NAVIGATION RAPIDE : » Index » DROIT » droit européen L'europe dans le monde : sa responsabilité économique et sociale
- Si les tendances actuelles en matière de démographie et sur le marché du travail se maintiennent, la quasi-totalité des régions de l'Union sera confrontée A une diminution de la population active d'ici 2025. - Ce pronostic ressort d'une étude publiée début 2001 par le serce statistique de l'Union européenne. Ceci dans un contexte où la main-d'œuvre de l'Union européenne qui représentait près de 170 millions de personnes en 1995 devrait dépasser les 180 millions vers 2010, pour retomber assez rapidement ensuite A son niveau des années 80, soit enron 150 millions. Les enquAStes menées dans nos différents pays montrent que l'emploi est toujours la première préoccupation. Lutter contre le chômage représente donc une priorité pour chaque état comme pour l'Union. C'est bien pour cela que, lors du sommet de Lisbonne, les Quinze se sont donné comme objectif la création de 20 millions d'emplois dans les dix années A venir. Ce choix est celui qui permettra A l'Europe de faire la course en tASte parmi les puissances économiques du monde, c'est-A -dire de produire plus de richesse, d'investir, et ainsi de générer de nouveaux emplois. Pour atteindre cet objectif, dans un monde complètement ouvert, et dans une société dont le développement est de plus en plus fondé sur la connaissance et l'apprentissage long, priorité doit revenir A l'éducation et A la formation professionnelle, A l'accomnement dans la mobilité, mais aussi A la lutte contre la pauvreté et toutes les formes d'exclusion. La France est réputée offrir la meilleure main-d'œuvre du monde. Mais rien n'est acquis dans ce domaine. Pour enrayer un mouvement réel et préoccupant de fuite de nos cerveaux et de nos compétences, notre pays doit donc sans relache accentuer l'effort qu'il a engagé en matière d'éducation et de formation professionnelle. Cet effort sera plus fécond s'il s'inscrit dans un contexte général d'échanges entre élissements européens. Il faut aussi repenser complètement notre politique de recherche et de développement scientifiques. Les meilleurs mathématiciens et biologistes du monde sont franA§ais. Mais c'est A Boston ou A San Francisco qu'ils travaillent et attirent leurs pairs du monde entier. Il serait tout de mASme intéressant que nous puissions offrir de tels pôles d'attraction en Europe et, mieux encore, en France. Dans ce domaine de la recherche, il est par ailleurs essentiel de mettre en synergie les différents laboratoires européens alors que, jusqu'ici, la politique de l'Union exacerbe plutôt les concurrences. Ne pouvant AStre les meilleurs partout, dans chaque domaine et dans chaque pays, nous n'avons pas d'autre choix que celui d'unir nos moyens autour de pôles d'excellence. La mobilité reste un phénomène trop marginal en Europe. C'est sympathique car cela traduit un attachement aux terroirs et aux clochers. Mais on en voit les limites lorsqu'il s'agit de rester dans la course mondiale, et donc de préserver les emplois. Il n'est pas question de transposer en Europe la méthode qui voit chaque Américain prASt A tout moment A relancer sa e dans d'autres actités et dans d'autres états. Ce n'est pas un modèle pour nous. Mais il faut bien voir ce qu'un développement de toutes les formes d'échanges apporte comme enrichissements de tous ordres. C'est édemment la meilleure manière de construire une vraie citoyenneté européenne. Songeons A ce qu'ont apporté les jumelages de lles pour réconcilier FranA§ais et Allemands. Les jeunes d'aujourd'hui sont d'ailleurs beaucoup plus disposés A vre de tels échanges que ne l'étaient leurs parents. Les barrières des différences de langues leur paraissent notamment bien moins insurmonles. La fluidité et le succès des mobilités sont enfin liés A une réduction des disparités entre les états de l'Union. La mise en œuvre des - fonds de cohésion -, qui a notamment permis A l'Irlande et au Portugal de rejoindre exceptionnellement rapidement le peloton européen, a prouvé son efficacité A cet égard. Il est aussi intéressant pour les jeunes aujourd'hui d'étudier A Lisbonne qu'A Madrid, A Dublin qu'A Londres, et ce n'est pas plus difficile. Face A chacun de ces enjeux, il apparait donc urgent que l'Union européenne renouvelle sa réflexion et se mette en situation de jouer ses atouts afin de rester compétitive dans un monde ouvert. Qu'on le déplore ou qu'on y voie une chance, le mouvement de globalisation emporte aujourd'hui le monde et la compétition en est le moteur. L'Europe doit identifier et développer ses secteurs A fort potentiel. L'informatique et les nouvelles technologies sont et resteront pour elle des réservoirs prometteurs en dépit de retombées brutales, conséquences des excès du - cyberdélire - des dernières années. Les effets conjugués de la mondialisation et de ces nouvelles technologies ont introduit une révolution qui ne fait que commencer et qui modifiera le comportement de tous les acteurs économiques. Toutefois, l'Union européenne doit également intensifier ses efforts dans les secteurs A productité moins édente. Elle le doit bien sûr pour atteindre le plein emploi, mais aussi pour affirmer sa place de - leader social - au niveau mondial. Il faut retrouver le sens de ces - petits boulots - qui ne transforment