivité (amélioration de la compétitivité-prix farable aux exportations) ; 2) effet de profiilité (hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée farable à l'investissement) ; 3) désinflation qui libère un pouir d'achat disponible pour la consommation. |
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