Les objectifs affichés constituent les éléments formels qui indiquent de façon explicite ce que vise ou veut atteindre une politique et, donc, ce en fonction de quoi elle a été construite. Pourtant, même lorsque ces buts ont été discutés et élaborés, il n'en demeure pas moins une dimension non formulée - ou non explicitée - et que l'on considère comme étant d'ordre implicite. Ces objectifs sont par conséquent virtuellement contenus dans les premiers mais sans avoir été formellement exprimés. Ils ne peuvent donc être dégagés d'une politique que par déduction ou induction et le plus souvent a posteriori.
Les objectifs généraux de la culture *
Dans les sociétés démocratiques, les objectifs généraux les plus habituels sont relatifs:
- à la démocratisation de la culture, c'est-à-dire à la diffusion la plus large des ouvres dont la qualité est consacrée par le jugement des experts et de l'histoire et au renforcement des pratiques de ceux qui y ont accès;
- à la sauvegarde du patrimoine;
- au soutien à la création dans une innotion plus ou moins radicale;
- à la liberté d'expression et de création.
D'autres objectifs, riables selon les pays, peuvent être énoncés encore:
- l'affirmation d'une identité culturelle;
- la promotion des cultures populaires, soit traditionnelles, liées à la persistance ou la résurrection de pratiques passées, dans le monde rural, notamment, soit modernes, relent de ce qu'on appelle la culture de masse, et en particulier de la culture des jeunes;
- l'ouverture au multiculturalisme, notamment par l'accueil des cultures des populations immigrées;
- l'encouragement à une démocratisation culturelle favorisant l'expression autonome de chacun;
- le soutien à une «contre-culture», caractérisée par la contestation de ce qu'on a appelé la «culture légitime».
Si l'on entend par politique culturelle, les actions, les programmes et les interventions qui sont le fait des
collectivités publiques, on se trouve déjà dent un enchevêtrement inextricable et hautement complexe d'éléments et d'événements. Il n'en est donc que plus intéressant de chercher à démêler cette pelote! En effet chaque action, programme ou engagement s'appuie sur une problématique élaborée par des décideurs - eux-mêmes changeant-dont les attentes entre eux peuvent en outre être divergentes. [6]
Le temps constitue également une
donnée importante, non seulement par rapport à la mise en ouvre des décisions, mais aussi parce que l'on constate qu'à des étapes différentes d'une politique culturelle correspondent des besoins et des problématiques différentes. Par exemple, dans tous les pays élués, les actions culturelles en faveur des populations vint dans les banlieues populaires et qui ont été définies dans le cadre d'une politique urbaine de développement, sont arrivées après les actions de soutien aux grandes institutions traditionnelles de la culture situées, elles, en centre-ville.
S'il y a bien une logique dans l'évolution des
politiques culturelles, celle-ci apparait très certainement a posteriori par la compréhension des objectifs explicites et implicites; elle rend ainsi à l'histoire d'un système culturel, dans une société donnée et à un moment donné, toute sa leur et son utilité. On pourrait dire à cet égard que la politique culturelle apparait dès lors comme une accumulation de strates successives d'actions, qui se seraient en quelque sorte déposées et qui ressembleraient à un sous-sol vu géologiquement. L'éluateur, en analysant ce matériau, verra ces couches successives, correspondant à des temps donnés d'une politique culturelle, qu'il pourra alors caractériser et pour laquelle il pourra ancer des explications plus globales sur leur raison d'être.