- La mondialisation est une notion fondamentalement géographique, nullement réductible A sa dimension économique, si importante soil-elle. Il se crée de nouaux liens, donc de nouaux lieux, ajoutant pour chaque localité existante une noulle trame de relations -.
Tandis que certaines régions rentrent en
crise par le simple fait qu'elles sont en contact ac d'autres localisations qui leur font concurrence, d'autres au contraire bénéficient de cette noulle inclusion pour redynamiser leur tissu économique. Rien n'est donc é a priori. Les sectiunes du territoire sont de nouau battues ou en train de se redistribuer; et c'est sur fond de paradoxes multiples et de complexités noulles que le jeu est entrain de se jouer.
Paradoxe entre le global et le local, paradoxe entre le besoin de mobilité dans une
économie flexible et mondialisée et le besoin de repères identitaires, ambiguïtés du loca-lisme et du communaularisme. enjeux complexes entre la géographie des lieux et la géographie des flux, toutes ces attitudes interrogent la stratégie des acteurs politiques et économiques.
Ces éléments imbriqués les uns aux autres favorisent la naissance d'une noulle conuration de l'imbrication des espaces (A). Une noulle relation entre acteurs économiques est A innter (B) pour faire du territoire le point d'appui d'un vérile déloppement durable (C).
A - Une imbrication inédite des espaces
Le processus de mondialisation reconure les espaces de manière inédite. On est en présence d'une compétition entre territoires qui se déroulent A plusieurs niaux: A l'échelle mondiale (I) où se joue une compétition entre grandes régions du monde, A l'échelle européenne (2), au niau national (3).
1) Sur le mondial
La conuration
économique de la ète a changé radicalement sous l'effet conjugué d'un double processus: une intégration économique régionale d'un côté (a) et une désintégration régionale des grandes entités étatiques de l'autre (b).
a) Le phénomène d'intégration régionale
Il se manifeste aujourd'hui par la
constitution de grandes zones commerciales qui s'inscrint dans l'espace de la mondialisation. Plusieurs grandes régions économiques se sont constituées depuis la Seconde Guerre mondiale :
» l'Union Européenne, est historiquement la première région du monde qui se soit dotée d'institutions de coopération. Portée par les Pères de l'Europe dans l'immédiat après-guerre, le projet européen a mûri en trois grandes étapes. Il fut impulsé dans un premier temps par le Traité de Paris instituant la CECA, puis par le Traité de Rome créant la CEE et LEURATOM, et enfin par le Traité de Maastricht qui structure l'espace économique européen autour de la zone euro. Actuellement, l'espace européen se présente sous la forme de cercles concentriques qui évoluent A partir d'un noyau dur de pays selon des logiques d'intégration A géométrie variable. Au centre du dispositif se trount les douze pays membres de la zone Euro, puis viennent les trois pays qui n'ont pas encore fait le pas de l'adoption de la monnaie unique, enfin s'inscrint dans un troisième cercle tous les candidats A l'Union Européenne. Mais lA encore, ce dernier cercle est loin d'AStre homogène puisqu'il y a des pays qui sont déjA sur le marchepied de l'Europe alors que d'autres en sont beaucoup plus éloignés.
En tant qu'espace économique régional, l'Europe constitue un bassin compact de 340 millions de citoyens consommateurs, mais surtout de producteurs de biens et services. Elle commence A s'imposer comme un pôle de rééquilibrage de la toute puissance américaine sur le
marché mondial. Mais seul le succès de l'euro et la volonté des européens A se doter de vériles institutions politiques A la hauteur de leurs ambitions économiques permettra A terme de vérilement contrebalancer le - noul empire américain - ;
» la deuxième zone couvre une grande partie du continent américain. Le processus d'intégration régionale s'est amorcée en 1988, ac l'accord entre USA et le Canada. II s'est étendu au Mexique en 1994, ac l'entrée en vigueur de l'ALENA
qui représente 380 millions de personnes. Par ailleurs, toujours sur le continent américain, l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, ont constitué le MERCOSUR en 1991. Il s'agit d'un -marché commun du Sud- qui crée les conditions d'une libéralisation commerciale impor-tante.pourse transformer dans le temps en une vérile plate-forme d'intégration;
» en Asie, l'intégration économique régionale s'amorce timidement. Il y a d'une pari, un premier groupe de six pays qui s'est organisé en 1967. L'association des Nations du Sud-Est asiatique (ANASE) qui regroupe: l'Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines, Singapour, Brunei. Il y a d'autre part, l'initiati beaucoup plus récente prise par l'Australie en 1992 pour mettre au point un forum de coopération économique régional entre pays rirains du Pacifique (APEC). Cette constellation du Sud-Est asiatique compte une impressionnante force de travail représentant un milliard de personnes ;
» l'Afrique commence A se structurer, autour de l'OUA, de la CEDEAO et enfin de l'OHADA". Conscients de la nécessité d'offrir aux acteurs économiques, un cadre
juridique plus sécurisé, les dirigeants africains ont signé le 17 octobre 1993, un traité relatif A l'harmonisation du droit des affaires. Ce traité qui regroupe 16 états (les quatorze états de la ex-zone Franc plus la Guinée et la Guinée-Bissau) a également institué une organisation chargée de mettre en place le processus d'harmonisation.
