Les PME sont aussi confrontées A des problèmes de
financement dans leur gestion au quotidien. Leur activité de production de biens ou de services génère des besoins de financement qui ne sont pas toujours courts par les ressources qu'elles détiennent. L'analyse du cycle d'exploitation de l'entreprise, de la production A la commercialisation, et l'étude des décalages entre les flux réels et monétaires permettent de souligner les postes consommateurs de fonds.
Le BFR, un indicateur du degré de dépendance
Le besoin en fonds de roulement (BFR) est l'indicateur utilisé en analyse financière pour appréhender les besoins en ressources financières générés par l'exploitation de l'entreprise. Il reflète en fait la position stratégique de la PME vis-A -vis de ses partenaires. Il permet d'expliquer les conditions dans lesquelles se réalisent l'équilibre financier et les éntuels problèmes de trésorerie. Ces analyses permettent d'appréhender les risques que représentent les PME pour leurs partenaires.
La PME s'inscrit dans un ensemble de relations d'échange ac d'autres entreprises dont la sous-traitance ne constitue qu'un cas particulier. Sans forcément reler de la dépendance qui caractérise les relations donneur d'ordre/sous-traitants (et mASme si des pratiques de partenariat tendent A améliorer la situation des PME), les relations clients/fournisseurs sont le reflet des rapports de force qui s'élissent. Conditions de règlement et délais de livraison entre autres exigences ne sont pas sans incidence sur le financement de l'exploitation comme le souligne l'analyse du BFR.
Notion de BFR
Le BFR permet d'appréhender dans quelle mesure l'entreprise finance ses besoins d'exploitation ac des ressources générées par son fonctionnement courant. Il rapproche des besoins de court terme des ressources mises A la disposition de l'entreprise pour une durée équivalente. L'analyse financière privilégie les éléments cycliques liés A l'exploitation et s'intéresse plus spécifiquement A trois types de poste : les stocks, les crédits accordés aux
clients et les dettes contractées auprès des fournisseurs et tiers dirs. Dans le cadre de son fonctionnement, les PME comme toutes les autres entreprises sont confrontées au financement de leurs stocks et des crédits clients. L'importance de ces postes dépend des caractéristiques de l'activité et des pratiques en usage dans le secteur mais elle est aussi la conséquence de la
politique commerciale et stratégique suivie par les entreprises pour se positionner par rapport A la concurrence. Une partie de ces besoins est assurée par les délais de règlement accordés par les créanciers, fournisseurs, Etat ou organismes sociaux. Dans le cas général, le solde entre les postes générateurs de ressources financières et ceux engendrant des besoins est déficitaire (BFR positif).
Ce BFR joue un rôle déterminant pour les entreprises et particulièrement les PME car, au-delA de la dépendance stratégique qu'il souligne, il peut induire des problèmes gras de trésorerie. Dans les cas fréquents d'un BFR positif, comment est-il financé ? La réponse sera trouvée dans l'analyse de l'équilibre financier.
Le BFR, résultat des rapports de force concurrentiels
Le BFR apparait comme un indicateur du degré de dépendance des PME vis-A -vis de leurs clients et fournisseurs. Il est le reflet, du point de vue financier, de la position concurrentielle qu'occupent les PME. Alors que beaucoup d'entreprises tendent A reporter sur leurs partenaires leurs contraintes économiques (réduction de coûts) et leurs exigences de flexibilité (réduction des stocks par exemple), les PME sont sount contraintes d'accepter des délais de règlement plus longs et de raccourcir les délais de livraison, ce qui implique des stocks plus importants. Par ailleurs, les PME souffrant d'une image plus risquée et ne pouvant bénéficier d'un effet de taille, ont certaines difficultés pour obtenir des conditions favorables de leurs fournisseurs. Les caractéristiques des PME et leur positionnement
concurrentiel plus délicat expliquent un BFR généralement élevé. Cette analyse mérite d'AStre affinée en tenant compte du positionnement stratégique spécifique A chaque entreprise. Une PME située sur une niche peut alors exploiter A son avantage une position concurrentielle favorable. Les grandes entreprises ne cherchent pas forcément A exploiter la dépendance des PME mais A améliorer la flexibilité d'un ensemble productif. Dans ce cas, les conditions commerciales peunt AStre négociées de faA§on A ne pas pénaliser la compétitivité des PME partenaires, maillon denu essentiel dans l'organisation de leur chaine producti. En effet, le niau du BFR peut engendrer de gras problèmes de trésorerie et alors compromettre la pérennité mASme de l'activité.
