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ECONOMIE

L’économie, ou l’activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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L'approche géographique - le poids de l'espace

Sciences Humaines : Quel est l'objet de la géographie économique ?
Pierre Veltz : D s'agit de comprendre comment se localisent les individus et les activités économiques et comment s'organisent les flux (de marchandises, de personnes, etc.) entre les localisations. Sur ce sujet, on peut distinguer trois courants principaux. Le premier qui a une longue tradition mi-théorique, mi-empirique derrière lui : la science régionale ou l'économie urbaine. Initié par Alfred Weber (le frère de Max Weber), ce courant est parti de la microéconomie de la localisation pour aborder progressivement des phénomènes plus complexes de polarisation des entreprises et des ménages. En France, FranA§ois Perroux a joué un rôle essentiel avec la théorie des pôles de croissance.
Une deuxième orientation est apparue dans les années 80-90, en lien avec l'économie internationale et l'économie industrielle : il s'agit de la nouvelle géographie économique. Elle met l'accent sur les imperfections des marchés, en prenant en compte les perturbations liées A  l'espace. A la suite de Jacques Thisse, de jeunes économistes tentent d'intégrer la géographie dans l'analyse économique classique en utilisant des modèles mathématiques.
Le troisième grand courant souligne le rôle des institutions et des externalités sociales dans les phénomènes d'agglomération : les modes de coordination entre les acteurs, les conventions, la confiance, l'apprentissage, etc. Ce courant s'est notamment appuyé sur l'analyse des districts industriels ou encore, en France, des systèmes productifs locaux (1).

SH : La prise en compte de l'espace remet-elle en cause le modèle de l'économie pure et parfaite ?
P.V. : En théorie, l'abaissement du coût des transports deait favoriser une dissémination des facteurs de production. Or, c'est le contraire qui se produit : les facteurs de production tendent A  se concentrer dans les métropoles. Ce paradoxe s'explique par le fait que celles-ci offrent A  la fois la plupart des conditions de fonctionnement du marché et le plus d'externalités positives. Dans une grande ville, le marché du travail est fortement différencié et abondant. Les entreprises sont assurées de trouver non seulement la main-d'œue dont elles ont besoin mais encore d'éventuels sous-traitants ou partenaires. La localisation dans une métropole limite les risques liés A  l'incertitude croissante qui caractérise l'environnement économique.

SH : Qu'est-ce que représente la mondialisation de votre point de vue?
P.V. : Elle se manifeste par un processus de métropolisation A  l'échelle du monde. On a l'impression d'une géographie A  deux vitesses avec les grandes métropoles qui fonctionnent en réseau A  l'échelle internationale, et les autres espaces engagés dans un rapport de subordination avec ce réseau de premier . La France n'échappe pas A  ce phénomène : l'Ile-de-France ne cesse de renforcer sa position dans l'ensemble national malgré les politiques d'aménagement du territoire des trente dernières années. L'He-de-France est une formidable pompe qui attire la main-d'œue qualifiée du pays et qui, en contrepartie, distribue de l'emploi public, des équipements, des revenus de redistribution. A cet égard, il y a une évolution inquiétante qui ressort d'un certain nombre de travaux récents : les activités relevant du secteur marchand ont tendance A  se concentrer dans les grandes villes les plus dynamiques tandis qu'un bon nombre de villes, petites ou moyennes, sont massivement dépendantes des dépenses et des emplois publics. On n'est plus tout A  fait dans le schéma centre-périphérie. C'est pourquoi j'ai proposé la notion d'archipel métropolitain. Les grands pôles peuvent se développer en réseau, entre eux, sans se soucier de leur périphérie.

SH : Quel sens peut avoir le développement local dans ce contexte?
P.V. : Initialement, on envisageait le développement de manière exogène (comment attirer les investissements extérieurs). Dans les années 70, on commence A  parler de développement endogène : la question est de savoir comment une région ou une ville peut puiser dans ses propres ressources. Aujourd'hui, la tendance est de marier les deux approches. Il est admis que, dans une économie mondialisée, les grandes firmes ont besoin de points d'appui territoriaux. C'est la thèse de mon lie, et aussi du récent ouage de M. Storper sur le -monde régional- (2).



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