Après avoir créé en 1898 une première entreprise de construction qui fit faillite, Henri Ford créa en 1903 une seconde entreprise au
capital de 50 000 dollars. Les frères Dodge qui souscrivirent pour 5 000 dollars au
capital de cette société rendirent leur participation quelques années plus tard pour 35 millions de dollars, multipliant ainsi leur mise par 7 000.
Si réticent que soit l'accueil d'un instisseur à un projet d'entreprise, vous pouz espérer le convaincre en lui faisant penser par votre dynamisme et votre volonté à une réussite comme celle que nous nons de citer, n faut en tout cas que le fondateur accomplisse, pour obtenir des réponses favorables, un
travail de préparation et de recherche que nous étudierons selon le suivant :
— Le marché des fonds propres.
— Les erreurs habituelles.
— La participation du fondateur au capital de l'entreprise.
— Les catégories d'actionnaires.
Le marché des fonds propres
Supposons un projet d'entreprise consistant à ndre à une clientèle non identifiée un produit mal défini, ac l'aide éntuelle d'intermédiaires peu intéressés. Vous ne vous imaginez pas prenant un tel projet à votre compte et c'est pourtant dans une opération de ce genre que vous vous engagez en partant à la recherche d'actionnaires. La rapide analyse qui suit vous en convaincra peut-être.
Le produit
Il s'agit d'un titre de copropriété donnant droit à une part d'éntuels bénéfices. Les
moyens de réaliser ces bénéfices font l'objet d'une présentation dans un de déloppement qui comporte toutes les incertitudes liées à une prévision. L'homme chargé de mettre en œuvre ces
moyens (il s'agit de vous) ne peut en général apporter ni preus ni garanties à l'appui de ses dires.
Le marché
Le marché théorique est énorme puisque toute personne physique (ac cependant quelques restrictions pour les mineurs et pour certaines professions) et toute personne morale (société ou association) peut être actionnaire d'une entreprise.
Le marché réel est par contre assez faible puisque du marché théorique vous dez déduire ceux qui ne disposent pas de fonds pouvant être immobilisés pendant plusieurs années, ceux qui ne ulent pas prendre de risques, ceux qui ne croient pas à l'anir du secteur que vous az choisi et enfin ceux qui n'auraient pas de vous une impression favorable.
La concurrence
Vous faites appel à l'épargne volontaire, or l'épargnant en puissance pourra être tenté de dépenser, en faisant un voyage ou en achetant une noulle voiture, au lieu de vous confier son argent, sans espoir de dividendes ou de gain en capital avant plusieurs années. Quant à vos concurrents, ils s'appellent I.B.M., Michelin ou Pernod-Ricard s'il s'agit d'actions, S.N.C.F. ou E.D.F., s'il s'agit d'obligations.
Les intermédiaires
Bien des gens ne décident du placement de leurs économies (à partir de 100 000 F il peut être préférable de parler à votre interlocuteur de ses disponibilités) qu'après avoir consulté des amis ou plus sount leur banquier. Ces intermédiaires répugneront à conseiller un instissement dans une entreprise noulle, car il s'agit d'une opération risquée et généralement sans profit pour eux. Les premiers tiennent avant tout à garder leurs amis et le dernier ses déposants.
La fiscalité
La fiscalité des placements sous forme d'actions non cotées n'est pas incitati.
Chacun en convient puisque les majorités qui se succèdent au parlement s'efforcent, à chaque loi de finances, de l'améliorer — le dernier état de ces modifications est donné dans le chapitre 6.
Si les résultats obtenus à ce jour semblent (on ne dispose pas de statistiques fiscales permettant d'en juger exactement) modestes c'est que les solutions essayées, un dégrèment important mais incertain et lointain dans un cas, certain et proche mais limité dans l'autre cas, sont nettement moins attrayantes que celles en vigueur en Grande-Bretagne et qui ont permis à ce pays, comme le nôtre à la recherche d'un renouau industriel, de le trour.
Les erreurs habituelles
La réglementation
L'appel public à l'épargne est réservé aux sociétés anonymes ayant un capital minimum de 1 500 000 F et s'étant priées à des formalités particulières de constitution.
En dehors de ce cas, il est interdit d'avoir recours à une banque, à un élissement financier ou à une société de bourse pour placer les titres d'une société. H est de même interdit de recourir à des annonces par voie de presse.
En ce qui concerne l'offre de titres par lettres, il convient que l'auteur et le destinataire des lettres aient des liens personnels.
