NAVIGATION RAPIDE : » Index » ECONOMIE » ECONOMIE EUROPENEANA » Le sme : une zone de paritÉs fixes plus l ecu Une zone rÉgionale de paritÉs fixesOn ensage, dans un premier temps, les justifications de la création d'une zone de parités fixes et du choix pour un pays de l'appartenance à celle-ci et, dans un deuxième temps, les modalités de fonctionnement de ce mécanisme de change. Les justifications de l'appartenance à la zone de parités fixes Le Système monétaire européen a donc été mis en place en 1979, parallèlement à la construction du grand marché, certains pays pouvant être partie prenante aux Communautés européennes sans adhérer pour autant à la zone de parités fixes (le Royaume-Uni de 1979 à 1990, l'Italie depuis 1992) ou ayant des liens laches avec le SME (l'Italie jusqu'en 1990). Il trouve son origine lointaine dans le projet de création d'une union monétaire européenne, qui avait été esquissé à la conférence de La Haye de 1969 et dont les modalités avaient été précisées par le rapport Werner de 1970. Toutefois, ce sont le flottement des monnaies, à partir de 1973, et les limites de l'expérience du serpent monétaire européen qui ont ravé la volonté de créer une zone de parités fixes. Le choix politique de l'appartenance au SME s'est posé à maintes reprises au cours des deux décennies de fonctionnement de cette zone de parités fixes. En France, en 1982-l983, un débat très f s'est instauré au sein du gouvernement socialiste sur l'opportunité du maintien du franc dans le SME, le ministre de l'Économie et des Finances Jacques Delors ayant gain de cause contre les partisans de la sortie du franc (Jean-Pierre Chevènement, mais aussi Pierre Bérégovoy et Laurent Fabius) ; de même, au sein du RPR, des voix (Charles Pasqua et Philippe Séguin) se sont élevées, au début des années 1990, contre les contraintes impliquées par l'appartenance au SME. Des controverses analogues ont eu lieu dans d'autres pays, notamment en Italie - la lire ayant quitté le SME en 1992 après avoir tissé des liens plus étroits deux ans plus tôt avec les autres monnaies européennes - et au Royaume-Uni, pays le plus opposé au SME mais qui en a fait partie pendant deux ans. Deux séries d'arguments sont prises en compte dans le débat sur l'opportunité de l'appartenance au SME : l'alternative parités fixes/flottement et l'alternative monnaie faible/monnaie forte. La problématique du SME s'inscrit, tout d'abord, dans le cadre des débats sur l'intérêt respectif des parités fixes et des changes flottants. L'avantage du flottement tient tout d'abord à sa souplesse : les modifications de taux de change inéles sont moins traumatisantes lorsqu'elles se produisent sur le marché que lorsqu'elles se traduisent par une décision délibérée de dévaluation. Surtout, il permet une autonomie des politiques économiques : grace à un ajustement souple du taux de change sur le marché, un pays peut avoir un taux d'intérêt plus faible et surtout un taux d'inflation plus élevé que ses partenaires économiques. Les avantages du système de parités fixes sont inverses : à la souplesse s'oppose la silité ; à l'autonomie des politiques nationales, la solidarité. Les fluctuations des taux de change sont réduites, ce qui rend les opérations commerciales et financières plus sûres, même s'il existe des systèmes de couverture des risques de change qui permettent, dans le cas de changes flottants, de réduire le risque de change. Par ailleurs, le système de parités fixes contraint à des formes de solidarité : les pays se soutiennent dans la défense des taux de change et sont incités à rapprocher leurs politiques économiques. Toutefois, le débat sur l'opportunité de l'appartenance au SME s'est focalisé sur la recherche du régime de change le plus apte à réduire le déficit extérieur. Le débat sur les régimes de change se double ainsi d'une discussion sur l'efficacité des politiques de dépréciation. Le choix monnaie faible/monnaie forte interfère donc avec l'alternative parités fixes/changes flexibles. Au cours des années 1970, les thèses flexibilistes rencontrent un écho chez les théoriciens comme auprès des décideurs en raison d'un argument très fort : le flottement permet de rélir l'équilibre extérieur. Le raisonnement est très simple. Une situation de déficit commercial engendre, de façon mécanique, une baisse du taux de change, et cette dépréciation améliore la compétitité-prix de l'économie : la dépréciation doit rélir l'équilibre extérieur. La dépréciation présente, en principe, des avantages pour un pays enregistrant un taux d'inflation relativement élevé et/ou un déficit extérieur. De façon défensive, la dépréciation permet de « remettre les pendules à l'heure » et de compenser, par un taux de change plus faible, une perte de compétitité-prix due à une hausse trop forte des prix. De façon offensive, la dépréciation permet d'améliorer la compétitité-prix d'un pays et donc de stimuler les exportations, tout en décourageant les importations. Ainsi, le Royaume-Uni, l'Italie et la France ont, au cours des années 1970, joué la sectiune de la dépréciation monétaire, dans le but de rélir la compétitité : ces pratiques de dépréciation se sont révélées très décevantes en raison des « effets pervers » de la dévalorisation du taux de change. Si la demande de biens est inélastique, en particulier parce qu'il s'agit de matières premières ou de produits sophistiqués, sans substitut national, et impliquant une compétitité-qualité, la dépréciation n'a pas d'effets positifs sur la balance commerciale. La dépréciation de la monnaie entraine de façon mécanique une hausse du coût des importations, qui tend à se proer dans l'ensemble de l'économie et à se nourrir alors un « cercle cieux » : déficit, inflation, dépréciation. Dans un tel contexte, la dépréciation présente plus d'inconvénients que d'avantages, et c'est la raison pour laquelle les pays européens attendent de la création de liens étroits avec des pays à monnaie forte, la désinflation et l'amélioration des performances extérieures. Le salut désormais ne se trouve pas dans un flottement à la baisse, mais, au contraire, dans l'arrimage de monnaies tendan-ciellement faibles à des monnaies réputées fortes. Autrement dit, on voit sur la ure 39 que la légitimité d'un flottement à la baisse se réfère à un enchainement du type 1 : puisqu'il existe des différences d'inflation entre deux pays, le flottement et la dépréciation permettent un ajustement rélissant la compétitité du pays le plus inflationniste ; les différences de taux d'inflation sont la cause et les ajustements de change sont l'effet. La légitimité du système de parités fixes repose sur l'enchainement inverse (2) : la dépréciation du franc par rapport au mark nourrit une inflation en France (les produits importés sont plus chers), alors que la silité monétaire en Allemagne est favorisée par un mark fort. Comme les différences de taux d'inflation sont plus la conséquence que la cause des ajustements de change, un système de parités fixes est de nature à entrainer une convergence des prix et en particulier une inflation plus faible en France. Au total, la plupart des pays européens ont vu dans un régime de change « ancré » sur une monnaie forte, le mark, plus d'avantages que d'inconvénients, même si, au début des années 1990, les stratégies de dépréciation compétitive ont eu, au Royaume-Uni et en Italie, des résultats positifs ; en outre, à la fin des années 1990, le SME présente l'avantage d'être le point de passage obligé à la monnaie unique.
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