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ECONOMIE

L'économie, ou l'activité économique (du grec ancien οἰκονομία / oikonomía : « administration d'un foyer », créé à partir de οἶκος / oîkos : « maison », dans le sens de patrimoine et νόμος / nómos : « loi, coutume ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services. L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d'Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l'entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.


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Le renouveau de l'approche micro-économique

Trois concepts, le chômage, l'investissement et la spécialisation internationale fournissent de bons exemples de l'abandon, A  partir des années 80, du point de vue macroéconomique.


a. ' Le chômage

La montée du chômage depuis le milieu des années 70 a suscité un effort théorique caractérisé par deux tentatives d'explication micro-économique de la rigidité A  la baisse du salaire réel, différentes de la théorie macroéconomique du déséquilibre qui suppose un rationnement sur le marché du travail.
La première, qualifiée de théorie des contrats implicites, for-mulée par Baily (1974) et Azariadis (1975) e le contrat de travail A  un contrat implicite d'assurance par lequel le salarié s'assure contre un revenu aléatoire, tandis que l'entreprise maximise son profit en versant un salaire qui peut AStre inférieur ou supérieur A  la productivité marginale du travail, elle-mASme plus ou moins élevée en fonction de la demande qui s'adresse A  l'entreprise. La différence correspond soit A  une prime d'assurance prélevée par l'entreprise, soit A  une indemnité d'assurance versée par elle A  ses salariés. L'entreprise garantit non seulement un salaire sle mais aussi un emploi certain. Comme aucun contrat ne prévoit la possibilité de licenciement, cette première version de la théorie des contrats implicites n'explique guère la possibilité du chômage.
C'est pourquoi elle a été améliorée en 1983 pour tenir compte de l'information meilleure des entreprises sur l'état de l'environnement, les salariés exigeant de connaitre non seulement le niveau du salaire mais la quantité de travail employée comme indicateur de la conjoncture. Sous cette nouvelle contrainte l'entreprise ne peut réduire le salaire qu'en diminuant l'emploi, donc informer les salariés de la dégradation de la conjoncture (Grosman et Hart). Cette attitude suppose que l'entreprise a une aversion pour le risque supérieure A  celle des salariés, puisqu'elle cherche A  limiter la baisse de son profit et reporte le risque sur les salariés, ce qui est contraire A  l'hypothèse initiale.
La théorie des contrats implicites, n'apportant pas une explication indiscule du chômage involontaire, a été complétée par la théorie du salaire d'efficience, selon laquelle l'entreprise achète non seulement le temps de travail du salarié mais aussi une quantité d'effort dont dépend la productivité. Mais elle ne peut pas mesurer cet effort. On suppose alors qu'il dépend du salaire. Cette théorie avancée dès 1957 par Leibenstein pour expliquer le comportement du marché du travail dans les PVD, a été reprise par Stiglitz notamment. Les entreprises rémunèrent leurs travailleurs A  un taux supérieur au salaire d'équilibre, ce qui limite le volume de l'emploi, pour diverses raisons : leur information incomplète sur le comportement des travailleurs, sur leur qualité, le coût de leur formation et l'instinct d'appartenance qui relie l'entreprise et ses salariés. Ainsi s'explique la rigidité A  la baisse du salaire réel en cas de sous-emploi.
Cependant ces deux théories nouvelles n'apportent que des explications partielles. Comme le dit Solow - il est vain de chercher une seule grande réponse A  une grande question, celle du chômage, alors qu'en toute aisemblance plusieurs des hypothèses avancées pour en rendre compte sont aies, chacune contribuant pour partie A  l'explication du fonctionnement du marché du travail -.