La Commission des Opérations en Bourse (C.O.B.) a pour mission de contrôler la validité des appels publics à l'épargne et les tribunaux, une fois saisis, peunt non seulement prononcer la nullité de la société fauti mais aussi condamner ses dirigeants.
Le fait que l'on puisse lire dans les journaux des annonces proposant aux lecteurs une participation au capital d'une société en création n'est pas une raison pour ne pas prêter attention à cette réglementation. Rappelons que la réglementation de l'appel public à l'épargne a pour objet de protéger les actionnaires. Il en résulte qu'en cas de faillite de l'entreprise, un actionnaire peut se retourner contre le fondateur s'il estime avoir été trompé par un appel public à l'épargne non autorisé.
n apparait cependant, sous les résers faites ci-dessus, que ne sont généralement pas poursuivis :
— ceux qui utilisent la
presse pour entrer en rapport ac des gens susceptibles de s'intéresser à une idée ou à un bret dont ils sont propriétaires et qui, par la suite, sont conduits à envisager l'opportunité de créer une entreprise ;
— ceux qui, présentés par un banquier ou par un intermédiaire financier à une tierce personne, élaborent ensuite ac cette tierce personne un projet de création d'entreprise :
— ceux qui s'adressent à des gens ac qui ils ont un lien personnel pour avoir appartenu ou pour appartenir à la même école, au même régiment ou à la même société de pêche.
Des tribunaux estiment cependant que la notion d'appartenance commune ne peut être assimilée à celle de
connaissance directe ; les gens prudents en déduiront aisément que l'appartenance doit être mise à profit pour faire connaissance.
Le prototype
Si votre prototype, ou éntuellement votre maquette, est réussi au-delà de toute espérance, n'hésitez pas à le montrer aux techniciens, mais méfiez-vous des profanes : Clément Ader a dû éprour une légitime satisfaction en faisant décoller le premier avion, mais les généraux qui assistaient à l'essai en ont conclu qu'un tel engin n'avait pas d'intérêt
militaire.
En conséquence, il convient d'attacher de l'importance à la présentation du prototype et de donner toutes les explications sur les différences que l'on peut constater entre un produit façonné artisanalement et un produit usiné en grande série.
La tache d'huile et le rond dans l'eau
Ces deux
stratégies de recherche obéissent au même principe de progression à partir d'un point central. Comme nous le rrons dans quelques es, il vous sera commode de rechercher vos actionnaires dans les milieux que vous connaissez bien, après vous être inscrit en tête de liste des souscripteurs. Mais ne vous contentez pas de passer au-dessus de vos interlocuteurs comme une vague qui ne laisse pas de traces, selon la tactique du rond dans l'eau. Adoptez au contraire la tactique de la tache d'huile, qui consiste en une imprégnation permanente du terrain parcouru. En d'autres termes, votre instisseur éntuel sera sount impressionné quand vous l'aurez en face de vous par votre force de conviction. Mais une fois que vous l'aurez quitté, la crainte de perdre son argent et d'être le seul à vous suivre s'insinuera en lui.
n conviendra donc de lui indiquer d'abord auprès de qui et de quelle façon vous entendez réunir les capitaux nécessaires. Il faudra ensuite le tenir informé de l'évolution de votre projet.
Vous aurez à provoquer des réunions d'actionnaires éntuels. Ce genre de réunion doit être préparé et vous az intérêt à ce que certains participants vous soient acquis d'avance afin d'entrainer l'adhésion des autres participants.
Enfin, ne vous contentez pas d'un engagement rbal. Beaucoup de gens ont tendance à oublier leurs paroles alors qu'ils hésiteraient à ne pas honorer leur signature. Bien entendu, un bulletin de souscription peut comporter des conditions suspensis, et en particulier celles subordonnant l'engagement du souscripteur à la réunion d'un montant minimum de souscription.
Ne creusez pas votre tombe
Deux sortes de gens affirment volontiers qu'il est toujours possible, et même facile, de trour l'argent nécessaire au financement d'une bonne idée.
Il s'agit, d'une part, de ceux qui, n'ayant jamais tenté l'expérience, sont obnubilés par l'exemple du canal de Panama, d'autre part, de ceux à qui leur réussite a fait oublier les difficultés de leurs débuts.
