Cette attitude est d'autant plus étonnante que, très tôt, l'analyse
économique a éli qu'une rationalité forte des individus ne garantissait en rien la rationalité du résultat macroéconomique des choix individuels. Tout au long du siècle dernier, la théorie économique a plutôt démontré que la maximisation de l'utilité individuelle peut engendrer des catastrophes collectis. Nous renvoyons ici A notre loi nA°4 qui a montré que, dès les années 1920, la théorie des
biens publics et des externalités explique comment la rationalité individuelle (mASme parfaite) conduit A l'irrationalité collecti en matière d'éducation, de santé, de pollution, de services collectifs, etc.
Il est ainsi des situations où tout le monde sait qu'un mieux-AStre collectif serait possible en produisant tel bien collectif, en limitant telle nuisance, en adoptant telle règle de conduite, mais où le comporternent rationnel de chaque individu interdit la réalisation de ce mieux-AStre collectif. Tout le monde ou presque ut de la
défense nationale et de l'ordre public, mais personne n'a intérASt A les financer volontairement : tout individu profitera gratuitement de ces biens publics si les autres acceptent de payer; et s'ils refusent, quel individu rationnel acceptera ou pourra payer pour les autres ? Les entreprises qui polluent une rivière, celles qui surexploitent une ressource limitée sont parfaitement rationnelles (elles maximisent leur profit), mais n'en réduisent pas moins le bien-AStre collectif de leurs contemporains ou des générations futures. De mASme, les bulles spéculatis et les crises financières systémiques qu'elles peunt engendrer résultent de la rationalité individuelle des instisseurs. Les patrons d'Enron, de Worldcom, d'Arthur Andersen et de tant d'autres sociétés qui ont ruiné leurs actionnaires, mis en difficulté leurs fournisseurs et leurs salariés et miné la confiance des instisseurs n'étaient pas fous. En bons homini oconomici rationnels, ils maximisaient leurs profits. La bulle de la - noulle
économie -, qui, dans les années 1990, a englouti des milliards de dollars d'instissement dans des sociétés sans chiffre d'affaires, sans clients, sans profits et sans anir, ne résultait pas moins de calculs individuels rationnels, longtemps gagnants puis finalement perdants pour la plupart d'entre eux. N'importe quel néophyte en économie voit bien que la rationalité individuelle n'enlè rien A la folie du monde. La théorie économique, elle, le répète depuis près d'un siècle.