b) Désintégration régionale des grandes entités étatiques
Dans le mASme temps, alors que l'on assiste A des phénomènes de structuration de nouaux espaces régionaux marqués par des identités propres, on a pu obserr pendant la décennie 1990 des processus de désintégration des grandes entités étatiques. L'éclatement de l'URSS, puis de la Yougoslavie, ont entrainé une grande insilité dans les régions d'Asie centrale et des Balkans. La situation n'est pas meilleure sur le continent africain où de nombreux conflits régionaux altèrent grament les possibilités de déloppement.
2) Au niau européen
La recomposition des territoires A l'échelle européenne est également A l'œuvre. Celle-ci s'opère sur un mode renoulé, combinant et associant des espaces de
nature juridique et de portée différente. Le traité de Rome instituant la CEE a imposé un modèle d'état dont les limites de la souraineté ne coïncident plus vérilement ac le cadre du territoire national.
Le dépassement des logiques
territoriales se vérifie complètement aujourd'hui dans la mesure où -l'Union Européenne ne peut prétendre ni au statut de super état qui imposerait son territoire comme espace de souraineté, ni A celui d'organisation d'états sourains juxtaposant leurs propres territoires-". Le résultat du processus A l'œuvre, pour l'instant loin d'AStre achevé, est donc un phénomène hybride, qui peut apparaitre comme une piste d'innovation pour l'anir.
Cette recomposition des territoires se traduit concrètement comme une
donnée importante de la stratégie des entreprises qui ne peunt négliger le fait européen. La dynamique impulsée par l'Union Européenne en partenariat ac les différents gournements vise A rechercher un rééquilibrage du territoire, en terme d'imtation des activités économiques, tout en impulsant la volonté de promouvoir un déloppement durable.
Cette politique européenne est formalisée A trars trois outils juridiques principaux.
» La politique des fonds structurels
Les fonds structurels ont pour vocation de renforcer la cohésion régionale européenne. Ils visent A atténuer les écarts de déloppement entre les régions, A reconrtir les zones industrielles et rurales en déclin ou A réduire le
chômage de longue durée. Les fonds structurels remontent aux années 1960. Ils ont fait l'objet d'aménagements en plusieurs étapes: d'abord, inscrits dans l'acte unique de 1985, ils ont été réformés en 1989. L'agenda 2000 a regroupé les fonds structurels en trois objectifs'''' :
- l'objectif 1 concerne les zones en retard de déloppement ;
- l'objectif 2 concerne les mutations structurelles dans les zones industrielles et rurales ;
- l'objectif 3 regroupe la formation et la politique de l'emploi.
Des régions économiques très défavorisées, comme l'Irlande, la Grèce ou le Portugal ont pu bénéficier d'une aide très importante de la part de l'Europe ce qui leur a permis d'opérer un certain rattrae sur les régions plus avancées sur le du déloppement industriel.
» Le programme Leader +
Ce programme communautaire consiste A inciter et A aider les acteurs ruraux A réfléchir sur le potentiel de leur territoire dans une perspecti A plus long terme. Il vise A encourager la mise en œuvre de
stratégies originales de déloppement durable intégrées. Le but est de mettre au point de noulles formes de valorisation du patrimoine naturel et culturel qui permettent de renforcer les structures de l'environnement économique.