Il est vraisemblable que la masse d'argent disponible dépasse largement celle nécessaire au financement des bonnes idées existantes. Cependant soyez sans illusion, il est difficile de réunir des capitaux,
Indépendamment des erreurs techniques dont nous avons parlé précédemment, la première cause d'échec dans la recherche des capitaux est due aux erreurs de comportement du créateur d'entreprise qui s'analysent ainsi :
— le fondateur a pour son projet une prédilection qui ressemble à celle des parents pour leurs enfants. On comprend que cette prédilection ne soit pas toujours partagée ;
— la plupart des créateurs d'entreprises répugnent, au fond d'eux-mêmes, à rendre compte de leur action à des tiers et à partager ac eux les bénéfices éntuels. Le paragraphe suivant vous aidera à faire la part du possible et du souhaile en la matière.
La participation du fondateur
Le créateur d'une entreprise aura du mal à convaincre un instisseur de l'excellence de son projet s'il refuse de mettre lui-même de l'argent dans l'entreprise. Ce n'est pas tant le montant réel de la participation qui sera déterminant que son importance relati, en fonction de la capacité d'instissement du créateur.
Une autre erreur de la part du créateur serait, à notre sens, de vouloir, en toutes circonstances, détenir la quasi-totalité du capital de l'entreprise.
Pour vous aider à éviter ces écueils opposés, nous allons examiner comment vous pouz déterminer votre instissement personnel, puis étudier les arguments habituellement opposés à la participation de petits ou gros capitalistes.
Une réflexion insuffisante sur la composition du capital d'une société noulle — sur le tour de le disent les financiers — étant la source de bien des déboires, nous terminerons par quelques affirmations que nous qualifions de difficilement contesles, en espérant que vous ne passerez pas outre sans les réfuter.
A quel pourcentage du capital pouz-vous souscrire ?
Le pourcentage du capital détenu par le fondateur varie en fonction de l'importance de sa mise et du total du capital.
La capacité d'instissement du créateur peut être décomposée en deux éléments :
— Sa capacité personnelle qui est la somme de l'argent qu'il a pu épargner sur ses gains et de celui qu'un prêteur consentira à lui avancer sur sa capacité d'épargne. Cette somme dépend de la formation, de l'age et de l'activité de l'intéressé ainsi que de son « minimum vital » de dépenses. Elle dépend aussi, il est vrai, de sa position sociale et de ses relations personnelles, mais ce facteur est peut-être moins déterminant qu'on ne le croit.
Cette capacité d'instissement se situe, nous semble-t-il, dans la presque totalité des cas entre 50 000 et 500 000 F.
— Sa capacité patrimoniale qui, constituée de l'acquis des générations précédentes, peut varier entre zéro et des sommes très importantes. Nous ne la prendrons pas en considération dans cette partie consacrée à l'instissement du fondateur, estimant que la détention du patrimoine est en quelque sorte extérieure à la personne même du fondateur.
Afin de fixer les idées sur le montant des fonds propres d'une entreprise noulle, nous vous proposons les chiffres suivants. H s'agit d'ordres de grandeur et non d'un barème d'instissement !
• De 50 000 à 500 000 F.
1. Entreprises fabriquant (en faisant éntuellement exécuter une partie du travail par des sous-traitants) et distribuant par l'intermédiaire de rendeurs un produit de
consommation ou un bien d'équipement léger destiné à des secteurs bien délimités de la population : il s'agit des produits, outils ou gadgets pour bricoleurs, jardiniers du dimanche, amateurs de nautisme, etc.
2. Industries de transformation faisant appel à des techniques de base bien connues telles que mécanique et batiment, fournissant un marché limité sur le géographique à un département ou travaillant en sous-traitance pour quelques clients.
3. Sociétés de négoce de matériels neufs ou d'occasion de faible valeur unitaire.
4. Commerces de détail.
5. Entreprises de services fournissant des prestations factu-rables en cours de travaux à une clientèle d'entreprises ou d'intermédiaires. Une bonne part des sociétés de conseil et de publicité sont dans ce cas.
6. Innovations correspondant à des produits simples, de fabrication peu coûteuse.
• De 500 000 à 2 000 000 de francs.
1. Même type d'entreprises que celles citées en 1. dans la zone de 50 000 à 500 000 mais ac des marchés plus importants.
2. Sociétés déloppant des innovations techniques destinées à une clientèle d'entreprises, d'administrations ou de rendeurs.
3. Importantes sociétés de négoce de biens intermédiaires et grossistes de produits destinés aux consommateurs.
4. Vente au détail par un réseau de franchisés.
5. Entreprises de services s'adressant à une clientèle difficile à identifier ; nous pensons par exemple à la nte par correspondance de lithographies originales qui suppose la
constitution d'un bon fichier. On trou également dans cette classe les bureaux d'étude travaillant sur des opérations importantes pour les marchés extérieurs.
