Au départ, on retrouve l'idée d'une critique de certains courants de l'école de la contingence structurelle. D. Gallie65, bien que se situant dans le cadre d'un débat différent, celui de la - nouvelle classe ouvrière - qui faisait tage A  l'époque, e les opinions des ouvriers dans deux raffineries de pétrole amenées A  utiliser des technologies automatisées parfaitement identiques des deux côtés de la Manche. Il constate que, contrairement A  ce qui devrait découler d'un primat de la technologie comme riable explicative fondamentale66, l'automatisation n'entraine par elle-mASme aucune identité des téactions ouvrières A  la légitimité du pouvoir dans l'entreprise capitaliste. Le système automatisé est en fait sensible aux influences de la société globale, par l'intermédiaire des traditions culturelles de la classe ouvrière et des caractéristiques propres du système institutionnel particulier A  chaque pays. En pratique cela se traduira par un climat organisationnel beaucoup plus autoritaire et conflictuel en France qu'en Angleterre.
L'exposé n'apporterait que peu de nouveau A  notre analyse des organisations, compte tenu de la critique implicite de l'école de le contingence structurelle contenue dans les théories plus récentes, si elle ne mettait pas en évidence un effet - sociétal - sut les organisations. Ce terme sera créé en mASme temps que se poursuivront des recherches ayant pour but de mettre en évidence les effets de la société globale sur les organisations. Parmi ces recherches, il convient de citer plus particulièrement les analyses remarquables qui sont A  la source de ce courant, A  un niveau beaucoup plus pré-cis que l'analyse de la nouvelle classe ouvrière, et portant sur la aison des modalités d'organisation et de qualification dans les entreprises de la métallurgie en France et en Allemagne67. Dans ces traux, Sellier, Sylvestre et Maurice démontrent que l'organisation des entreprises rie considérablement d'un pays A  l'autre entre entreprises similaires sur des facteurs essentiels de structure, de processus de décision, de qualifications, etc.
Ils confirment qu'il n'y a pas de mode d'organisation universel mais des adaptations d'un mode A  des contextes nationaux. Ces structures d'entreprises sont contingentes A  la culture nationale. Ceci ne vient pas principalement de l'hypothèse, que nous critiquerons plus bas, que chacun des membres de l'organisation intériorise la culture nationale et y confirme son attitude au trail mais d'une interdépendance entre entreprise et institutions de la société.
Cette interdépendance ne joue pas qu'au niveau national mais aussi entraine des riations et adaptations en fonction des cultures régionales et mASme locales car les institutions nationales peuvent AStre plus ou moins présentes A  un degré plus ou moins élevé A  chacun de ces niveaux.
Hiérarchie, qualification, structure d'emploi et division du trail sont autant de phénomènes sociaux en interaction. Ils ont donc une cohérence et cette cohérence est spécifique dans chaque type de société. Les institutions dans lesquelles on les observe sont elles-mASmes les manifestations spécifiques de l'agencement des rapports sociaux. Elles ne sont cependant certes pas des inriants. L'acteur s'y déplace dans les limites de sa rationalité. Cependant, l'influence exercée par la société sur les organisations est assez prégnante pour que ni la gestion des techniques, ni l'accomplissement des buts ne soient vraiment ables d'un cas A  l'autre. On a dans chaque pays des processus de socialisation différents. Sellier et ses collègues pour er les systèmes hiérarchiques dans des entreprises A  technologie, taille, marché identiques entre France et Allemagne, les mettent en relation avec une série de rapports sociaux particuliers qui représentent la trame des sociétés allemande et franA§aise. Les liens des individus A  travers le système éducatif, le système de division des taches dans le cadre productif et le système de constitution des identités sociales et des oppositions économiques se modulent et se combinent différemment en constituant des rapports sociaux différents entre les deux pays. Les notions de stratification du système éducatif, d'espace qualification-nel ou organisationnel ctéent un effet sociétal qui explique des différences dans la répartition des degrés de qualification dans la main-d'ouvre, la mobilité des salariés, les niveaux relatifs de salaire, les structures hiérarchiques, le degré d'autonomie dans le trail d'exécution, le clige ouvrier employé et ouvrier maitrise, etc. dans des entreprises ables en tous points et séparées seulement par le Rhin.
Ces résultats feront l'objet d'une lecture et réinterprétation passionnante en termes de tégulation conjointe par J.-D. Reynaud68 A  laquelle les auteurs réagiront positivement69, tout en maintenant l'essentiel de leur analyse, mais le débat se déroulera en des termes qui en introduiront un autre qui anime la section suinte : le rôle des leurs et donc de la culture dans les organisations et les sociétés.