Le programme Leader + s'applique en Erance A tout le territoire national A l'exception des aires urbaines de plus de 50000 habitants et de la région Ile de France. Les bénéficiaires du programme sont des groupes d'action locale, qui sont composés au minimum de 50% de partenaires privés (entreprises et associations) et des acteurs publics (collectivités territoriales et
services publics) qui sont porteurs d'un projet de déloppement du territoire. Le programme Leader + est mis en œuvre en France en parallèle ac les nouaux dispositifs nationaux : les contrats de Etat-Région 2000-2006, et la noulle organisation du territoire définie par loi d'orientation pour l'aménagement et le déloppement durable du territoire du 25juin 1999. La mobilisation des entreprises est un élément très important pour l'expérimentation d'un nouau type de partenariat entre tous les acteurs locaux enracinés sur un mASme territoire. Il est intéressant de souligner que les thématiques privilégiées dans le cadre de ce programme s'inscrint au centre de la politique des
ressources humaines. Elles concernent principalement l'utilisation des nouaux savoir-faire et des noulles technologies pour rendre compétitifs les produits et services des territoires. Elles concernent aussi la valorisation des produits locaux, notamment en facilitant par des démarches collectis l'accès aux marchés pour les petites structures de production ainsi que la prise en compte des populations fragiles dans l'entreprise, notamment les jeunes, les femmes ou les handicapés.
» Le programme Intereg
Plus limité dans sa portée - mais efficace dans ses résultats - il consiste A impulser une coopération inter-régionale, entre des entités territoriales appartenant A différents Etats membres, (Saar-Lor-Lux, Rhin supérieur, régions transalpines ou transpyrénéennes).
Malgré cette politique clairement affichée, de rééquilibrage des territoires au sein de l'Union Européenne, qui permettrait de réduire les problèmes de
concurrence entre des espaces économiques plus ou moins attractifs, certains problèmes demeurent. Parmi les sujets sensibles qui résistent A l'
entreprise de coopération communautaire, il faut souligner les problèmes de l'harmonisation fiscale et sociale au sein de l'Union Européenne. Les
risques de ce double dumping social et fiscal ne sont pas négligeables. Ils peunt A tout moment anéantir les efforts de rééquilibrage des territoires, en instituant des formes de concurrence entre les différentes régions de l'Union européenne45.
3) A€ l'échelon national
Ac l'ourture des frontières A la libre circulation des personnes et des biens, le déloppement du territoire ne peut plus se concevoir dans le seul cadre de l'hexagone. Il est nécessaire d'inscrire les grands découes de la France dans l'espace européen et d'impulser une noulle dynamique d'aménagement du territoire. La recomposition du territoire A l'œuvre aujourd'hui imprime des stratégies renoulées de déloppement économique et des politiques d'emploi. On tend progressiment A remettre en cause la toute puissance traditionnelle de l'Etat qui avait historiquement le monopole de l'impulsion et de l'exécution des
politiques publiques. Ce schéma centralisateur modelé autour de la volonté d'unifier le territoire et gommant autant que possible les particularismes locaux grace au relais des grandes organisations publiques comme l'UNEDIC, l'ANPE ou l'AFPA, tend aujourd'hui A s'estomper. On assiste en effet A une territorialisation de plus en plus marquée des actions menées sur le terrain économique. Le découe du territoire local se recompose aujourd'hui en France, autour d'une triple logique.
a) Une logique socio-économique et fonctionnelle
Elle définit le territoire A partir des notions de bassin de vie ou du bassin d'emploi, OU zone de chalandise. Cette approche privilégie les flux de marchandises, d'informations et des hommes.
Bassin d'emploi: cet outil de l'INSEE permet de visualiser sur une sectiune, les communes qui dépendent d'un mASme pôle d'emploi.
Bassin de vie : cet outil de l'INSEE permet de visualiser les flux de population d'une commune A l'autre pour avoir accès aux principaux services publics et privés.
Zone de chalandise: c'est un territoire délimité, sur lequel les consommateurs se rendent pour l'aire leurs achats habituels.
b) Une logique instrumentale fondée sur l'identification de zones
Elle sert de cadre A la mise en œuvre d'une politique publique4". Cette politique de zonage, initiée depuis quelques années A l'échelle européenne et nationale consiste A procéder A des découes sectoriels, en fonction de critères essentiellement administratifs, qui sernt de fondement A la mise en œuvre de politiques publiques.
Sur le européen, cette politique de zonage résulte du processus d'identification des régions qui ont pu bénéficier des subntions allouées dans le cadre des fonds structurels qui distinguent les zones d'objectifs I, les zones d'objectifs 2, les zones d'objectifs 3.
Sur le national, le zonage systématique du territoire se traduit par la prise en compte de spécificités, et de fragilités considérées comme des handicaps majeurs qu'il faut compenser par un traitement spécifique. Cette volonté est apparue clairement dans les dispositions de la loi d'orientation pour l'aménagement et le déloppement du territoire, dite loi Pasqua", qui a instauré d'une part, les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et d'autre part, les zones urbaines sensibles (ZUS).