• Au-delà de 2 000 000 de francs.
A partir de 2 000 000 de capital, on trou des entreprises industrielles produisant des produits de consommation ou des biens d'équipement en grandes séries. On trou aussi des élissements financiers et des sociétés
de distribution. Enfin, certaines innovations technologiques demandent des fonds propres dépassant largement le minimum de 2 000 000.
La capacité personnelle d'instissement du fondateur représente :
— dans la première classe entre 100% et 10% du total;
— dans la deuxième classe entre 100% et 2,5%.
La part des autres actionnaires est le complément de celle du fondateur. Cette évidence arithmétique sonne douloureusement aux oreilles de bien des créateurs, car elle signifie pour eux perte d'indépendance et partage d'un bénéfice dont ils s'estiment les seuls ayants droit.
Pour ésectiuner ces périls, les créateurs disposent d'une série d'arguments qui résistent mal à l'examen.
C'est ainsi qu'ils justifient leur arsion enrs un contrôle par l'incompétence supposée de leurs éntuels partenaires ou par le désir qu'ils peunt avoir d'acquérir la maitrise de l'entreprise quand elle aura réussi. En ce qui concerne l'incompétence des actionnaires et les décisions erronées qu'ils pourraient imposer, l'expérience montre que s'ils n'ont pas les aptitudes nécessaires à la direction de l'entreprise, ils peunt cependant la faire bénéficier de capacités particulières dans les domaines commerciaux, techniques ou financiers.
En réalité, une certaine passivité est la caractéristique la plus fréquente des actionnaires qui considèrent qu'ils ne sont pas responsables du déloppement de l'entreprise. Quant à l'intention qu'on peut leur prêter de vouloir dépouiller le fondateur du fruit de ses efforts, nous pensons qu'il s'agit là d'un risque très minime. Les escrocs préfèrent les opérations dont le dénouement est rapide aux instissements à long terme. Nous pensons au contraire que dans la mesure où ils sont tenus informés des difficultés et des progrès de l'entreprise, les actionnaires initiaux sont liés au fondateur par ce que le code appelle l'affectio societatis et qu'ils auront tendance à se ranger de son côté quand il sera nécessaire de faire appel à de nouaux actionnaires.
L'autre raison de la réticence du fondateur à accepter des partenaires est son désir de garder pour lui tout le profit de l'entreprise. Ce désir est d'autant plus fort que sa capacité d'instissement est faible, car notre droit commercial n'admet pas, contrairement à celui d'autres pays, la rémunération, sous forme d'actions gratuites, de l'apport en industrie fait par le créateur.
Il est possible de tourner la difficulté en créant une ou plusieurs sociétés financières, mais cette solution, lourde à gérer, ne peut se justifier que pour des projets importants.
L'entreprise en commandite qui permet d'attribuer une part des bénéfices aux commandités constitue une autre solution mais, pour les raisons explicitées dans le chapitre suivant, elle est peu utilisée.
Fondamentalement le créateur doit admettre que l'entreprise résulte de la réunion d'un homme, d'un projet et de capitaux. Ces capitaux supportent le risque de l'entreprise, il est donc légitime qu'ils soient rémunérés par des profits et des plus-values.
Quelques affirmations peu contesles
— Il vous sera difficile de convaincre les autres d'instir dans votre entreprise si vous-même n'y mettez pas un sou.
— Celui qui n'est pas capable d'épargner sur son renu un petit peu d'argent pour l'instir dans sa future entreprise risque fort de ne pas savoir gérer la trésorerie de son entreprise.
— Vous n'obtiendrez aucune facilité de son banquier pour votre société si vous ne pouz pas obtenir un prêt personnel de quelques dizaines de milliers de francs avant de vous lancer.
— De tous les actionnaires que pourra avoir votre société, ceux qui auront insti lors de la création seront, généralement, vos plus fidèles soutiens.
— Il est plus facile de trour des concours financiers pour un projet que pour une jeune entreprise présentant des premiers bilans déficitaires.
— Beaucoup d'entreprises noulles ayant un marché prometteur et bien gérées ont déposé leur bilan pour insuffisance de fonds propres. Peu d'entreprises noulles ont eu une renilité amoindrie par excès de fonds propres.
— La seule objection que l'on puisse faire a une abondance de fonds propres lors de la création d'entreprise — et c'est une objection sérieuse — est que cette abondance peut conduire le dirigeant à des dépenses inconsidérées.
— Le métier du prêteur est d'obtenir un rendement fixe au minimum de risque, celui de l'actionnaire de trour le meilleur profit pour un risque calculé.