Importance du BFR et incidence sur la trésorerie
L'équilibre financier des entreprises est toujours réalisé ; seules diffèrent les conditions dans lesquelles il est obtenu. L'importance relati du BFR par rapport au fonds de roulement (FR) explique le niau de la trésorerie. Dans l'hypothèse d'un déficit financier, les PME peunt obtenir des crédits bancaires de financement de trésorerie.
L'équilibre financier des PME
Le BFR est une des trois composantes de l'équilibre financier de l'entreprise, équilibre vérifié en permanence car éli A partir de l'égalité emplois/ressources que retrace le bilan. Il ressort de l'étude de ce document de synthèse que le FR est égal A la somme du BFR et de la trésorerie.
L'intérASt de l'analyse porte sur les conditions de réalisation de cet équilibre. Deux éléments sont A prendre en considération :
- le niau du BFR ;
- l'importance relati du FR par rapport au BFR. La trésorerie apparait comme une résultante : Trésorerie = FR - BFR
Dans le cas de PME dont le BFR est positif, une première solution de financement des besoins d'exploitation peut AStre trouvée dans les capitaux permanents non utilisés pour financer les immobilisations. Le FR peut alors couvrir le BFR. Mais, dans la situation de PME confrontées A des problèmes de financement des instissements dus aux difficultés de mobilisation de capitaux durables, le FR peut se révéler insuffisant pour assurer le financement du BFR. Ce problème peut se trour aggravé si l'entreprise prend le risque de financer des instissements ac des prASts A court terme.
Sans commettre une telle erreur, des PME peunt se trour dans une situation tout aussi délicate après une opération de déloppement pour laquelle elles ont retenu un mode de financement cohérent, mais ont sous-estimé les répercussions de l'augmentation du chiffre d'affaires. En conséquence, elles ont bien financé l'instissement en immobilisations supplémentaires mais pas le supplément de BFR qui en découle. Dans ce cas aussi, les PME peunt se trour dans une situation où le FR est inférieur au BFR. Si le FR se révèle insuffisant pour couvrir les besoins de financement générés par l'exploitation alors l'ajustement ne pourra se faire que par la trésorerie qui deviendra négati. C'est ainsi que des PME confrontées A une double insuffisance de fonds (capitaux permanents et ressources de court terme) peunt se trour dans une situation de trésorerie délicate. Elles peunt alors faire appel aux banques; c'est la deuxième solution A envisager pour financer un BFR positif.
Les crédits bancaires de financement de la trésorerie
Ces crédits bancaires ont pour vocation d'aider les entreprises A faire face A des problèmes temporaires de trésorerie liés A des difficultés conjoncturelles ponctuelles ou A des déséquilibres financiers saisonniers.
Les modalités
Dirses possibilités sont proposées depuis le warrant (prASt garanti par les stocks de l'entreprise) et visant A financer des désajustements saisonniers entre la production et la commercialisation jusqu'au décourt bancaire autorisé, formule souple retenue pour faire face aux décalages de fin de mois entre les règlements et les encaissements.
Les entreprises ont aussi la possibilité de mobiliser des créances commerciales. Cette solution leur permet de transformer en liquidités des créances commerciales qu'elles détiennent sur leurs clients. L'escompte commercial des traites est une des formes les plus utilisées. D'autres formules existent comme le crédit de mobilisation des créances commerciales, formule plus souple, car elle permet de regrouper des factures de mASme échéance sans qu'elles soient matérialisées par un effet ou l'affacturage. Mais cette dernière formule qui vise A sous-traiter le recouvrement des créances de l'entreprise et qui peut constituer aussi un moyen de crédit s'adresse A des entreprises ayant un certain volume de ntes et se justifie davantage dans le cas d'opérations ac des clients étrangers.