Les zones franches urbaines qui ont été créées par la loi du 14 nombre 1996 relati A la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville, s'inscrint dans ce dispositif institutionnel mais en approfondit la logique. Il s'agit bien de rééquilibrer le territoire urbain par l'adoption de mesures dérogatoires pour compenser les handicaps économiques et sociaux de ces zones.
Le principe des zones franches est donc d'impulser une noulle dynamique économique dans les quartiers défavorisés, pour tenter de réduire la fracture sociale et d'endiguer le processus d'exclusion sociale des populations habitant dans les grands ensembles ou des quartiers d'habitat dégradé".
Tout le dispositif de la loi repose sur un ensemble d'exonérations fiscales et d'allégement de charges sociales pour inciter les entreprises A s'imter ou A demeurer dans ces quartiers périphériques des centres urbains, l'idée étant de contribuer A assurer la dirsification des activités économiques et de relancer une offre d'emplois attracti pour les résidents de ces zones.
Les exonérations fiscales proposées dans les zones franches sont multiples :
» elles concernent d'abord l'impôt sur le renu ou sur les sociétés, ac un système de plafond, pour les seules activités réellement exercées dans la zone par les entreprises installées avant le 1 "janvier 1997 ou créées entre cette date et le 31 décembre 2001. mais non transférées d'une autre zone fiscalement privilégiée ;
» elles s'appliquent ensuite A une réduction significati de la taxe professionnelle pour les entreprises employant 50 salariés au plus et installées ou créées entre ces deux mASmes dates ;
» elles portent également sur la réduction des droits de mutation en cas d'acquisitions de fonds de commerce ou d'immeubles, s'ils sont exploités pendant cinq ans, et une simplification du changement d'affectation des locaux, en vue de faciliter l'aménagement et la restructuration des espaces commerciaux et artisanaux ;
» enfin la loi incite A l'amélioration de l'habitat, par l'exonération de la taxe foncière sur les immeubles affectés A une activité soumise A la taxe professionnelle.
En ce qui concerne les allégements des charges sociales, ils sont également loin d'AStre négligeables. Les rémunérations rsées aux salariés employés dans une zone franche urbaines par une entreprise dont l'effectif n'excède pas cinquante personnes sont par ailleurs exonérées de la plupart des charges sociales patronales. Cependant, ces exonérations ne sont maintenues que si l'employeur procède A l'embauche d'au moins 20% de résidents de la zone.
La géographie prioritaire de la ville se présente donc aujourd'hui comme une série de cercles concentriques, un emboitement de zones définies par des critères de plus en plus précis et appelant un régime d'aides progressifs selon l'importance des handicaps A surmonter.
c) Une logique institutionnelle revisitée par deux dispositifs législatifs récents
» Dans le cadre de la loi Chevènement5", le dispositif de renforcement de la coopération intercommunale vise A favoriser l'émergence d'une quinzaine de communautés urbaines au-dessus de 500000 habitants, puis de recomposer les 140 aires urbaines de plus de 50000 habitants en y favorisant la constitution de communautés d'agglomération; enfin, créer environ 3500 communautés de communes de la taille d'un bassin de vie quotidienne, regroupés en quelque 500 pays. Sur le économique, l'attractivité du territoire repose également sur le modèle de l'économie d'agglomération qui guide les décisions d'imtation des firmes par la prise en compte des externalités intra-sectorielles et interindustrielles. Cela signifie que les entreprises s'installent de préférence dans des régions où elles peunt trour
une main d'œuvre A leurs besoins. La proximité ac d'autres firmes imtées sur le mASme site permet de bénéficier d'externalités positis51. » Une approche fondée sur la recomposition des communautés de solidarité est inscrite dans la loi d'orientation pour l'aménagement et le déloppement durable. Elle s'appuie sur deux organisations du territoire: l'agglomération et le pays. Elle passe aussi par la recomposition et la modernisation des services publics de base et par la revitalisation des espaces intégrés de solidarité, encore appelée communauté de projet5-'.
Toutes ces structures initiées ces dernières années et que nous nons d'exposer sommairement renforcent la complexité de la sectiune des territoires. Elles présentent, cependant, en commun une certaine cohérence qu'il est important de dégager pour comprendre le vérile enjeu du territoire pour les entreprises, et tous les acteurs économiques.
La logique qui se dégage de ces différents aménagements, tant A l'échelle nationale, qu'européenne, vise A dépasser le schéma taylorien. Ce dernier était fondé sur une logique pyramidale et spécialisée du territoire qui s'était mise en place depuis la révolution industrielle. La noulle cohérence qui tend A se dévoiler, se concentre sur la notion de pôle de ressources, de centre d'impulsion, d'irrigation, de coopération. de polyvalence.