Les prêts personnels
Pour que leur part dans le capital social leur assure une suffisante liberté de décision, pour ne pas laisser à d'autres une trop grande part des profits attendus de l'entreprise ou, tout simplement, pour atteindre le minimum de fonds propres nécessaire, les créateurs ont sount recours à des emprunts contractés à titre personnel pour compléter leur apport.
Pour obtenir de tels prêts, deux voies sont possibles :
— Celle du prêt classique accordé par un banquier, un notaire ou un particulier. De tels prêts sont caractérisés par une exigence de garantie réelle apportée soit par l'emprunteur, soit par ses proches et un taux d'intérêt élevé, d'autant plus élevé que les garanties que l'on peut apporter sont modestes.
La prédilection de ce type de prêteurs pour les emprunteurs assurés d'un renu régulier et leur répugnance à partager peu ou prou le risque de l'entrepreneur font que ces prêts sont moins faciles à obtenir qu'on pourrait l'imaginer.
— Celle des prêts ayant pour objet d'aider à la création de l'entreprise, parmi lesquels on peut distinguer :
• les prêts consentis, ac ou sans intérêts, ac ou sans échéancier de remboursement, par un parent, un ami ou un mécène ;
• le livret d'épargne-entreprise destiné à financer la création ou la reprise d'une entreprise, quelle que soit sa
forme juridique ou son secteur d'activité, y compris les professions libérales ;
• des prêts et, dans certains cas, des prêts d'honneur, résultant d'initiatis privées ou semi-privées, limités à un espace géographique restreint ou couvrant toute la France et attribués par des associations créées à cet effet, des organismes ayant une vocation plus générale d'aide au déloppement, des banques ou des clubs de créateurs.
Les adresses utiles se trount aux chapitres 9 et 10.
La multiplicité de ces sources de financement, qui n'interviennent généralement que pour des montants modestes, décourage bien des créateurs. Si certains d'entre eux ont raison, étant donné l'importance de leur projet et les moyens dont ils disposent par ailleurs, d'épargner leur temps, d'autres passent à côté de sources de financement à bon marché et susceptibles d'accroitre la crédibilité de leur projet, faute d'avoir agi ac méthode.
Indépendamment de critères formels, tels que la localisation géographique ou le secteur d'activité choisi, le comportement des instances décidant de l'octroi de ce genre de prêt varie selon les buts de ceux qui financent d'une part, de ceux qui décident d'autre part.
Si les bailleurs de fonds sont maitres de la décision, la probabilité de réussite de l'entreprise sera le critère prédominant. Si le bailleur de fonds (contribuable par exemple) n'a qu'un droit de regard théorique la décision tiendra en premier lieu compte de critères correspondants à la conception qu'ont les décideurs de l'intérêt général (nombre d'emplois créés, degré d'innovation, secteur d'activité, forme et finalités de l'entreprise).
De même un banquier, tout convaincu qu'il puisse être de l'intérêt de la création d'entreprise et de l'heureux effet sur l'image de la banque des interntions de celle-ci dans ce domaine, continuera à raisonner en banquier, ce qui orientera ses choix rs des projets tels qu'un volume suffisant de financement à court terme et à long terme de l'entreprise puisse être « adossé » au prêt consenti au créateur. De son côté, un donateur agissant en dehors de tout intérêt commercial sera, selon son caractère, sensible à la renommée que son action peut lui procurer ou à la satisfaction de constater que son interntion a été utile.
Les catégories d'actionnaires
Le patrimoine du fondateur
La famille du comte de Dion demanda aux tribunaux de lui retirer la libre disposition de sa fortune « pour s'être lancé dans une entreprise commerciale de véhicules mécaniques pour laquelle il semble éprour une prédilection quasi enfantine, par conséquent inadmissible chez un homme d'esprit normal» (1).
Même si vos proches sont plus favorables à l'esprit d'entreprise, vous aurez intérêt à peser ac eux les conséquences d'un recours à votre patrimoine pour financer une entreprise :
— si vous décidez de ndre votre maison de camne, demandez-vous où votre famille passera ses vacances ;
— si vous apportez tout ou partie de vos biens en garantie d'un emprunt, n'oubliez pas que vous aurez à le rembourser. Ne comptez pas sur des augmentations de
salaires importantes ni sur des dividendes pendant les premières années de vie de l'entreprise. Demandez-vous quel pourrait être votre renu si, après un échec, vous deviez reprendre un emploi salarié. Enfin n'oubliez pas que votre entreprise ne donnera pas à votre famille, si vous niez à décéder, le capital assuré bien sount à ceux qui travaillent dans une grande entreprise. En conséquence, prenez une assurance-vie.