pas le monde, mais apportent de réels serces et donnent A ceux qui les exercent une vraie dignité. L'Europe doit aussi s'attacher plus généralement A réorganiser la croissance d'actités de serce moins économiquement productives, mais A haute intensité de main-d'œuvre. Comme cela a été rappelé lors du Conseil européen de Lisbonne, - l'investissement dans les ressources humaines et la mise en place d'un état social actif et dynamique revAStiront une importance capitale pour faire en sorte que l'émergence de la nouvelle économie n'ait pas pour effet d'aggraver les problèmes sociaux actuels que sont le chômage, l'exclusion sociale et la pauvreté -. La mondialisation, c'est la circulation instantanée de l'information partout dans le monde, c'est la capacité A tout - échanger - : la connaissance, les capitaux, les produits et mASme les personnes. Par la fluidité des marchés qu'elle favorise et par les possibilités de mobilité qu'elle offre, cette ouverture du monde représente une chance A condition qu'elle soit maitrisée. Cette chance, quand elle n'est saisie que par les pays les plus forts, accroit l'exclusion des autres. Tout le débat sur l'ouverture se trouve ici concentré. Comment faire d'un monde ouvert un monde humain ? On sait bien que la fermeture n'a jamais été synonyme de progrès. C'est généralement mASme l'arme ultime des dictateurs. Après avoir tenté de recourir au protectionnisme économique, ceux-ci terminent en enfermant les personnes. Notre Europe n'a d'ailleurs aucune leA§on A donner A ce sujet : n'a-t-elle pas vu elle-mASme au XXe siècle, sur son continent, se dresser un Rideau de fer et un Mur, sans compter des barbelés ? Elle a également instauré beaucoup de droits de douane ! Il est bien sûr légitime de chercher A protéger les intérASts de ses producteurs dans des secteurs exposés A de nouvelles formes de concurrence. L'exemple de notre industrie textile mise A mal par des productions d'Asie du Sud-Est est classique. Le droit de douane, en rendant le marché intérieur inaccessible aux produits fabriqués A moindre coût A l'extérieur, déplace la difficulté sans pour autant la résoudre. Elle l'aggraverait mASme plutôt. Que fait, en effet, le producteur étranger pour pénétrer tout de mASme le pays qui s'est protégé ? Il fabrique encore moins cher, afin que, malgré le droit de douane, son produit puisse continuer A le concurrencer. Pour cela, il fait travailler au rabais des enfants, ou se préoccupe moins de l'enronnement. Un droit de douane de plus aux frontières des pays développés, c'est donc le plus souvent une régression sociale ou écologique de plus dans les pays en développement et, malgré tout, la concurrence de leurs produits sur nos marchés. Comme toute barrière, un droit de douane finit toujours par se retourner contre celui qui l'a créé. Chemin faisant, par le choix de la protection sociale et du respect de l'enronnement, nous faisons émerger un - corpus européen - de valeurs. Il existe en Europe une conception de l'homme qui vaut d'AStre défendue A l'extérieur. Ce qui, au demeurant, sera indispensable pour qu'elle puisse continuer A l'AStre chez nous. Ici s'inscrit le débat devenu malheureusement classique sur la remise de la dette aux pays pauvres. Tout le monde doit pouvoir le comprendre et cela doit guider ceux qui ont la charge du dialogue Nord-Sud : on ne peut ensager un développement sur la base de prASts consentis A des pays insolvables. De tels prASts sont inélement suis de moratoires qui les effacent parce qu'ils ne pourront AStre remboursés. Alors de nouveaux prASts sont accordés car il faut bien que ces pays vent ! Et ainsi de suite Le cercle cieux est installé ! Au demeurant, accepter qu'un prASt ne soit pas remboursé, c'est - donner -, mais pas dans les meilleures conditions. Et celui qui est ainsi conduit A effectuer ce don ne sera pas enclin A se montrer généreux de ces vrais dons qui préparent l'avenir. Il est temps de relire nos erreurs. Tant qu'un pays ne peut subvenir A ses besoins, l'aide qui lui est nécessaire pour survre doit lui AStre - donnée -. PrASte-t-on un morceau de pain au mendiant insolvable ? Le proverbe chinois dit qu'il ne faut pas donner un poisson A celui qui a faim, mais qu'il est préférable de lui apprendre A pAScher. A fortiori, il ne faut pas prASter le poisson. Allons plus loin que le proverbe chinois : il faut donner le poisson. Mais aussi, et par ailleurs, prASter de quoi financer l'investissement que représentent l'apprentissage de la pASche ou l'acquisition des filets. Le pAScheur pourra ainsi se nourrir et aussi vendre une partie du produit de sa pASche. Il entrera de la sorte dans un cycle économique qui lui permettra de vre, de rembourser ses prASts et de poursuivre son développement. Il en va de mASme pour les états. C'est notre devoir et c'est notre intérASt de contribuer au développement des pays - en retard -. Il y va de la sure d'un certain nombre de peuples et de leur dignité, mais aussi de la cohésion du monde et de ses équilibres naturels. Ce sont également nos intérASts et surtout notre humanisme qui sont en cause. Parce que c'est notre génie, nous devons amener l'Union européenne, qui a su se doter d'une protection sociale dont elle est fière, A assumer maintenant ses responsabilités s-A -s du tiers-monde. |
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