Le dispositif du zonage, comme levier d'une politique de la ville ne fait pas l'unanimité en ce qui concerne sa pertinence pour rééquilibrer le déloppement économique". L'évaluation d'une politique publique aussi complexe que celle qui agit sur un territoire sensible est par nature d'une approche délicate. Par ailleurs, sur le des principes, de nombreux auteurs contestent l'efficacité de la discrimination positi pour repenser le principe d'égalité dans un souci de justice sociale. LA encore, il n'est pas facile de trancher de manière définiti. Tout est donc une question de nuances. Quoiqu'il en soit les Directions des Ressources Humaines ne peunt rester étrangères au débat.
La reconuration actuelle du territoire entraine, en cascade, des choix d'imtation, de délocalisation ou de déménagement dont les conséquences touchent directement le mode de vie au quotidien des salariés des entreprises. On ne peut ignorer les perturbations que peut subir le personnel en terme de temps de transport, de cadre de vie ou d'environnement professionnel.
Il reviendra donc A la Direction des Ressources Humaines de mettre tout en œuvre pour accomner la conduite du changement dans le choix d'un nouau territoire pour l'entreprise, pour que ce dernier soit vérilement un atout et non un frein A son déloppement. C'est donc une noulle forme de relations entre les acteurs économiques et politiques qui est en train de s'innter.
B - Une noulle relation entre acteurs économiques a innter
Une des conséquences de la mondialisation, pour la géographie des territoires, c'est la remise en cause de leur spécialisation. Pendant l'ère de la Révolution Industrielle, c'était la dotation en ressources naturelles qui commandait le processus de concentration des hommes et des activités. Aujourd'hui, la matière première devient le savoir, l'innovation?4. C'est ce que souligne Pierre Veltz quand il affirme -qu'on est passé d'une géographie des coûts A une géographie des organisations-a„¢. Mais au-delA de cette affirmation, se profile une question importante qui s'inscrit au cœur de toute la stratégie d'imtation des entreprises"'. Il s'agit de savoir si la proximité sur un mASme territoire favorise ou non les liens économiques, par la diffusion -d'une
connaissance tacite-, ou si, au contraire, le lieu géographique d'imtation est finalement indifférent, en raison du poids grandissant des noulles technologies de l'information. En d'autres termes, la question demeure de savoir si la localisation des entreprises sur un territoire donné est un facteur ou un frein A l'innovation. Le cas de la Silicon Valley est A cet égard tout A fait éclairant de cette noulle alliance entre des liens de proximité - qui favorisent une forte mobilité - et la mondialisation qui fait éclater les barrières naturelles des frontières nationales. Les réalités n'apparaissent donc jamais de manière tranchée. Il faut donc trour des solutions de compromis plus adaptées A la noulle donne de la géographie des territoires qui imposent aux entreprises et A leurs dirigeants de tisser des relations sur des bases renoulées. Celles-ci s'articulent autour des liens de coopération (1) et de partenariat (2) qui s'appuient évidemment sur la culture du réseau évoqué plus haut.
1) Les liens de coopération
La coopération, -c'est l'ensemble des liens que construisent volontairement entre eux des agents afin de faire face A une situation noulle -". Ce concept de coopération a été introduit dans la pensée du
management par deux auteurs principaux: le japonais Aoki, et le canadien Minzberg'*.
L'un et l'autre caractérisent le modèle coopératif comme l'expression d'une noulle forme d'organisation de l'entreprise qui fonctionne désormais de manière transrsale.
La logique de gestion de projet, la
relation client-fournisseur qui s'impose A l'intérieur comme A l'extérieur de l'entreprise favorise le déloppement de la coopération.
Le phénomène de coopération, qui se déloppe entre entreprises sur un mASme territoire, trou son explication dans les raisons suivantes :
- les entreprises ne peunt plus assumer seules la complexité des différentes actions qu'elles doint mener pour demeurer compétitis. Certains domaines, comme la recherche et le déloppement (R&D), l'innovation, la recherche en
marketing et la formation, doint AStre mutualisés au niau d'un territoire ;
- les liens de coopération sont également la conséquence directe de la culture du réseau qui pénètre l'entreprise. Confrontées A une concurrence de plus en plus vi, les entreprises ne peunt plus affronter seules le marché mondialisé. Elles doint nouer des relations subtiles faites de coopération ac les entreprises positionnées sur le mASme créneau de produit ou simplement complémentaires ;
-enfin, la vague sans précédent des fusions-acquisitions qui avait dominé la décennie 1990 commence A marquer une pause. Forcés de repenser les stratégies de rapprochement des entreprises, A la fois dans leur forme et dans le choix des partenaires, les dirigeants imaginent des modèles alternatifs de déloppement global des entreprisesw.