L'argent de l'amitié
Les avis sont partagés sur l'opportunité de faire appel à sa famille et à ses amis pour leur demander l'argent de l'amitié. Il ne nous appartient pas de prendre parti sur la nature de vos relations ac les membres de vos familles, mais voici cependant quelques éléments de réflexion :
— mieux vaut proposer à ses proches de souscrire au capital de la société que de lui prêter de l'argent qu'elle ne pourra pas leur rembourser en cas d'échec. Autrement dit si vous leur faites partager les
risques de l'entreprise, faites-leur partager aussi ses profits éntuels ;
— l'instissement dans une entreprise en création est une opération à long terme, aussi n'acceptez pas de quelqu'un de l'argent qui lui sera probablement nécessaire pour vivre dans un proche anir ;
— ne proposez pas à votre famille et à vos amis un instissement qui serait inacceple pour un étranger.
Les premiers salariés
L'idée de proposer des actions ou des parts aux premiers salariés de l'entreprise procède généralement d'une bonne intention.
Le fondateur y voit un moyen de faire bénéficier ses premiers salariés des profits futurs.
Pensez cependant qu'en contrepartie de sommes généralement minimes, vous prenez deux risques non négligeables :
— le premier est d'être paralysé si vous êtes conduit à vouloir vous séparer d'un de ces salariés parce que son travail n'est pas satisfaisant ; vous garderez un actionnaire grincheux ;
— le second est qu'en cas d'échec de l'entreprise, l'amertume du salarié sera renforcée de celle de l'actionnaire.
En conséquence, nous préférons à l'idée de proposer une part du capital aux premiers employés de l'entreprise, celle de reconnaitre leur participation au démarrage de l'entreprise en les faisant bénéficier d'un prix d'achat préférentiel lors de la première opération sur le capital faisant apparaitre une plus-value des actions.
Les remarques précédentes ne s'appliquent pas si la participation des salariés est conforme aux finalités propres de l'entreprise, comme dans une coopérati ouvrière de production ou une société de conseils réunissant des partenaires.
Les associés actifs
En dehors des sociétés coopératis et des sociétés de partenaires que nous nons de citer, il est fréquent de voir des entreprises constituées par une équipe de créateurs.
Les avantages liés à une telle solution sont nombreux :
• rupture de l'isolement du créateur ;
• complémentarité des compétences ;
• addition des moyens financiers.
Cependant, la création d'une telle entreprise exige encore plus de précautions que dans le cas d'un créateur unique, comme le montrent de nombreux échecs dus à la mésentente des associés. Les futurs associés doint particulièrement s'attacher à l'examen des points suivants :
• complémentarité des capacités des fondateurs par rapport aux besoins de l'entreprise ;
• répartition des responsabilités ;
• définition des objectifs à long terme ;
• élissement d'une procédure de décision ;
• conditions de reprise des parts d'un fondateur s'il désire se retirer.
Les fondateurs acceptent sount d'assurer une fonction et de recevoir une rémunération ne correspondant pas à leur niau de formation et d'expérience. Cette solution est tout à fait viable dans la mesure où elle ne dure pas trop longtemps.
L'instisseur qui cherche un emploi
Il n'est pas du tout impossible, à l'occasion d'un «dégagement des cadres », de trour quelqu'un disposé à instir par exemple 200 000 F, à condition de trour un emploi à temps plein dans une noulle société. Ce peut être une bonne solution si les conditions suivantes sont remplies :
— l'instisseur aura un emploi conforme aux besoins de l'entreprise et à ses capacités ;
— son salaire sera celui auquel il pourrait prétendre sur le marché du travail et son contrat ne comportera pas d'avantages particuliers.
L'instisseur qui cherche une occupation
L'abaissement de l'age de la retraite rend disponibles des gens ayant gardé leur aptitude au travail et bénéficiant d'une longue expérience professionnelle.
S'ils sont disposés à instir dans votre entreprise et à y travailler à temps partiel, vous pouz bénéficier d'une aide précieuse dans des domaines aussi dirs que la compilité ou la commercialisation.
Le choix d'un tel partenaire suppose cependant qu'il puisse s'adapter au rythme d'une jeune entreprise, qui n'est généralement pas le même que celui auquel sont habitués les vieux serviteurs des grandes organisations. La période d'élaboration de votre projet peut être une très bonne occasion de tester cette aptitude, dans des conditions qui doint être définies dès le premier jour.
