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DROIT

Le droit est l'ensemble des règles générales et abstraites indiquant ce qui doit être fait dans un cas donné, édictées ou reconnues par un organe officiel, régissant l'organisation et le déroulement des relations sociales et dont le respect est en principe assuré par des moyens de contrainte organisés par l'État.


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Platon

Platon
OBLIGATION ET RAISON
Platon, Les Lois, 644b-645c, trad. L. Robin, Gallimard, 1950, p. 663-664.

La politique conçue par Platon comme une science s'adosse à une ontologie. La pensée est première dans l'ordre de l'être par rapport au corps. C'est de l'ame et de sa rtu qu'il faut nous occuper d'abord. Le nomo-thète légifère les yeux tournés rs elles deux. Pour prénir une accusation (au demeurant fort anachronique) de « totalitarisme » chez Platon, rappelons que la bonne cité vise le bonheur des citoyens. Certes, il s'agit uniquement du bonheur qui accomne la rtu et l'unité dans la cité, mais aucun ne saurait le surpasser. Si la rtu (et non la liberté) est la fin vérile de la cité, on donnera le pouvoir de faire et de garder les lois à celui qui connait le mieux cette fin, et peut la distinguer des fausses visées politiques. L'individu, non plus que le plaisir ou la richesse, ne sont l'objet dernier de la politique. La raison doit légitimement commander, notamment aux êtres qui lui sont subordonnés : le plaisir et la peine. Elle seule mène à la rtu. L'homme est étudié, puis é à la cité (analogie déjà pratiquée dans La Parmi les conseillers de l'homme, plaisir et peine, attente et crainte sont déraisonnables ; ils sont violents et tirent l'homme dans tous les sens, hors de tout ordre. Seule la délibération raisonnée tire l'homme doucement : c'est le fil d'or de la loi par lequel les dieux tirent les marionnettes que nous sommes. Cette image peut être considérée comme sinistre, mais elle indique la seule voie pour nous rs le divin : la raison. Le mythe, et la référence au divin, est donc désamorcé et laïcisé immédiatement. Platon redonne sens à l'association courante au rV siècle de la raison et de la loi : logos et nomos (J. de Romilly, La Loi dans la pensée grecque, chap. vill). La loi est une parole promulguée et collecti, faite pour être acceptée par tous, comme les arguments raisonnables. On se met d'accord sur la loi avant qu'adviennent les litiges, de façon dépassionnée. Son ordre échappe aux passions houleuses. On peut doubler la portée du texte : pour ceux qui ne sont pas sensibles à la raison, l'origine divine des lois peut être un « mensonge » politique biennu qui empêche d'y désobéir.

L'Athénien. - Ce qui est sûr aussi, c'est que, voilà déjà longtemps, nous sommes connus que les hommes capables de se commander eux-mêmes sont gens de bien et que ceux qui en sont incapables sont des méchants.
Clinias. - Rien de plus juste, nous en sommes connus !
L'Athénien. - Eh bien donc, reprenons sous une forme encore plus précise l'examen de ce que nous avons bien pu vouloir dire par là. Pour le cas où, de quelque manière, je serais capable de vous le faire voir sous une telle forme, acceptez en outre que ce soit au moyen d'une image.
Clinias. - Tu n'as qu'à parler !
L'Athénien. - Eh bien, ne nous faut-il pas admettre que chacun de nous personnellement est un ?
Clinias. - Oui.
L'Athénien. - Et, d'autre part, que en soi-même il possède deux conseillers, opposés l'un à l'autre et tous deux déraisonnables, que nous appelons « plaisir » et « peine » ?
Clinias. - C'est exact !
L'Athénien. - Et puis encore que, en plus de ces deux conseillers, il possède des opinions relatis aux événements futurs, auxquelles appartient en commun le nom d'« attente » et, d'autre part, un nom spécial, celui de « crainte » pour l'attente qui précède la peine, celui d'« espoir confiant » pour l'attente qui précède le contraire de la peine ? À tous ces états s'ajoute une « délibération raisonnée » sur ce qui vaut le mieux ou ce qui est le pire, et, quand ce calcul est denu une maxime sociale collecti, il a pris alors le nom de « loi ».
Clinias. -J'ai quelque peine à te suivre ! Dis cependant ce qui y fait suite et en est une conséquence.
Mégillos. - Une impression identique à celle-là existe aussi chez moi !
L'Athénien. - Alors, représentons-nous cela en pensée de la façon suivante. Considérons chacun de nous, êtres animés, comme une marionnette fabriquée par les dieux : soit que la composition en ait été pour ceux-ci un objet d'amusement, ou qu'ils y aient mis un certain sérieux : car c'est une chose en vérité dont nous ne connaissons rien ! Mais ce que nous savons fort bien, c'est que les états dont j'ai parlé sont en nous comme des cordons ou fils intérieurs, qui nous tirent et qui, étant mutuellement opposés, nous entrainent en sens contraire rs des actions opposées ; et c'est en cela que réside la différence qui sépare rtu et vice. Il n'y a en effet, c'est ce qu'affirme la thèse, qu'une seule de ces tractions à laquelle chacun doit toujours obéir et de laquelle il ne doit d'aucune manière se dégager, tandis qu'il doit résister à la traction des autres cordons ; et cette traction est celle que conduit le fil d'or et sacré de cette délibération raisonnée à laquelle on donne le nom de loi collecti de la Cité, tandis que les autres tractions ont la dureté du fer : la première, douce en tant justement qu'elle est d'or, les autres, ressemblant à des substances de toute sorte de composition. Ce qu'il faut par conséquent, c'est prêter en toute circonstance son concours à la traction qui est conduite de la plus belle manière, celle de la loi : en tant que la raison qui délibère est quelque chose de beau sans doute, mais qui a de la mansuétude et répugne à la violence, elle a besoin en effet, pour conduire la traction qu'elle opère, de gens qui soient à son service, afin d'assurer en nous au fil d'or la victoire sur les autres. De la sorte serait donc saugardée la signification morale de cette histoire, qui nous représente comme des marionnettes ; en outre, ce que ut dire l'expression « être supérieur » ou « être inférieur à soi-même » deviendrait en quelque façon plus clair ; enfin, pour ce qui est d'un Etat aussi bien que d'un simple particulier, ce dernier, une fois en possession de la vraie notion relatiment à ces tractions, rrait quelle obligation il y a pour lui de se conformer à cette notion ; et l'Etat, de son côté, qu'il tienne cette notion de quelque Divinité ou bien d'un de ces hommes qui sont au courant de tout cela, rrait qu'il doit, dans ses relations tant intérieures qu'ac les autres États, faire de cette notion sa loi. De la sorte aussi vice et rtu manifesteraient donc leurs rapports d'une façon plus clairement articulée ; et, d'autre part, ce résultat obtenu, on y rra probablement plus clair dans le problème de l'éducation, ainsi que des autres pratiques.



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