Les formes de la coopération sont multiples: elles peunt prendre la forme d'une coopération informelle ou plus structurée sur un juridique.
Sur un informel, les pratiques de coopération consistent A mettre en commun des savoir-faire, des ressources humaines et financières dispersées dans différentes unités. Ces liens de coopération qui prennent des formes dirsifiées - réunion, clubs, séminaires, colloques, conférences, déjeuners d'affaires - s'inscrint dansdes -communautés d'apprentissages- qui permettent de faire circuler très rapidement les idées"'.
Sur un plus formel, structuré juridiquement, les pratiques de coopération sont multiformes :
-elles peunt se mettre en œuvre sous la forme de joint-ntures : cette forme de coopération permet A une entreprise franA§aise de trour un partenaire connaissant bien le marché local, et disposant d'un réseau commercial bien étoffé. La structure de la joint-nture peut prendre soit une forme sociétaire (A trars une filiale commune) soit contractuelle (A trars un contrat durable de coopération) ;
-elles peunt prendre la forme de déloppement de réseaux d'entreprises fortement interactifs et fondés sur des stratégies d'alliances'1. Cette pratique s'est véri-lablement affirmée tant au niau des grands groupes industriels que des PME, elles-mASmes sount sous-traitantes de grands groupes. Les stratégies d'alliance entre entreprises se sont multipliées :
-la forme la plus aboutie et la plus structurée de coopération sur le juridique est le groupement européen d'intérASt économique (GHIE). Cet instrument de coopération transnationale a été créé le 25 juillet 1985 par un règlement communautaire. Il répond aux besoins des entreprises désireuses de collaborer A l'échelle transnationale et qui voyaient leurs efforts découragés en l'absence d'instrument juridique adapté. La formule du GEIE peut AStre utilisée dans les domaines les plus variés (recherche et déloppement, commercialisation, mises en commun de ressources ou de services). Les GEIE sont régis par le
droit communautaire, qui renvoie fréquemment A la volonté des parties. C'est une formule très souple, fondée principalement sur une logique contractuelle. S'agissant par exemple du financement, il n'impose pas de constitution de capital.
Pourtant, ces liens de coopération ne sont pas dénuées de toute ambiguïté, ni de dangers potentiels. Et il est parfois difficile de distinguer clairement la notion de simple coopération de l'apparition de sectiunels.
Le sectiunel se définit comme des accords formels ou informels entre des entreprises, a priori concurrentes, pour fixer
des prix, limiter la production, empAScher la diffusion de leur avance technologique ou gérer de manière coordonnée leurs parts de marché".
Ce type d'ententes est une pratique ancienne sur laquelle les économistes ne partagent tous le mASme point de vue. Si Adam Smith dénonA§ait déjA très fort ce système, Schumpeter en revanche considérait la pratique des sectiunels comme un moyen efficace de lutter comme la dépression économique en évitant tout risque de surproduction. Depuis la seconde guerre mondiale, la communauté internationale s'est lancée ac plus ou moins de conviction selon les périodes dans la chasse anti-sectiunels63. Si pendant toute la période ultra libérale, les accords interentreprises ont bénéficié d'un soutien politique évident, le ton a commencé de nouau A changer A la fin de la décennie 1990. L'OCDE, puis la Commission Européenne ont publié des rapports au cours de l'année 2000 dénonA§ant les pratiques -d'ententes illicites- qui entrainaient des conséquences très néfastes pour l'économie mondiale.
2) Les liens de partenariat
-Faire ensemble au lieu défaire en opposition-; c'est ainsi qu'on peut définir le partenariat.
Deux types de partenariat peunt AStre identifiés: un partenariat institutionnel (a), un partenariat -enirepreneurial- qui se structure autour de formules noulles telles que l'essaimage (b).
a) Les formes dirsifiées et renoulées du partenariat institutionnel
Le territoire traditionnel qui reliait une entreprise A un lieu, pour la durée, est malmené par la noulle donne économique qui s'est structurée autour de la mondialisation, de la vitesse, des noulles technologies et du réseau.