Par ailleurs, des formules spécifiques ont été déloppées pour aider les entreprises travaillant sur des
marchés publics. Les administrations payant ac certains délais, le Crédit d'équipement des PME (CEPME) appuie les demandes de crédit des entreprises pour financer des stocks ou un chantier important émanant de commandes publiques. De mASme, la Banque franA§aise pour le commerce extérieur aide au financement des activités d'exportation.
Le coût des crédits de trésorerie
Il existe une grande dirsité de solutions proposées en fonction de l'activité de l'entreprise et de la nature de ses besoins. Cependant, ces formules ont un coût (agios et commissions) qui peut se révéler élevé ; il pèsera notamment sur les charges financières de l'entreprise et sur sa renilité. De plus, cela induit une dépendance bancaire dangereuse pour les PME, leur survie pouvant dépendre du renoullement ou non des prASts A court terme consentis. En conséquence, une situation de trésorerie négati ne devrait pas s'inscrire dans la durée. Des solutions sont alors A rechercher soit en améliorant le FR (augmentation de capital, par exemple, de préférence au désinstissement que suppose la baisse des immobilisations), soit en diminuant le BFR, ce qui implique une
négociation commerciale ac les partenaires. L'objectif est alors de tendre rs une trésorerie proche de zéro et de préférence légèrement positi. Une situation de trésorerie négati fait supporter A l'entreprise des risques financiers.
La gestion des risques financiers
Un équilibre financier, réalisé dans des conditions difficiles, fait supporter dirs risques aux PME. Il est possible de distinguer les risques d'illiquidité et d'insolvabilité et les risques qui pèsent sur la renilité d'exploitation et financière.
Risques d'illiquidité et d'insolvabilité
Le risque d'illiquidité
Il est apprécié A partir du fonds de roulement en évaluant la liquidité du bilan. Pour cela, les éléments les plus liquides (stocks, créances clients, trésorerie) sont rapprochés des dettes dont l'exigibilité est proche (dettes A moins d'un an). Il s'agit de voir si l'entreprise est A mASme de faire face A ses dettes exigibles dans le court terme, grace aux liquidités générées par les biens et créances les plus liquides.
Une situation de trésorerie dégradée peut conduire A une cessation de paiement. L'entreprise n'est plus A mASme de faire face A ses engagements ; elle est en faillite. Les PME qui disposent d'un FR insuffisant et négligent leur BFR supportent un risque de faillite élevé, sount apprécié comme tel par leurs partenaires.
La défaillance d'un
client ou une dégradation de la situation économique engendrant un gonflement des stocks peut avoir le mASme effet qu'une structure financière défaillante. Sans AStre spécifique aux entreprises de petite taille, ce sont lA des sources d'illiquidité fréquentes pour les PME du fait de la dépendance qui les caractérise sount. Les faillites en chaine dans le secteur du BTP par exemple en raison de la défaillance d'un donneur d'ordre en sont une illustration.
Le risque d'insolvabilité
Il étudie le degré de solvabilité de l'entreprise : est-elle capable de faire face A tous ses engagements A partir de ses actifs ? Les dirs créanciers risquent de ne pas AStre remboursés dans une optique de liquidation des avoirs si l'entreprise est insolvable. C'est pourquoi les banquiers en particulier sont très vigilants sur ce risque qu'ils tentent de limiter A partir de méthodes de scoring permettant d'évaluer les entreprises. Mais, dans ce domaine, la
connaissance de la PME, la qualité des relations nouées ac le dirigeant, l'ancienneté du partenariat restent peut-AStre encore la meilleure faA§on de limiter ce risque. Par ailleurs, les prASteurs exigent quasi-systématiquement des garanties (hypothèques et cautions) qui conduisent sount le propriétaire de PME A engager ses avoirs personnels et familiaux pour obtenir les crédits nécessaires au déloppement ou parfois mASme simplement A la continuité de son exploitation.