L'épargne de proximité
Tout le monde connait, parce qu'elle s'est répétée en plusieurs endroits, l'histoire du maire d'une commune rurale qui a recueilli auprès de ses administrés les quelques centaines de milliers de francs permettant l'imtation d'une entreprise.
Ces expériences ont donné des idées à des noles qui ont drainé cette épargne en créant une société de capital-risque locale ou ont permis la constitution, sous forme de clubs d'instissement, de réseaux de collecte.
Aujourd'hui, l'épargne de proximité intéresse, dans une optique d'insertion, les politiques. Cette tendance peut offrir des opportunités à des créateurs, indépendamment du pronostic que l'on peut porter à terme sur le risque d'institutionnalisation.
Les autres instisseurs privés
Puisque votre dossier est bon, il y a certainement des gens qui seraient disposés à vous apporter les capitaux qui vous font défaut, sans compromettre pour autant leur niau de vie.
Comme il n'est pas fréquent en France que les gens disposant de capitaux le fassent savoir par le crieur public, votre premier problème est évidemment de pouvoir les rencontrer. En outre, une minorité parmi les gens riches est disposée à instir dans une entreprise noulle. Si l'on ajoute à ces deux considérations qu'un instisseur éntuel aime avoir des renseignements sur celui à qui il confie son argent et que la loi réglemente les conditions dans lesquelles vous êtes autorisé à rechercher des instisseurs, il est possible de définir une politique de recherche d'instisseurs.
Comment chercher des actionnaires
Un appel général aux instisseurs potentiels apparaissant impossible, pour des motifs juridiques et en raison du coût d'une telle opération, le fondateur devra donc rechercher des actionnaires en étendant des contacts de proche en proche. Le rendement de démarches auprès de gens qui sant à qui ils ont affaire sera d'ailleurs supérieur à celui d'une recherche générale. Les approches suivantes peunt être utilisées :
— demander à tous ceux qui ont accepté de denir actionnaires de la noulle société d'en rechercher d'autres parmi les gens qu'ils connaissent. Sans constituer des syndicats d'actionnaires, il est évidemment possible de demander à ses futurs actionnaires d'œuvrer pour la réussite du projet et il n'est pas interdit, dans le cas d'une société anonyme, de leur proposer un poste d'administrateur si leurs efforts sont couronnés de succès ;
— multiplier les contacts ac ceux qui sont susceptibles de travailler ac l'entreprise comme banquiers, clients, fournisseurs et prestataires de services et leur demander systématiquement s'ils connaissent des instisseurs pouvant s'intéresser au projet.
Les directeurs d'agences bancaires sont amenés à conseiller des particuliers pour leurs placements, n existe également au siège de toutes les banques un service de conseil en gestion de fortune. Les banquiers ne prendront pas l'initiati de conseiller à leurs
clients un instissement dans votre entreprise, parce que ceux-ci leur en tiendraient rigueur en cas d'échec, mais il se peut qu'ils vous fassent rencontrer un
client qui leur a exprimé le désir d'instir dans le capital-risque ;
— tirer parti des relations que l'on a dans les groupements dont on fait partie : société de pensée ou société de gymnastique.
Ces démarches, qui ont pour but de réunir des capitaux, sont aussi pour le créateur un moyen de tester son projet, de recueillir des informations de toute nature et de donner un début de notoriété à la future entreprise. Ajoutons que la dirsité des réactions de ses interlocuteurs sera pour le créateur un enseignement utile pour réunir de nouaux capitaux quand la croissance de l'entreprise le demandera.
Le contrat ac les actionnaires
L'égalité des droits et des devoirs de tous les actionnaires est la règle de toute société mais il est recommandé de discuter ac eux des conditions de votre rémunération en tant qu'animateur de la future société, celle-ci pouvant comprendre un intéressement au chiffre d'affaires ou au bénéfice.
Vous pouz de même connir ac eux d'une possibilité de rachat de leurs actions. Cette possibilité peut en particulier consister en une option qui vous est
donnée au cas où ils trouraient un tiers disposé à racheter leur participation.
De telles dispositions seront généralement inopérantes si le déloppement de votre société exige des fonds propres supplémentaires ; vos ressources personnelles vous suffiront alors à peine à suivre les augmentations de capital pour la part que vous détenez.
Par contre elles peunt être utiles aux deux parties, dans le cas de création d'une société de « matière grise », si rapporteur de capitaux est l'actionnaire majoritaire. Cet actionnaire aura alors intérêt à céder progressiment au créateur une partie de ses actions, afin d'une part de réaliser des plus-values et d'autre part de lui ôter la tentation de démissionner pour créer une entreprise concurrente.