-Une noulle alliance- entre l'entreprise et le territoire doit, de nouau, AStre trouvée pour répondre aux défis économiques de la compétitivité, tout en assurant aux acteurs économiques, une certaine sécurité. Cette alliance permet de favoriser la
négociation entre acteurs d'un mASme territoire et renoulle en profondeur les relations de travail. Ges dernières s'inscrint désormais dans un contexte de contractualisation grandissante des relations d'affaires et dans une dynamique qui favorise toutes les formes d'apprentissage organisationnel61.
Les acteurs susceptibles de denir des partenaires de l'entreprise sont nombreux et il est important pour une Direction des Ressources Humaines de bien identifier les différents interlocuteurs qui peunt jouer un rôle dans le processus de déloppement économique de l'entreprise. Par ailleurs, ce partenariat peut prendre des formes dirsifiées : il peut se dérouler soit de manière formelle, soit de manière très informelle.
Les liens peunt s'élir, selon une liste non exhausti, ac:
eles fournisseurs ;
- des clients ;
- des entreprises du mASme secteur d'activité ;
- des centres techniques professionnels, des laboratoires privés ou publics ;
-des cabinets de consultants privés ou parapublics, comme l'Anact ;
-des structures d'enseignement: unirsités, grandes écoles, lycées professionnels, Greta, AFPA ;
-des administrations publiques, comme la DRIRE. la DREN ou la DDTE ;
- des structures mixtes comme l'ANVAR ;
- des collecteurs de fonds de la formation professionnelle ;
- les syndicats professionnels ;
- les réseaux informels ;
- les collectivités territoriales (régions, départements, communes) ;
- les structures de coopération territoriales (agglomérations, pays).
Le modèle des districts industriels italiens, comme celui de l'Emilie-Romagne est un bon exemple de partenariat multiforme, flexible et complexe. Il a permis d'AStre une vérile force d'impulsion économique et un moteur d'innovation, et donc un vivier de création d'emplois.
b) L'essaimage, forme noulle du partenariat
L'essaimage est une pratique originale de création d'entreprise. Il se concrétise par le déloppement d'une entité noulle par un salarié qui quitte son entreprise, aidé dans sa démarche par son ancien employeur66.
La logique de l'essaimage s'inscrit dans la prise en compte du facteur humain, notamment dans la gestion sociale des s de restructuration. Les formes prises par l'essaimage sont multiples.
On peut distinguer l'essaimage de projet, l'essaimage d'externalisation ou enfin l'essaimage de reconrsion. Toutes ces formules ont pour point d'ancrage une notion dynamique de revitalisation d'un territoire. Grace au déloppement de petites entités économiques, l'essaimage contribue A renforcer la notion d'insertion d'une entreprise sur un bassin d'emploi.
Les pratiques d'essaimage s'inscrint au sein des problématiques noulles de la gestion des ressources humaines. En premier lieu, la détection d'un porteur de projet capable de faire aboutir une noulle entité économique est la traduction directe d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences efficace. Elle suppose la mise en place d'outils performants de détection des potentiels A trars les outils d'évaluation ou les bilans de compétences. Par ailleurs, la logique d'essaimage repose tout entière sur la notion d'accomnement du porteur de projet par les acteurs de l'entreprise mère.
Ces formes de partenariat multiples que nouent les entreprises entre elles ou ac les acteurs institutionnels n'en sont qu'au début de leur processus d'émergence. Celles-ci sont - semblent-ils - promises A un succès grandissant, sous l'impulsion des noulles politiques qui sont en train de naitre, notamment dans le sillage de la prise de conscience du déloppement durable et de l'économie solidaire.
C - DéVELOPPEMENT DURABLE ET éCONOMIE SOLIDAIRE
Déloppement durable et économie solidaire sont les deux volets d'une noulle forme d'engagement des acteurs économiques et sociaux destinés A impulser une logique d'économie alternati. Si ces deux concepts sont étroitement reliés par la proximité des objectifs poursuivis, les méthodes mises en œuvre, et le type de relation entretenue ac le territoire, ils ont cependant une spécificité propre qui impose de les distinguer.
1) Le déloppement durable
Le déloppement durable es! un déloppement - qui répond aux besoins du présent
sans compromettre les capacités des générations futures A répondre aux leurs -.
Consacré au sommet de la Terre A Rio de Janeiro en 1992 le déloppement durable
est un principe d'action visant A réconcilier la
croissance économique, la cohésion sociale et les impératifs écologiques, A trars un ensemble de valeurs sociales, notamment dans la prise en compte de l'équité et la prise de décision démocratique. Il s'agit, en d'autres termes, d'accroitre le bien-AStre des populations sans détruire l'environnement naturel.