b. 'L'investissement

Depuis les années 60, la gestion financière des entreprises a dépassé l'expérience et l'analyse comple pour prendre la dimension d'une vérile théorie de la finance dont l'importance a été consacrée par l'attribution du prix Nobel en 1990 A  trois de ses fondateurs. L'investissement dont Keynes avait fait un concept stratégique sur le macroéconomique a été étudié en tant que décision micro-économique. Harry Markowitz, chercheur de la Cowles Commission, puis boursier de la Rand Corporation en 1955-l956, réalisa un travail de pionnier en déterminant par les mathématiques la composition optimale d'un portefeuille d'actions et d'obligations, si l'on veut, en avenir incertain, maximiser la renilité pour un risque donné. La théorie du choix de portefeuille a ensuite été complétée par James Tobin (Prix Nobel 1981) comme stratégie de diversification et par Dornbusch comme explication des taux de change, si l'on considère les devises comme des actifs financiers.
Le choix de portefeuille qui conduit les porteurs d'actions rationnels A  réaliser un arbitrage entre titres, a permis A  Miller et Modigliani de démontrer en 1958 leur théorème, A  première vue surprenant, selon lequel la valeur théorique de l'entreprise et le coût moyen du capital sont indépendants de la structure financière de l'entreprise. En effet, bien que le coût des capitaux propres est plus élevé que celui des capitaux empruntés, en raison du risque plus élevé supporté par les actionnaires, deux entreprises de mASme nature technique auront la mASme valeur sur un marché financier parfait. L'endettement des entreprises, au moins jusqu'A  un certain seuil, devient sans importance.
Cette conséquence inattendue résulte d'hypothèses assez restrictives telles que les ménages et les entreprises ont la possibilité d'emprunter au mASme taux, leurs comportements sont rationnels et leurs anticipations, homogènes, il n'y a ni risque de faillite, ni coûts de transaction, ni fiscalité. Dès 1969, Modigiani et Miller ont affranchi le théorème de certaines hypothèses initiales ((risque de faillite, fiscalité), mais les hypothèses selon lesquelles les particuliers peuvent emprunter au mASme taux que les entreprises et la rationalité du comportement demeurent indispensables.
Sous des hypothèses très voisines, W.F. Sharpe, professeur A  Standford et président d'une firme de consultants financiers, a formulé en 1964 un modèle d'équilibre des actifs financiers (en anglais Capital Asset Pricing Model. CAPM) qui exprime la renilité attendue par l'actionnaire comme la somme de la renilité des placements sans risque plus une prime de risque qui est proportionnelle au risque systématique, c'est-A -dire celui qui affecte l'ensemble du marché des actions (conjoncture, fiscalité, etc.) et non au risque non systématique qui n'est autre que le risque propre A  l'entreprise. Ce résultat, déconcertant lui aussi, peut AStre ramené au théorème de Miller-Modigliani si l'on suppose que les investisseurs peuvent placer et emprunter au taux sans risque et que la renilité des capitaux propres de l'entreprise est reliée A  la renilité globale de cette entreprise.
Bien que la plupart des hypothèses théoriques ne soit guère vérifiée en pratique, l'analyse statistique effectuée aux Etats-Unis pour la période 1926-l978 a confirmé l'existence d'une relation linéaire entre les rendements passés et le risque systématique de l'entreprise (Singuefeld, Ibbotson), mais le risque de faillite et les coûts d'agence augmentent lorsque l'endettement est élevé. On appelle en effet coûts d'agence, autre nouveau concept de la théorie financière (Meckling 1976), les coûts dus A  la divergence des objectifs entre les actionnaires et les dirigeants.


c ' La spécialisation internationale

La spécialisation internationale, traditionnellement expliquée par des considérations macroéconomiques comme les avantages atifs et la dotation de facteurs, tend A  devenir l'objet d'une analyse micro-économique des structures de marchés dans lesquelles évoluent les firmes. On peut er l'échange international A  un duopole, en raisonnant sur deux pays possédant chacun une seule firme avec un produit homogène, un marché unique et la variation des quantités produites, mais non celle des prix.
Chaque firme fournit alors la moitié du marché, ce qui explique les échanges intrabranches. On peut aussi er ces échanges intrabranches (par exemple d'automobiles Renault contre Volkswagen) un marché de concurrence monopolistique (Dixit et Sti-glitz 1977-Krugman 1980). Chaque variété est produite dans un seul pays, mais consommée dans les deux. Chaque firme exporte alors la moitié de sa production. L'approche micro-économique de la spécialisation internationale n'explique plus cependant le choix des variétés qui devient aléatoire.
Au début des années 90, le renouveau de la théorie micro-économique semble reléguer la macroéconomie et les politiques key-nésiennes au rang de conceptions dépassées. Mais, comme l'écrivait D. Villey dès 1953 - Quand on s'est bien épuisé en critiques, et que l'on croit avoir enfin raison de Keynes et de son système, il faut encore s'incliner devant la grandeur de son oue - (p. 251 ).



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