Ces risques peunt compromettre la survie des PME. De plus, ils jouent sur le coût du crédit et pèsent alors sur la renilité.
Les risques de dégradation de la renilité
La renilité de l'entreprise s'apprécie A partir de l'étude des charges et des produits de l'exercice; elle peut AStre évaluée A l'aide de ratios rapprochant un indicateur de résultat d'un ensemble de ressources engagées (total du bilan ou capitaux permanents par exemple). La plus ou moins grande sensibilité de l'entreprise aux fluctuations économiques aura pour effet de dégrader plus ou moins fortement la renilité. Tout dépend de l'importance des effets de levier d'exploitation et financier.
L'effet de levier d'exploitation
Il dépend du poids relatif des charges fixes (CF) et des charges variables (CV). Les PME, supposées plus flexibles que les entreprises de grande taille, devraient bénéficier d'un levier d'exploitation plus faible. Leur résultat devrait AStre moins sensible aux variations de chiffre d'affaires. Or le risque d'exploitation reste cependant élevé pour les PME et cela en dépit d'un rapport CF/CV favorable. Un élément d'explication peut AStre trouvé dans la proximité du point mort. Si l'entreprise se situe juste au-dessus de son seuil de renilité, tout ralentissement de son activité risque de se traduire par des pertes. En effet, le levier d'exploitation est plus important A proximité du point mort. C'est lA un élément qui explique la fragilité des PME en déloppement.
La flexibilité de ces entreprises suppose un ajustement des charges face A une dégradation conjoncturelle. Or toutes les charges ne sont pas adaples ; il en est ainsi des charges financières qui pèsent sur l'entreprise du fait des emprunts contractés; elles sont A l'origine d'un effet de levier financier.
L'effet de levier financier
Il analyse, en tenant compte de l'importance des capitaux empruntés par rapport aux capitaux propres et du coût du crédit, l'incidence d'une variation de l'activité économique sur la renilité financière de l'entreprise. Il permet de mettre en évidence un risque financier lié A la variabilité de la renilité des fonds propres. La renilité financière des fonds propres sera d'autant plus sensible A une dégradation de la conjoncture que l'écart entre taux de renilité économique et taux d'intérASt sera élevé. Or les PME manquant de fonds propres s'orientent rs un financement extérieur, mais A un coût de crédit élevé. Si la situation économique se dégrade, l'effet de levier financier va jouer et, les charges financières étant fixes, la renilité se dégradera.
Le risque financier et le risque d'exploitation peunt peser sur la renilité de l'entreprise et son autofinancement. Or ce dernier constitue un moyen de financement du déloppement de l'entreprise et de son exploitation quand le recours aux capitaux extérieurs est limité. C'est alors l'équilibre financier de l'entreprise qui peut se trour modifié ac des répercussions sur la liquidité et la solvabilité de l'entreprise. Les risques sont donc liés et dépendants A la fois des structures financières de l'entreprise et de sa renilité. Les PME supportent des risques comme toutes les autres entreprises, mais ceux-ci peunt se trour aggravés du fait des conditions concurrentielles particulières dans lesquelles ces entreprises de petite taille se trount. De plus, les problèmes de financement de l'exploitation et de financement des instissements sont étroitement liés. Des difficultés dans la réalisation de l'équilibre financier vont peser sur la renilité de l'entreprise compromettant son déloppement ultérieur. Les PME plus dépendantes de leur environnement voient ces risques et ces difficultés accrus. Dans ce contexte, une
stratégie de partenariat peut AStre déloppée, visant A délopper des relations plus équilibrées de faA§on A alléger certaines contraintes. Cette démarche coopérati ne concerne pas seulement les banquiers, mais tous les partenaires de l'entreprise de faA§on A l'intégrer dans un réseau de relations contractuelles.