Concrètement, la problématique du déloppement durable inspire de noulles relations entre les acteurs économiques et les territoires. Il est bien connu que les pollutions n'ont pas de frontières. Seule une action concertée A l'échelle des grands ensembles régionaux pourra AStre efficace pour interrompre le processus de dégradation des espaces fragiles (forASts, qualité de l'eau, qualité de l'air). Cependant, si l'on peut obserr une certaine conrgence des points de vue, généralement alarmistes sur le risque écologique et environnemental, l'unanimité est loin de se faire sur la question des moyens A mettre en œuvre. On obser un clivage assez fort entre les partisans d'une interntion impulsée par les pouvoirs publics A l'échelle européenne qui mettraient en œuvre une fiscalité écologique (éco-taxe) et les défenseurs d'un engagement individuel et volontaire pour l'application de cette politique.
De nombreux dirigeants de grandes entreprises franA§aises se sont, par exemple, opposés au principe de l'éco-taxe, estimant que cette noulle fiscalité remettrait en cause leur compétitivité A l'égard des entreprises américaines". Par ailleurs, l'opposition des Etats-Unis A toute forme de régulation internationale sur le déloppement durable est pour l'instant le frein principal A la mise en œuvre de mesures concrètes.
Malgré les blocages et les difficultés actuelles A passer du discours aux actes, le concept de déloppement durable progresse dans les mentalités des différents acteurs économiques, aussi bien du côté des entreprises que des consommateurs. La nécessaire prise en compte du déloppement durable est en train de modifier en profondeur les mentalités. On n'en est qu'aux prémisses d'une révolution économique, dont les effets se font aujourd'hui A peine ressentir, mais qui, A terme, pourrail avoir des conséquences aussi importantes que celle des NTIC69.
Les Directions des Ressources Humaines sont évidemment tout A fait concernées par cette mutation des mentalités car ac la révolution du déloppement durable, on est en présence d'une vérile mutation du paradigme de la pensée économique :
-d'une part le concept de déloppement durable impose A tous les acteurs économiques de coopérer sur un mASme territoire, car A quoi bon adopter des mesures anti-
pollution en aval d'un fleu si en amont, l'entreprise concurrente perpétue les mASmes comportements irresponsables en continuant de polluer l'aval?
-d'autre part, le concept de déloppement durable redonne A l'Homme la place qu'il n'aurait jamais du perdre dans la pensée économique ;
-enfin, la notion de déloppement durable introduit dans l'entreprise de noulles faA§ons d'appréhender les risques industriels, la santé des travailleurs ou leurs conditions de travail.
La logique du déloppement durable conduit A repenser les modes d'actions publiques traditionnelles. Par-lA mASme, elle ouvre un champ d'innovation pour la gestion des ressources humaines qui devra faire preu d'une certaine imagination pour impulser de noulles relations entre les acteurs et les territoires.
2) L'économie solidaire
Une réflexion similaire peut s'appliquer au concept d'économie solidaire qui a émergé dans la société civile depuis le début des années 1980. Sous le terme d'économie solidaire se cache une grande nébuleuse qui englobe de nombreuses structures: associations, coopératis de production, mutuelles de santé,
banques coopératis, organismes d'insertion, promoteurs du commerce équile, professionnels de l'instissement solidaire. Ce secteur qu'on appelle aussi - secteur quaternaire - ou - tiers secteur- emploie en France 1,8 million de salariés. Ce qui représente 40% des dépôts bancaires et pèse 150 milliards d'Euros.
Il y a actuellement une certaine confusion entre économie sociale et économie solidaire : »l'économie sociale réunit les structures anciennes, comme les mutuelles, les associations, les coopératis ;
»l'économie solidaire est en revanche plus récente; elle est notamment tournée rs les initiatis citoyennes en faur de la lutte contre l'exclusion71. Confronté A la déferlante du chômage de masse qui déstructure en profondeur le lien social en jetant des populations toujours plus nombreuses dans la précarité, un certain nombre d'acteurs sociaux ont compris l'urgence de mettre en œuvre un autre type de politique. Fondée sur un partenariat multiforme entre tous les internants sur un mASme territoire, la notion d'économie solidaire associe étroitement les administrations, les collectivités territoriales, les entreprises, les associations".
LA encore, le découe traditionnel du territoire et le partage des responsabilités ne résistent guère A la noulle logique impulsée par ce moument de l'économie solidaire, dont la promotion est étroitement reliée A la responsabilité des Directions des Ressources Humaines.