Les sociétés de financement spécialisées
Sount pour répondre au souhait des Pouvoirs publics, et généralement en bénéficiant d'incitations fiscales, des sociétés se sont consacrées depuis trente ans, d'une façon exclusi ou non, aux prises de participation minoritaires dans des P.M.E.
Tour à tour sont apparus les sociétés de déloppement régional, les sociétés de financement de l'innovation, les instituts régionaux de participation et les fonds communs de placements à risques. Pour la plupart de ces sociétés, la création d'entreprise, quand elle n'est pas exclue, reste marginale et ne dégage pas de résultats positifs.
Cependant, ce qui est marginal pour ces sociétés ne l'est pas pour les entreprises en création. En effet, indépendamment d'une participation au capital qui varie entre 10 et 35 %, la participation d'une société de financement est un bel atout pour réunir des concours complémentaires, sous forme de prêts et de primes.
C'est dans une cinquième catégorie que l'on trou des sociétés de dimension plus modeste, à vocation généralement locale, n'internant que pour des créations ou de jeunes entreprises.
Il faut bien avoir présent à l'esprit que les interntions de l'ensemble de ces sociétés lors des créations sont réservées à des projets à fort potentiel de déloppement et peu nombreuses (une centaine par an, d'après les pessimistes). En d'autres termes, les expressions de lo money et de seed money n'ont pas plus, à ce jour, trouvé leur traduction que leur traducteur, dans notre pays.
Les autres élissements financiers
La distinction qui existait jadis entre banque de dépôt et banque d'affaires ayant été abolie, vous pouz théoriquement proposer à tout banquier de prendre une participation dans votre future entreprise. On sait bien que ces participations sont rares quand il s'agit de projets de dimension modeste et il faut d'ailleurs reconnaitre qu'il est difficile pour une banque de suriller une participation d'un faible montant.
Deux voies sont possibles pour rechercher la participation d'une banque :
— S'adresser à une agence et par elle faire remonter le dossier à la direction régionale (direction générale s'il s'agit d'une banque locale).
- S'adresser directement à la direction des affaires industrielles, s'il s'agit d'une des vingt plus grandes banques, et à la direction générale pour les autres.
Les comnies d'assurances
Les comnies d'assurances, qui encaissent les primes avant de régler les sinistres, disposent de résers importantes, bien faites, pour tenter les créateurs d'entreprises. Cependant, l'utilisation de ces résers est strictement réglementée et par conséquent, les rares participations de comnies d'assurances dans des entreprises en création ont été faites ac des fonds propres.
En 1980, les comnies d'assurances ont été autorisées a détenir 5 % de la valeur de leur portefeuille d'actions en actions de sociétés non cotées.
Le manque d'hommes ayant une expérience de tels instissements dans les états-majors des comnies d'assurances fait toutefois obstacle au déloppement de ce type de participation.
Les entreprises industrielles et commerciales
Les dirigeants d'entreprises moyennes et petites sont certainement parmi les plus disposés à instir dans une entreprise noulle. Ils le feront d'ailleurs plus sount à titre personnel qu'au nom de l'entreprise.
Il est donc tout à fait utile de prendre contact ac ceux de ces chefs d'entreprises proches de vous, par la géographie ou par la nature de l'activité.
En ce qui concerne les grands groupes industriels et commerciaux, il faut savoir qu'ils n'ont pas, contrairement à ce qui peut être le cas aux Etats-Unis, un département ou une filiale spécialisé dans le capital-risque. D'une façon plus générale, ils sont peu attirés par une participation minoritaire auprès d'un petit partenaire. Par conséquent, il serait naïf d'attendre de bons résultats de
la communication d'un projet aux grandes entreprises par voie postale, mais une bonne connaissance de ces entreprises et des hommes qui y prennent des décisions peut conduire à une prise de participation dans la mesure où le créateur admet que celle-ci, même si elle n'est pas majoritaire au départ, le deviendra en cas de succès.
D'une nature toute différente sont les participations prises par ces grands groupes dans des entreprises, en création ou en déloppement, qui créent des emplois dans des zones où elles doint en supprimer. L'aide apportée dans un tel cas peut d'ailleurs prendre bien des formes différentes, les groupes préférant en général accorder des prêts, participatifs ou non, et même des subntions, plutôt que de prendre une participation susceptible de les impliquer dans un échec éntuel.